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ELISE & THE SUGAR SWEETS pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
lundi, 03 avril 2017
 

ELISE & THE SUGAR SWEETS

http://sugarsweets.fr/

Juste avant leur passage sur la scène du New Morning le 6 avril 2017, nous avons rencontré Olivier Raymond, fondateur et guitariste du groupe Elise & The Sugar Sweets, qui nous parle de leur album « When The Whistle Blows », mais aussi de sa passion pour cette musique qu'est le Blues.

Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs qui ne vous connaitrez pas encore ?
Bonjour, je suis Olivier, musicien depuis ma plus tendre enfance, violoniste classique de formation. J’en ai fait 17 ans. J'ai eu l'occasion de participer à plusieurs projets autour de la musique classique. Puis chemin faisant, passionné de Blues, je choisis comme deuxième instrument la guitare électrique. Je fonde en 2006 avec Jean-Marc Hénaux un groupe de Chicago Blues qui durera plus de dix ans et qui fut 2ème prix du Festival d’Harmonica de Vauréal en 2006, 1er prix du Festival Blues les Rendez-Vous de l’Erdre 2007 et élu Meilleur Groupe Blues Electrique au Tremplin Blues sur Seine 2007. On a eu l’occasion de participer également à l’International Blues Challenge et à l’European Blues Challenge en passant par la réalisation de trois albums et quatre participations à des compilations. Maintenant, je me suis lancé dans un autre projet, Elise & The Sugar Sweets, une très très belle  aventure humaine et musicale avec Olivier et Jérôme à la batterie et à la basse, Sylvain à l'orgue Hammond et Elise au chant. Ca occupe une bonne partie de mon temps (Rires)

Et pouvez-vous nous présenter Elise & The Sugar Sweets ? Comment est née cette formation, comment vous êtes-vous rencontrés ?
Olivier, Jérôme et moi étions dans une précédente formation, nous voulions absolument avoir une chanteuse sur le devant de la scène, et un organiste. Une rencontre au détour d'une répétition avec Elise qui a démontré une volonté de fer et la sauce a pris. Un peu plus tard on a rencontré Sylvain. Une discussion interminable avec lui au téléphone et hop, on avait là la formation idéale, celle dont j'ai, dont nous avions toujours rêvé, basse, batterie, orgue Hammond, guitare et chant.

On va parler de « When The Whistle Blows », votre EP, déjà pourquoi ce titre qui en français signifie « coup de sifflet » c'est ça ?
Un coup de sifflet, c'est le départ de quelque chose, le début d'une rencontre, le départ d'un train et puis c'est aussi un clin d'œil à Aretha Franklin dont nous reprenons un titre dans cet EP, « Won't Be Long ». C'est une chanteuse au talent fabuleux et qui nous touche tous au sein du groupe. Elle dit ces mots dans la chanson. Nous en avons fait notre version et je crois sincèrement que cette chanson va merveilleusement bien à Elise.

Comment définissez-vous votre musique, blues certes, mais avec peut-être des passages par la soul ou le rhythm’n’blues ?
C'est toujours difficile de se donner des étiquettes. Toutes ces musiques nous plaisent et font partie de nos influences. On fait de la musique avant tout, celle qui nous touche. L’originalité repose peut être sur le son « organique » qui se dégage de notre formation, mais aussi la fraîcheur et la sensibilité d'Elise. Elle a à peine 20 ans ! Si je devais décrire notre musique je pense que c'est un cocktail détonnant de blues, de soul et de rhythm’n’blues.

De quoi est composé cet album, que de compositions ?
Pour cet EP, nous avons choisi de faire à la fois des reprises et des compositions originales. On a trois compositions et trois reprises.

Qui écrit, qui compose, comment se déroule le processus de composition en fait ?
Le processus d'écriture est une chose difficile à décrire. Le départ vient souvent d'un riff de guitare, de clavier, d'une ligne de basse où bien d'un texte ou bien tout cela en même temps. Parfois c'est quelqu’un qui nous donne un texte et nous l'associons à une musique que nous avons déjà. C'est le cas de « I Want To Stay Alone » dont le texte a été écrit par Dominique Boivin, un ami. Mais aujourd'hui, j'amène souvent un riff de gratte avec une maquette d'une chanson, et on arrange tout cela ensemble afin que chacun y mette sa patte et y trouve finalement son compte. C'est exactement ce qui s'est passé pour les deux compositions que j'ai écrites et qui sont sur l'EP. L'autre titre original est un titre de Bernard Sellam qu'il n'a jamais joué avec Awek et que nous avons réarrangé.

Justement, pourquoi Bernard Sellam d’Awek ?
C'est très simple … J’adore la musique d’Awek ! C’est un groupe fabuleux. Avec Bernard, on se connaît depuis maintenant pas loin de dix ans. Au fil du temps c'est devenu un ami, nous avons discuté, échangé, il m'a proposé des titres que j’ai et que le groupe a adoré, nous en avons mis un sur l’EP.

Lorsque vous avez écrit, vous avez pensé les chansons pour Elise en particulier, ou bien était ce déjà des morceaux que vous aviez en réserve ?
Pour être honnête, c’était des morceaux que j’avais en réserve et que nous avons peaufiné tous ensemble. « Road To Coal Mine », c’est une chanson que j’ai écrite après la visite d’une mine de potasse en Alsace. La vie difficile des mineurs m’a ému, la personnalité de ces gens m’a marqué. C’est une communauté à part entière, ce sont des gens vrais,  qui aiment leur métier et qui ont rapidement compris que travailler seul était dangereux, l’entraide est leur maitre mot. J’ai beaucoup de respect pour eux et pour ce qu’ils ont fait de leur vie. Pour l’anecdote, comme le mot potasse en anglais n’était pas très musical, j’ai choisi de situer l’histoire de cette chanson dans les mines de charbon, ce qui est nettement plus facile à dire en anglais (Rires)

Pour l'enregistrement vous avez travaillé ou procédé en « one shot », histoire de garder l'essence du Blues ?
L’enregistrement s’est fait au Studio 57185, entièrement enregistré live en trois jours par Roger Didier, grand manitou du son à l’ancienne. On a refait quelques rythmiques d’orgue ou de guitare de manière à produire un peu plus que si nous étions en live mais nous avons gardé ce côté « one shot ».

Justement au niveau du son, on a l'impression de retrouver un son du passé, en fait propre, mais pas trop lisse, c'est pareil, c'est pour conserver une authenticité ?
Tout est voulu ! Nous avons enregistré la batterie quasi en mono et pour le reste c’est aussi nos sons qui font que cela sonne comme ça. On joue sur des instruments simples, avec des amplis fabriqués à l’ancienne et des micros vintage devant pour capter le tout. On a essayé de faire simple et de bon goût comme dirait quelqu’un que je connais bien.

Vous allez forcément emmener cet album sur les scènes ? A-t-il été composé en pensant à la scène, au live ?
On est un groupe de live, ce partage avec le public, c’est ce qui nous fait vibrer donc quand on compose on y pense forcément. Tous les morceaux de l’EP sont joués en live bien évidemment, et seront joués le 6 avril prochain au New Morning où l’on fait un co-plateau avec Awek pour leur sortie parisienne d’album. Le concert démarre à 20h30 précise pour une soirée blues de folie ! Venez nous y rejoindre !

De quoi sera composé votre set list sur scène, l'album d'accord, mais également quelques reprises, quelles seront elles et pourquoi ces morceaux-là ?
La set list va reprendre évidemment les chansons de l’EP mais aussi quelques autres compositions et reprises remises à notre sauce. On a ressorti des vieilleries des placards, des chansons des années 40 que l’on aimait beaucoup et que plus personne ne joue.

En parlant de ça, quelles sont vos références musicales, et celle du groupe en général ?
Ça c’est une question toujours compliquée ! Il y en a tellement que  je n’aurais pas assez d’une page pour les citer toutes. Si je devais faire une sélection et essayer de faire simple, je dirais que toute la génération « Cadillac Records » est une influence, mais aussi des noms comme Freddie King, Sam Cooke, Aretha Franklin, Ray Charles, Magic Sam, etc.

On va parler de vous plus particulièrement, pourquoi avoir choisi la guitare, et pourquoi ce style de musique ?
Je pense que c’est un vieux rêve de gosse, d’adolescent. J’adore le son, les sons qui peuvent sortir de cet instrument. La guitare électrique est un instrument à la fois rythmique et mélodique et qui plus est, très esthétique.  Pour le style de musique, je ne sais pas vraiment, quand j’écoute le blues, la soul ou encore le rhythm’n’blues, cette musique me parle, me transporte et me fait vibrer. J’ai l’impression qu’au travers de cette musique on peut exprimer tout un tas de choses et de sentiments. Peut-être que d’autres musiques peuvent provoquer aussi cela, chez moi c’est celles-ci. Je ne sais pas si on peut réellement trouver une explication à cela.

Si vous aviez la possibilité de jouer un morceau avec un artiste vivant ou décédé, quel serait-il et quel morceau ?
Si j’avais à jouer avec un artiste décédé, sans aucune hésitation, je dirais Freddie King sur le morceau « Same Old Blues », une œuvre majeure. Si je devais jouer avec un artiste contemporain, je crois que je dirais sans hésiter non plus Jimmie Vaughan sur « Just A Little Bit » de Magic Sam,  j’adore !

Est-ce que vous pouvez définir le groupe en deux ou trois mots ?
Elise & The Sugar Sweets c’est amitié, plaisir, musique, partage.

Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à Elise & The Sugar Sweets ?
De continuer à faire de la musique en s’amusant, de faire plaisir au public et de faire un album, nous ne sommes pas très compliqués finalement. (Rires)

Dernière question qui n'a rien à voir : quel est le dernier album que vous avez écouté ?
Le dernier album de Nico Duportal « Dealing With My Blues » … ENOOOOORME !

Merci Olivier
Merci à toi.

Propos recueillis par Yann Charles