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MIGHTY MO RODGERS à CLEON (76)
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Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 19 mars 2017
GAELLE
BUSWEL – MIGHTY MO RODGERS
LA TRAVERSE –
CLEON (76)
Le 17 mars 2017
http://www.gaelle-buswel.fr/
http://www.mightymorodgers.com/
http://www.latraverse.org/
C’est une soirée comme on les aime qui nous attend
aujourd’hui à La Traverse, une double affiche de
qualité avec deux artistes différents mais
complémentaires, deux artistes qui ont en commun la
gentillesse et la générosité mais
aussi le fait de jouer ce soir pour la première fois dans
cette belle salle du Grand Ouest parisien. Alors si le public qui est
venu ne connait pas forcément les deux formations
programmées et ne sait pas d’avance à
quelle sauce il sera croqué, il remplit copieusement la
salle depuis les tables installées dans la fosse
jusqu’en haut des gradins, signe que les gens se
déplacent ici plus par habitude de la qualité de
la programmation, de l’accueil chaleureux et convivial et des
très bonnes conditions qui sont à chaque fois
réunies pour apprécier la musique que pour
l’affiche elle-même !
On dit souvent que Gaelle Buswel est la « petite
fiancée du blues » et elle va une fois encore nous
le prouver aujourd’hui en imposant sa griffe, sa marque de
fabrique, à des amateurs qui conviendront
forcément que si ce n’est pas du blues au sens
premier du terme (s’il existe un sens premier du terme, ce
qui, n’en déplaise aux intégristes,
n’est pas une évidence), le quartet francilien
mélange le folk, l’Americana, le rock et
même le blues avec tellement de bonheur, de talent et de
classe, que l’on est bien obligé de trouver
ça génial. Ajoutez lui une petite touche pop
vraiment bien dosée et voilà Gaelle Buswel
taillée sur mesure pour partir à la
conquête des salles et des festivals mais aussi des radios et
des télés, et il n’y a pas de honte
à ça quand on voit la qualité que
ça peut apporter à un paysage audiovisuel qui a
quand même un peu tendance à ressembler
à Waterloo !
C’est donc riche d’un nouvel album, « New
Day’s Waiting », qui ne sortira dans les bacs que
le 31 mars mais que l’on peut déjà se
procurer lors des concerts, que Gaelle et son armée de
tueurs à gages, l’impressionnant Michaal
Benjelloun à la guitare et les majestueux Xavier Zolli
à la basse et Steve Belmonte à la batterie, vont
venir retourner une assistance qui est immédiatement sous le
charme non seulement de leur jeu mais aussi de la voix et des harmonies
vocales, des arrangements toujours très précis et
enfin d’une énergie qui se répand
instantanément dans la salle. Avec une set list
taillée sur mesure, mélange des
précédents efforts et du nouveau
bébé, le groupe nous offrira le concert parfait
avec une logique artistique irréprochable et une
fluidité de tous les instants. Tant et si bien
qu’à la fin de la prestation de Gaelle Buswel,
nombreux sont ceux qui en auraient bien pris un peu plus !
On ne présente plus Mighty Mo Rodgers qui reconnait
lui-même que compte tenu du nombre de concerts
qu’il a donné en France depuis des
années, il aurait dû apprendre la langue
… C’est accompagné ce soir de ses
musiciens italiens, le très brillant et
photogénique Luca Giordano à la guitare et les
imperturbables Walter Monini à la basse et Alessandro Svampa
à la batterie , que le bluesman né à
Chicago mais aujourd’hui installé en Californie va
venir nous offrir non pas son blues, mais bel et bien ses blues ! Au
piano ou à l’orgue, parfois au synthé
midi, la barbe blanche qui force le respect et le bandana sous le
chapeau qui lui donne un air plus détendu, le chanteur qui
est également shouter, preacher et même
entertainer va nous proposer une combinaison habile de ses
compositions, toutes époques et tous styles confondus. On le
verra ainsi briller avec des blues classiques, avec un superbe gospel
mais aussi avec un très beau reggae et bien entendu avec la
très belle adaptation de « Sittin’ On
The Dock Of The Bay » sur lequel le public sifflera le final.
La voix chaleureuse, le verbe habile et convaincant, Mighty Mo Rodgers
sait s’y prendre pour prendre un public en main et
l’emmener exactement là où il le
souhaite et c’est en évoquant quelques sujets
forts comme la mort, la politique ou encore
l’économie qu’il finira par nous
convaincre du rôle antibiotique du blues, une sorte de
médicament essentiel qu’il préconise de
prendre au moins une fois par jour ! Joignant le geste à
l’image, l’artiste imagine Neil Armstrong regardant
la Terre depuis la Lune et comprenant que tout en elle est bleu, donc
blues, s’agace des réseaux sociaux où
on le croise pourtant souvent en prônant les vraies relations
et non les amitiés virtuelles, invite les gens à
se lever en argumentant que l’immobilité
c’est la mort tandis que bouger, c’est vivre
… Philosophe, parfois un peu moraliste, Mighty Mo Rodgers
nous raconte la vie telle qu’il la voit, sans juger les gens
et en acceptant leurs petits travers avec beaucoup de
tolérance tandis qu’il dénonce les gros
travers avec une certaine véhémence !
Minuit n’est pas loin de sonner à
l’heure où l’on rallumera La Traverse,
une salle conquise non seulement par le jeu et par la musique mais
aussi par l’attitude de deux artistes que l’on
retrouvera dans le hall pour serrer des mains, donner quelques
autographes et répondre à des questions en tous
genres … C’est aussi ça le blues, un
vrai sens du partage capable de réunir les gens quels que
soient leurs styles, quels que soient leurs âges ! Gaelle
Buswel et Mighty Mo Rodgers ont su le démontrer en offrant
du bonheur à quelques centaines de personnes
réunies autour d’eux pour une seule et
même chose : l’envie de passer une bonne
soirée. Et elles sont nombreuses dans cette belle salle du
Far West Normand où l’on aime à se
retrouver entre amis
!
Fred Delforge
– mars 2017
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