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MATTHEW E. WHITE & FLO MORRISSEY à LA MAROQUINERIE (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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jeudi, 30 mars 2017
MATTHEW
E. WHITE & FLO MORRISSEY
LES NUITS DE
L’ALLIGATOR
LA MAROQUINERIE
– PARIS (75)
Le 15 février
2017
http://www.matthewewhite.com/
https://www.facebook.com/FloMorrissey
Remerciements à Isabelle Béranger et Barbara
Augier de Bipcom Promotions
« Gentlewoman, Ruby Man » qui pourrait
être le nom de ce duo, comme celui d'un premier album, est
tout d’abord l’histoire d’une belle
rencontre comme la musique sait en offrir. Côté
pile, Flo Morrissey, la jeune chanteuse londonienne de Notting Hill,
modèle de précocité, qui anime son
répertoire folk-pop avec son timbre suave.
Côté face, Matthew E. White,
l’Américain barbu aux multiples casquettes, de
Virginia Beach, Californie, musicien globe-trotter, touche à
tout musical, rocker le jour et jazzman le soir et avec, aujourd'hui,
deux albums à son actif. Les deux artistes tombent sous le
charme l’un de l’autre à l'occasion d'un
titre lors d'un concert hommage à Lee Hazlewood à
Londres en 2015. Fruit au moins d'un hasard de calendrier et d'un
concours de circonstances, ce coup de cœur musical est tel
que les deux artistes poursuivent la collaboration pour enregistrer une
série de titres à Richmond dans le studio de
Spacebomb, label fondé par Matthew E. White.
Ensemble ils signent un album original et
élégant, et qui propose des reprises
très éclectiques, de Nino Ferrer à Lou
Reed. Une parenthèse douce et nouvelle, sans pillage ni
hommage, simplement la rencontre parfaite de deux artistes qui nous
embarquent dans un univers connu, mais envoûtant par leur
différences. Et c'est sur cette pop-folk acidulée
et prenante par son côté
psychédélique sixties, que se clôturera
la douzième édition du festival Les Nuits de
L'Alligator, dans une Maroquinerie pleine à craquer d'un
public impatient, venu pour l'occasion s'enivrer aux
mélodies du crooner aguerri à la
pilosité luxuriante et au timbre roublard et
velouté et de la frêle chanteuse de tout juste
vingt-et-un ans, néo-hippy solaire à la
beauté fragile.
Ce ne sont, donc, que des reprises. Mais là ou un cover-band
est souvent synonyme d’inspiration en berne ou de basses
intentions mercantiles, ou encore de détournement gadget
toujours un peu condescendant et dont l' intérêt
ne dépasse pas la hauteur des chevilles, Morrissey et White
trouvent un parfait équilibre dans une sorte
d’apesanteur béate comme une sorte de cataplasme
chaleureux et lumineux pour mieux se pousser à fredonner,
entonner et groover.
Du « Sunday Morning » façon Lou Reed et
Nico et son orchestration d’une impeccable
légèreté au très
rhythm'n'blues « Everybody Loves The Sunshine » de
Roy Avers, certaines reprises sont facilement reconnaissables,
d’autres beaucoup moins, et c'est d’ailleurs ce qui
donne à ce genre d’exercice le
côté ludique et séduisant …
Côté Français on assiste à
une étonnante réinterprétation du duo
Nino Ferrer / Radiah Frye sur « Looking For You »
et une Charlotte Gainsbourg ravivée et plus du tout
mélancolique (ou chiante, suivant ce que l'on en pense) sur
un « Heaven Can Wait » joué
façon Beatles. « Suzanne », hymne du
grand Leonard Cohen, se trouve ici transcendée en une sorte
de soul voluptueuse grâce à la voix suave de
Matthew E. White et aux chœurs sopranos de Flo Morrissey.
Derrière son aspect récréatif, ce
concept de reprises fait que les deux se complètent
réellement en une parfaite osmose. Flo Morrissey affiche
néanmoins une maturité assez impressionnante, qui
contraste avec ses traits encore enfantins. Ces deux-là
n’en sont encore qu’au début de leurs
routes respectives, qu'on peut prédire longues et dont on ne
sait si elles seront amenées à se recroiser dans
un futur proche et sur un album de compositions originales. On en frise
l'impatience …
Fred Hamelin –
mars 2017
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