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WATERMELON SLIM pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 08 avril 2017
 

Golden boy
(Borderline Blues – Dixiefrog – 2017)  
Durée 44’05 – 10 Titres

http://www.watermelonslim.com
http://www.bluesweb.com         
 
Né en 1949 à Boston, Bill Homans aka Watermelon Slim avance fièrement vers son soixante-dixième anniversaire en restant fidèle à lui-même, à son sens politique exacerbé, à son refus de la violence et de la guerre et à son idéal de partage, de fraternité et d’amour … Et pourtant il en a vécu des choses ce grand bonhomme au faciès buriné, à la fois vétéran de la guerre du Vietnam, chauffeur de poids lourds sur les routes nord-américaines, cultivateur de pastèques et j’en passe, des choses plus ou moins belles qui l’ont conduit à parler un nombre impressionnant de langues, à être bardé de diplômes universitaires, à jouer du blues dans tout ce que l’Amérique compte de juke joints et même à être laissé pour mort un soir dans les rues de Clarksdale après une rencontre avec des individus peu fréquentables. C’est riche de toutes ces expériences, les meilleures comme les pires, que Watermelon Slim, longtemps musicien amateur éclairé, est devenu professionnel il y a une quinzaine d’années, recevant le W.C. Handy Award du meilleur artiste débutant à l’âge de cinquante-six ans et enregistrant depuis des albums à son image, simple, sincères, forts et tendres … Pour ce nouvel opus, notre « Golden Boy » préféré a mis les petits plats dans les grands et est parti l’enregistrer au Canada où il l’a produit en compagnie de Scott Nolan, s’accompagnant d’une équipe de musiciens totalement locale tout en mettant un accent tout particulier sur sa voix éraillée et profonde, sans essayer de masquer ses délicieux petits défauts de prononciation pour ou contraire en faire une force supplémentaire. Accompagné de sa guitare slide et de ses harmonicas mais aussi de quelques musiciens apportant pianos et percussions, mandolines et chœurs, Watermelon Slim nous transporte dans un univers métissé où l’on trouve une grande part de blues et d’Americana mais aussi des trésors de gospel, de folk et même de musique celte. On y remarque des hymnes en puissance comme l’énorme « WBCN » rapporté de l’époque où l’artiste faisait la chasse aux néo-nazis et des hymnes tout court comme « Barett’s Privateers » si cher aux Canadiens, des chansons pleines de sens comme « Mean Streets », « You’re Going To Need Somebody On Your Bond », « Northern Blues », « Cabbagetown » et « Winners Of Us All » qui évoquent dans l’ordre les sans-abris, la solitude, la mort qui rôde au coin de la route, un quartier de Toronto et enfin ceux que le rêve américain a trop vite oublié sur le bord du chemin … On ne se quittera pas sans un hommage à JFK avec un « Dark Genius » qui met encore un peu plus l’accent sur l’engagement d’un artiste unique qui n’exclut pas de finir comme Kennedy un jour ! Philosophe et poète, musicien inspiré, engagé et humaniste, Watermelon Slim donne sans compter et n’hésite jamais à dire ce qu’il a sur le cœur, que ce soit à la ville ou bien entendu à la scène. C’est aussi pour ça qu’on l’aime et que l’on a toujours autant de plaisir à le rencontrer, que ce soit en France ou chez lui, à Clarksdale, Mississippi …