Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 02 avril 2017
Neckbone stew
(Ruf Records –
Socadisc – 2017)
Durée
48’59 – 13 Titres
http://www.bigdaddywilson.com
On pourrait croire que ce natif de Caroline du Nord a
été baigné dans le blues
dès sa plus tendre enfance et pourtant il n’en est
rien puisqu’il aura fallu attendre qu’il se rende
en Allemagne à la fin des seventies pour y effectuer son
service militaire pour que Big Daddy Wilson soit enfin
touché par une musique qui vient non seulement de chez lui
mais aussi de ses ancêtres … Habitué
des églises et du gospel à
l’adolescence, le jeune homme élira finalement
domicile Outre-Rhin où il se mariera mais il faudra encore
attendre 2004 pour qu’il nous dévoile enfin un
premier album qui le fera véritablement entrer dans le monde
du blues. Devenu un habitué de la scène
européenne dès cette époque, le
chanteur et percussionniste à la voix chaude et grave
n’aura dès lors de cesse d’enchainer les
sorties discographiques mais aussi les tournées
où il est accompagné par différentes
formations. Soutenu cette fois par Cesare Nolli à la guitare
et Paolo Legramandi à la basse et rejoint par nombre de
grands noms comme Staffan Astner et Eric Bibb aux guitares ou encore
Ruthie Foster au chant, Big Daddy Wilson nous dévoile pour
le printemps sa nouvelle galette, un « Neckbone Stew
» dans lequel il a pris soin de mélanger les
épices rapportées de sa jeunesse avec des
influences où le blues et le folk mais aussi
l’Americana et même la soul forment un ensemble
pour le moins équilibré. Une dizaine de
compositions à mettre à l’actif de
l’artiste ou du trio et deux de plus co-écrites
avec Eric Bibb que l’on identifie sans aucune
hésitation, une relecture enlevée du «
Give Me One Reason » de Tracy Chapman et nous
voilà avec une rondelle qui, si elle n’est pas la
plus originale ni la plus novatrice du moment, n’en reste pas
moins une véritable pépite de feeling et de
groove mais aussi de sensibilité, au point que son effet
addictif n’est pas très long à se faire
sentir. On se laissera ainsi toucher droit au cœur par des
pièces comme « Cross Creek Road »,
« I Just Need A Smile », « Damn If I Do
» et « The River » mais aussi par la
présence d’Eric Bibb sur « Hell Make A
Way » et « Cookies Gonna Kill Me »,
autant de titres qui prêtent à penser que Big
Daddy Wilson ne sera pas long à venir nous les
interpréter les yeux dans les yeux …
L’équilibre des guitares, la perfection de la
voix, la subtilité des arrangements, c’est
à force de petits détails que l’on fait
un grand album et ça, Big Daddy Wilson l’a bien
compris !
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