Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil arrow Concerts arrow CAMILLE BAZBAZ à GUYANCOURT (78)

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

CAMILLE BAZBAZ à GUYANCOURT (78) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
mercredi, 22 février 2017
 

CAMILLE BAZBAZ
LA BATTERIE – GUYANCOURT (78)
Le 27 janvier 2017

https://www.facebook.com/bazbazcamille/

Remerciements à Carine Adam de La Batterie, Pôle Musique de Guyancourt

Sorte d'iconoclaste illuminé qui trace sa route tranquillement mais sûrement, Camille Bazbaz est un artiste singulier, à part entière dans le paysage musical français, loin du star-system et des produits préfabriqués. Issu du punk-rock et organiste au sein du cultissime Cri de la Mouche, figure de l'alternatif des années 80, il se tourne un temps vers un reggae teinté d'humour, et vers le hip-hop avec des rencontres essentielles et notamment celle de Joey Starr. Multi casquettes ensuite, comme compositeur de musique de films, producteur et arrangeur (pour Olivia Ruiz, Winston McAnuff, ou en collaboration avec André Manoukian, entre autres), il évolue désormais en quasi-solo, accompagné seulement aux percussions par Fabrice « Cub1 » Colombani, qui, en aparté, a été formé à l'école cubaine du maître Pancho Quinto.

Bazbaz souffle le sensuel et le sautillant, le drôle et le mélancolique, et c'est cette fois-ci La Batterie de Guyancourt qu'il venait réchauffer. Il y présente les morceaux issus de ses six albums, dont l' excellent « Le Bonheur Fantôme », réalisé à Kingston, Jamaïque, en 2007, avec les musiciens de Serge Gainsbourg, et le tout dernier en date, « Baz Baz Café » sorti en septembre avec l'appui de Yarol Poupaud, guitariste de FFF. Bazbaz se cherche en crooner reggae-soul-rock mais c'est surtout sa nonchalance et son humour qui prédominent sur scène, pour un spectacle qui suinte la coolitude. L'ensemble homogène est très agréable et le public se laisse prendre sous le charme de morceaux ondulants, telles caresses résonnant comme une ode à la volupté.

« Sur le bout de la langue », « Une envie de chien », « Love Musik », « La chose » ou « Dubadelik » sont des tubes qui nous touchent autant par leur élégance et leur sensualité que par, parfois, une autodérision débridée (« Attention les filles, le Bazbaz arrive en ville », qu'il jouera d'ailleurs en rappel). Dans une ambiance intimiste et feutrée, juste couvée par des tapis orientaux, les arrangements rythmiques feront oublier les contraintes de cette formation restreinte à grand renfort de guiro cubain et autres vibrations sonores.

Même si « L'amour, c'est pas un métier », Bazbaz maîtrise le sujet et en fait le thème récurrent d'une vie de chansons ; il n'hésite pas à reprendre quelques vers de « son pote » Lamartine pour illustrer que les destinées sont intemporelles. Avec légèreté, il nous raconte l'Amour qui abime, fragilise, use et désabuse en même temps qu'il emplit, nourrit et éveille. A l'aube de ses cinquante ans, si le temps à fait grisonner ses cheveux bouclés, il n'a eu de prise sur ce ressort groove. Son écriture distille assonances et allitérations, ou trésors de rimes, sans tomber dans la facilité ou la trivialité (ou alors pour nous faire sourire), aidé d'un timbre de voix si particulier qui fait toujours mouche auprès de la gent féminine.

Ce curieux Bazbaz n'a donc pas, apparemment, fini de faire parler de lui !

Fred Hamelin - février 2017