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LUKE WINSLOW-KING à LA MAROQUINERIE (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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samedi, 25 mars 2017
LUKE
WINSLOW-KING
LES NUITS DE
L’ALLIGATOR
LA MAROQUINERIE
– PARIS (75)
Le 10 février
2017
http://www.lukewinslowking.com/
Remerciements à Isabelle Béranger et Barbara
Augier de Bipcom Promotions
Luke Winslow-King, avec ce charme et cette
élégance qui ne laisse pas
indifférente la gent féminine, symbolise avec
virtuosité le fertile terroir de la Nouvelle
Orléans : Delta Blues, Folk, Ragtime, Rock n’Roll,
Gospel - une vision inspirée de ces influences qui donne un
ton et une couleur inédite, sans véritable
âge. Guitariste, chanteur, compositeur, parolier et reconnu
pour son travail sur la guitare slide, et
l'intérêt qu'il porte tant pour le blues
d'avant-guerre que le jazz traditionnel, Luke Winslow-King commence
à se faire une place parmi le petit microcosme
très fermé des songwriters américains
revivalistes qui s'essayent non seulement au blues
d'après-guerre tout en cultivant ses racines toujours en
floraison et en les nourrissant de mixité musicale.
Winslow-King est un road-trip américain à lui
tout seul. Navigant sur un axe Nord-Sud (exit la sempiternelle Route
66), de Cadillac, Michigan, où il est né
– c'est dire s’il était
prédisposé au Rock n'Roll –
à Nola, sa cité d'adoption où il a,
depuis, largement fait ses preuves dans les bars et clubs de Bourbon
Street ou du Vieux Carré. Avec un cinquième
album, « I'm Glad, Troubles Don't Last Always »,
qui vient tout juste de sortir cette année chez Bloodshot
Records, le crooner bluesy est en tournée
européenne et posait ses guitares à La
Maroquinerie pour un live très inspiré,
accompagné pour l' occasion de l'excellent guitariste
soliste italien Roberto Luti, de Benji Bohannon derrière les
futs et Brennan Andes, bassiste, pour la section rythmique.
En plus d'être un guitariste qui fait preuve d'une belle
assurance et d'un jeu à la slide d'une maturité
grandissante, l'homme est aussi un parolier d'une
théâtralité peu commune, à
la fois martial et gracieux, qui joue de son visage qu'il peut fermer
avec gravité et le fendre soudainement d'un sourire qui
l'éclaire du tout au tout. Contraste saisissant suivant les
titres qu'il égrène. On devine que l'ambition est
d'élever à hauteur des étoiles un folk
blues longtemps resté sagement en proie aux lois de
l'attraction, d'où l'expression corporelle et le jeu
rehaussé (malgré la petite scène de la
Maroquinerie, qui laisse peu d'espace aux envolées
scéniques). Avec Roberto Luti, lui aussi expressif, ce sont
aussi deux compères qui se complètent et se
renvoient la balle sur des arrangements subtils et plus que pertinents.
Parmi la quinzaine de morceaux interprétés, aucun
ne constitue vraiment de temps faible, et tous
s’enchaînent avec un naturel et une
efficacité qui forcent l’admiration. Mention
spéciale au très country-rock «
Cadillac Slim» façon Hank Williams et son refrain
entêtant qu'on reprendra en chœur, mais aussi au
swinguant et jubilatoire « Act Like You Love Me »
emprunté au Chicago Blues, le lancinant « On My
Way », dont les premières mesures rappelleront de
suite le style de Robert Cray, ou le long et torride « Esther
», véritable synthèse du talent de
Winslow-King.
Voilà donc un artiste qui pour l'instant se fait discret
mais dont la notoriété passera certainement les
frontières de la Louisiane. Un artiste qui ouvre aussi les
esprits, les idées et les sourires, avec en plus une
certaine idée du crooner classe
d’aujourd’hui. Luke Winslow-King n'a plus rien
à prouver après une telle performance : des
morceaux rapides qui alternent avec des ballades soutenues, une voix
d'une belle amplitude, un trémolo sympathique, une puissance
modéré et une saturation honnête et
toujours audible, et le tout orchestré dans une ambiance fun
et bon enfant ! Que demander de plus ?
Fred Hamelin –
mars 2017
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