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THEO LAWRENCE AND THE HEARTS à LA MAROQUINERIE (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
jeudi, 23 mars 2017
 

THEO LAWRENCE AND THE HEARTS
LES NUITS DE L’ALLIGATOR
LA MAROQUINERIE – PARIS (75)
Le 10 février 2017

https://theolawrencemusic.bandcamp.com/

Remerciements à Isabelle Béranger et Barbara Augier de Bipcom Promotions

L'autre découverte de ces douzièmes Nuits de l'Alligator fut sans contexte, la nouvelle révélation de la soul française, le jeune parisien d'origine canadienne, Théo Lawrence, accompagné des Hearts, qui a littéralement enflammé les planches de la Maroquinerie, cristallisant finement toutes influences confondues et rabibochant les frères ennemis Stax et Motown avec une nonchalance bien convenue pour l'occasion. Ici, pas d'artifice suranné et de paillettes, pas de voix grave et rocailleuse sous une fine moustache, ni de band engoncé dans des costards criards et identiques.

Car même si le sentiment y est roi, c'est bien le superflu qui est, ici, lavé au profit de l'efficacité ... et par un simple mais attirant T-Shirt aux couleurs du « Girl Power », parce qu'autant être direct, et la sobriété étant une chose, rappelons que Théo Lawrence est un soulman qui se revendique ! Il y a comme ça des moments où, las de constater combien les musiciens actuels se satisfont du recyclage de vieilles recettes et le tout sur fond synthétique, on finit par se dire que le salut du chroniqueur résiderait peut être dans la perte providentielle de mémoire. Et puis arrive une pépite !

Certes Théo Lawrence ne prétend pas révolutionner cette soul music avec laquelle il a été bercé mais il fallait être relativement gonflé, pour s'attaquer à un répertoire rétro et donner dans le son vintage, avec autant de naturel et d'aisance, preuve d'une maturité désarmante malgré ses tout justes vingt-et-un ans au compteur. « Sticky Icky », premier EP pressé chez Gentilly Potion, et « Heaven to Me », premier album autoproduit, avec leurs arrangements soignés, en sont les parfaits exemples, alliant la sincérité émotionnelle de la soul, le storytelling bien ajusté de la country façon roots et la force primitive du rock'n'roll.

Theo Lawrence est connecté à une large généalogie d’Amériques à travers lesquelles il taille sa route avec insolence. Après quelques années à la tête des Velvet Veins, il bascule en 2016 dans la soul et enchaine depuis les concerts, récoltant ainsi moult éloges. De la ballade émouvante au bon vieux rock dansant, les titres de Theo Lawrence & The Hearts ne laissent pas indifférent. Le timbre de voix si particulier du jeune crooner tout de suite émoustille l'assistance : chaude et suave, puissante et sensible, elle maîtrise le trémolo et le country singing à la perfection.

Autant à l’aise sur scène à la guitare, Theo Lawrence a le champ libre pour tout miser sur l’interprétation et l’émotion et une fois passé l’étourdissement provoqué par cette voix magique, on se laisse volontiers entraîner sur les routes des Amériques, coiffé d’un Stetson et la Bolo Tie autour du cou.

Pour certains, véritable coup de cœur de ces Nuits de l'Alligator (la salle était comble !), Theo Lawrence et ses Hearts n'ont pas faillis à leur renommée grandissante, enchainant les tubes avec un aplomb et un charisme résolument moderne, faisant le grand écart entre un blues originel et visitant parfois des territoires plus pop. Tout passe par les compositions léchées et les arrangements. Sophistication et élégance. C'est une base solide sur laquelle repose la pop soul & blues du Franco-canadien qui semble avoir digéré plusieurs décennies de musique noire américaine et qui les plonge directement dans un grand bain de création, afin d'éviter le déjà-vu et la reprise redondante. A suivre évidemment !

Fred Hamelin – mars 2017