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SERATONES à LA MAROQUINERIE (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
mercredi, 29 mars 2017
 

SERATONES
LES NUITS DE L’ALLIGATOR
LA MAROQUINERIE – PARIS (75)
Le 14 février 2017

https://seratones.bandcamp.com/

Remerciements à Isabelle Béranger et Barbara Augier de Bipcom Promotions

Arrêt de leur tournée européenne oblige, La Maroquinerie n'avait d'autres choix que de laisser débarquer les Seratones menés tambour battant par la jeune et furieuse AJ Haynes, tigresse noire miniature qui malgré tout, du haut de ses un mètre cinquante à tout casser, a tout bonnement réussi à retourner la salle avec un sacré mélange bouillant de punk-rock et de soul, dans la digne lignée des Alabama Shakes et autre Bellrays. Tumultueux mais efficace dans la grande tradition du rock de Detroit (MC5, Stooges, Mitch Ryder & the Detroit Wheels...), mâtiné de soul, de gospel et de blues muris au soleil du Sud des Etats-Unis, mais flirtant parfois aussi avec un country-rock lancinant, et presque Americana (qui fait penser aux Lone Justice de Maria McKee) sur des morceaux plus intimistes. Un bien beau mélange !

Une des dernières signatures de Fat Possum (le label derrière les Black Keys, Bob Log III ou encore The Fat White Family), Les Seratones nous viennent tout droit de Shreveport en Louisiane. C'est un groupe tout qui n'a pas eu à mariner des années dans la confidentialité pour être découvert et c'est tant mieux ! Composé de Connor Davis qui assure d'incroyables solos à la guitare, Adam Davis époustouflant à la basse, Jesse Gabriel hypnotique et énergique à la batterie, le combo est conduit par une frontwoman charismatique et toujours souriante, à la coupe afro de rigueur, et qui a une voix sérieusement impressionnante, claire et haut perché, avec quelque chose de Minnie Riperton. Les Seratones renouvellent et décuplent le plaisir qu’on a à écouter du rock et il y a dans le chant possédé et fusionnel d'AJ quelque chose qui dépasse la seule performance d’interprétation. Estomaquant alliage que le groupe défendra sur scène en même temps que « Get Gone », son monstrueux premier album.

C'est donc un concert à la set-list assez homogène qui nous est offert, porté par la belle voix puissante et mélodique d'AJ, accompagné de riffs bien ciselés et d'une section rythmique qui n'hésite pas à varier les tempos au sein d'un même morceau. Ainsi, la chanson titre « Get gone » est prête à exploser mais se contient tout du long, et c'est plutôt la suivante, « Trees », qui lâche les décibels et qui permet à la chanteuse de s'égosiller de façon admirable.

Il en est de même pour « Chokin' On Your Split » qui met tout de suite le spectateur dans le bain et l'invitant à perdre un peu de sueur dans un pogo frénétique ou « Headtrip », tout aussi déjantée où on a vu, çà et là, des têtes qui partent vers l'avant puis vers l'arrière avec un entrain non dissimulé et qui pour un peu, ont dû déplacer pas mal de cervicales ! De temps en temps le groupe ralentit le rythme comme sur la très belle « Take It Easy » avec son ambiance country western (est-ce un pur hasard si ce titre rappelle celui des Eagles ?)  et sur « Keep me », belle ballade acoustique ou encore le très funky « Kingdom Come ».

Le tout, donc, pour ressusciter l'urgence du meilleur du garage-rock et la ferveur de la soul music façon grande époque, mais tout en mettant un peu d’ordre dans son chaos originel. Juste ce qu’il faut, leur musique n’est pas moins punk, pas plus soul, elle leur est propre et c'est bien plus agréable ! Dernière sensation du prestigieux festival texan SXSW à Austin, le groupe est promis à un avenir radieux bien au-delà des frontières américaines ... La découverte est de taille, alors ne laissez pas le prochain concert vous passer sous le bout du nez !

Fred Hamelin – mars 2017