Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 07 mai 2017
The carnival is back in
town
(Busted Flat Records
– 2017)
Durée
52’54 – 14 Titres
http://www.brockzeman.com
Ce songwriter d’Ottawa a derrière lui pas moins de
douze albums et à peu près autant de
succès, il semblait dès lors évident
que son treizième effort, le successeur du très
apprécié « Pulling Your Sword Out Of
The Devil’s Back », serait lui aussi un concept
album dans lequel Brock Zeman, habile storyteller à la voix
qui rappelle Tom Waits, laisserait libre cours à son
inspiration, ce qu’il fait avec
ingéniosité en nous racontant
l’histoire d’un carnaval à
l’ancienne, plus proche de la fête foraine et du
cirque que des carnavals tels qu’on les connait de nos jours.
Pour « The Carnival Is Back In Town », Brock Zeman
a donc rassemblé à ses côtés
divers instruments et choristes et c’est à grand
renfort de banjos, de violons et d’accordéons
qu’il nous entraine dans un univers posé
à mi-chemin entre le psychobilly et les chansons de Nick
Cave, un monde pas si imaginaire que ça dans lequel le
chanteur et guitariste use plus souvent qu’à son
tour du blasphème pour mieux enfoncer le clou de
pépites comme « Hammer Them Shakes Down
», « The Juggler », « Dirty
Little Secrets », « Freak Show »,
« Drinks (The Clown) » ou encore « The
Moon Ain’t Full ». Pensé sur une
décennie toute entière mais écrit sur
une année, « The Carnival Is Back In Town
» sait surprendre son monde en allant piocher dans des
couleurs proches de Dylan ou encore de Springsteen et en les baignant
dans une sorte de folk rock empreint parfois de ragtime, un genre
hybride qui laisse difficilement indifférent et qui serait
propice à l’écriture d’un
véritable spectacle musical avec moult décors et
ambiances chaudes et colorées. On se quitte après
un voyage d’un peu moins d’une heure avec
« The Carnival Has Left Town », un titre
épitaphe qui nous laisse un peu orphelin sur le bord de la
route, du moins jusqu’à
l’arrivée d’un prochain carnaval
… Voilà un album qui résume
admirablement ce que pouvaient ressentir nos ainés lors du
passage de ces grandes transhumances populaires !
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