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CLARIKA à GUYANCOURT (78) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
vendredi, 10 février 2017
 

CLARIKA
LA BATTERIE – GUYANCOURT (78)
Le 27 janvier 2017

http://www.clarikaofficiel.com/

Remerciements à Carine Adam de La Batterie, Pôle Musique de Guyancourt

Clarika est un petit bout de femme qui tourne depuis plus de vingt ans et a déjà un septième album à son actif, « De quoi battre mon cœur », sorti en février 2016, et c'est une figure désormais incontournable de la chanson française qui a réveillé l'écriture au féminin, dès le milieu des années 90, bien avant que des Anaïs, Jeanne Cherhal ou Camille s'engouffrent dans le chemin ainsi défriché. Clarika manie ainsi la langue avec un brio plus que certain et pirouette aisément entre les « grands sentiments » et les petits tracas ou les drôleries de la vie quotidienne. On s'émeut, on sourit, on se laisse envahir par des mélodies tantôt fougueuses et intrépides, tantôt douce amères, mais toujours captivantes par cette voix si particulière.

Prenant la relève de Camille Bazbaz sur la scène de la Batterie, le concert s'est voulu intimiste autant que chaleureux. Sous un drapé serti de plumes blanches pour adoucir les lumières, accompagnée de la fidèle Fanny Rome (chœurs, basse, violon, trombone), du guitariste Ludovic Leleu également aux claviers et du batteur Jérémie Pontier caché derrière ses fûts, Clarika s'est livré à un exercice où la féminité et la sensualité se sont voulues assumées sans être exhibées, où les contrastes ont fait ressortir une sensibilité à fleur de peau. C'est une artiste étonnante qui n'a de cesse de s'interroger et de s'émerveiller sur les choses de la vie, les grandes comme les petites. Et ceci grâce à une liberté d'écriture et une justesse de ton mais aussi un réel talent d'autodérision qui sont sa marque de fabrique.

Des chansons à la grave légèreté (l’émouvante « Je ne te dirai pas », sans doute l’un des plus beaux textes de Clarika, « La vie sans toi» et « Rien de nous », histoire vécue de sa séparation, « Dire qu’à cette heure », écrit en duo avec Alexis HK), traversées de souvenirs turbulents (« On a fait », « Le Choix ») et de métaphores éloquentes comme dans « La Cible», évocation sous chapiteau d’un amant maladroit lanceur de couteau, « L’Inaperçu », portrait d’une fille transparente précédée d’un petit poème à son public, ou « Le Lutétia », inspirée de l’histoire vraie d’un couple âgé venu finir ses jours dans le palace parisien. Autant de petits bijoux finement ciselés dans des écrins musicaux à leur mesure.

Une reprise, puisqu'il en fallait une, avec une étonnante version du « My Sweet Lord » de George Harrison, pour un concert tout en délicatesse et en limpidité qui se ponctuera en rappel avec « Les patineurs » et « Les beaux jours ». De tout cela ressort une fraîcheur évidente, qui renouvelle la variété française, et c'est une bouffée d'air frais qui envahit la salle.

Clarika donc apprécie la constance d’une affection certaine pour la pop de la marge, pour ces refrains en chœurs seventies et tressautements de charleston qui disent l’amour du rien comme un tout et la dignité des gens de peu face aux arrogances du quotidien. Son écriture faussement naïve, joliment poétique et doucement enfantine, décrit à merveille nos sentiments ordinaires ou flamboyants, en leur conférant une élégance pudique et rare.

A découvrir, donc, si ce n'est déjà fait.

Fred Hamelin – février 2017