Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 15 avril 2017
Douar
(Big Banana Music
– InOuïe Distribution – 2017)
Durée
40’53 – 10 Titres
http://www.babelwest.com
Formation franco-marocaine née des suites de la rencontre du
chanteur guitariste Habib Farroukh, du batteur Marc Dupont et du
bassiste Clément Vallin, Bab El West s’est nourrie
d’une année entière de jams
endiablées dans les clubs de la capitale avant de
véritablement devenir un groupe et c’est en 2012,
au bout plusieurs mois d’essais en tous genres, que sortira
un premier EP qui scellera définitivement la naissance
d’un style à part unissant le folk
maghrébin, l’afro, la soul et les
sonorités venues de l’Ouest en
général et de Bretagne en particulier. Cinq ans
plus tard, c’est en compagnie de deux membres de plus, Hamza
Bencherif à la guitare et Nidhal Jaoua au qanûn
que Bal El West nous livre enfin son premier album, « Douar
», dont le titre a la particularité de
désigner la même chose, le village et la terre,
que ce soit en Berbère ou en Breton. Rejoint par Anthony
Honnet aux claviers mais aussi par divers invités aux voix,
aux cuivres, aux cordes et aux percussions, le quintet nous
dévoile ce que l’on peut considérer
comme le premier album de soul marocaine, un ouvrage très
forment teinté des sonorités orientales mais
aussi très intelligemment mâtiné de
folk, de blues et de blues rock. Dansant, enivrant parfois, «
Douar » trace un pont encore imaginaire mais
déjà solide entre la musiques des Gnawas et celle
des Celtes et s’efforce de faire se rencontrer deux public
mais aussi deux cultures qui ont en commun les gammes
qu’elles utilisent et même quelques instruments.
Convaincu par des compositions superbement réussies comme
« Ha-Menina », « Saket Saket »,
« Mouton », « Paris » ou encore
« Syad », on appréciera non seulement le
ton et la teneur des morceaux mais aussi l’intelligence de
l’enregistrement à l’ancienne et enfin
la qualité de la production et de la réalisation.
Ajoutez-y un digipack sobre mais agréable à
l’œil avec ses nombreuses illustrations et vous
avez entre les mains une arme de séduction massive capable
de réunir les peuples sans considération
d’origine, qu’elle soit ethnique ou sociale.
L’avenir est au métissage et Bab El West qui
l’a bien compris en use avec un véritable talent.
Bravo !
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