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THE SORE LOSERS à LA MAROQUINERIE (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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vendredi, 17 mars 2017
THE
SORE LOSERS
LES NUITS DE
L’ALLIGATOR
LA MAROQUINERIE
– PARIS (75)
Le 9 février
2017
http://thesorelosers.com/
Remerciements à Isabelle Béranger et Barbara
Augier de Bipcom Promotions
The Sore Losers, c'est ce quatuor de rock flamand crée en
2009 et composé de Jan Straetemans (voix/guitare), Cedric
Maes (guitare), Kevin Maenen (basse) et Alessio Di Turi (batterie) qui
insidieusement et malignement veulent que toi, tes potes, ta femme et
ta belle-mère, rejoigniez l’église
païenne du rock’n’roll ! A
l’heure où l’on ne peut plus sortir de
chez soi sans se farcir Zaz, Louane ou pire Maître Gims (oui,
j'ose le nommer sur Zicazic, ça doit être une
première !), qu’il est bon de s’enfermer
à double tour dans une Maroquinerie comble, par un week-end
pluvieux, les oreilles bien écartées, avec la
nouvelle performance scénique de The Sore Losers
à fond les amplis !
Voilà donc un groupe quasi inconnu de la banlieue d'Hasselt,
tout juste honoré meilleure découverte de
l'année par le magazine Classic Rock UK (et ce n'est pas
rien pour un groupe qui, pour une fois, n'est pas britannique), qui
après deux premiers albums assez inégaux ou il se
cherchait plus qu'autre chose, nous concocte un troisième
album, «Skydogs », plus
élaboré, plus incendiaire, lascif et excitant,
court avec ses 32 minutes mais jouissif, s' invitant ainsi et dignement
aux côtés des pères fondateurs et des
gardiens du temple. Dans la digne lignée de leur voisins
bataves, Birth of Joy et DeWolff, les Belges puisent leur racines dans
l'underground seventies quand MC5 et New York Dolls prenaient d'assaut
le CBGB, tout en créant une savante combinaison de rock, de
blues, de garage rock et de psychédélique
façon dirigeable ésotérique
à l'instar des Black Keys, Wolfmother ou des
différentes formations de Jon Spencer.
C'est donc un live à l'arrache et sans temps mort pour caser
pas moins de seize morceaux en un peu plus d'une heure entre bon gros
son stoner avec « Blood Moon Shining » qui
démarre le set et country rock stonien avec
«Working Overtime » en rappel. Toutes influences
confondues, on pensera bien sûr aux Stooges sur le
brûlot punk « Cherry, Cherry »,
à Perry Farrell sur « Blue Shoes », ou
à Jack White sur « Emily », et
à une virée savamment menée vers le
southern rock avec « Can You See Me », certainement
due à Dave Cobb, producteur de Nashville auquel on doit
d'avoir découvert des groupes comme Rival Sons et
relancé Chris Cornell.
Un univers musical qui s'émancipe et ça faisait
bien longtemps qu'un groupe de « revivaliste »
n'était parvenu à atteindre le niveau des
classiques. Car bien que tout sonne vintage, ils ont tout de
même un son et une énergie bien d'aujourd'hui, et
un son qui se veut propre et identifiable, en plus d'une voix groovy,
même sur les incursions blues, qui leur
réussissent avec un naturel rafraichissant.
Chez les Sore Losers, c'est la combinaison des quatre qui
crée cette homogénéité
créative. Certes le chanteur est un mélodiste
hors pair, doué d'une technique émotive
à faire pâlir n'importe lequel de ses
confrères. Certes, le guitariste est probablement le seul
à rendre une pédale fuzz « subtile
» tout en possédant la sage intelligence de ne
jamais trop en faire, exprimant dans la pertinence et la justesse.
Certes la section rythmique incroyablement Zeppelinienne sait
parfaitement faire groover l'ensemble. Mais c'est la fusion de ces
individualités qui fait que les Flamands enfoncent encore
plus le clou et rendent toute compétition inutile pour les
éventuels concurrents au titre de meilleure
découverte rock du moment. Mais il est possible qu'ils
n'atteignent jamais le public mainstream pour rester un joyau connu des
seuls fans de rock bluesy et de garage rock. A voir donc sur la
durée …
Fred Hamelin –
mars 2017
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