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Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 31 janvier 2017
En Terre de Blues 2017
EN
TERRE DE BLUES
CLARKSDALE –
INDIANOLA – MEMPHIS (USA)
Du 25 au 30 janvier 2017
http://msbluestrail.org/
Le Mississippi a cela d’exceptionnel que l’on peut
y retourner encore et encore en faisant de nouvelles rencontres et de
nouvelles découvertes à chaque fois …
Et forcément cette cuvée 2017 de
l’expédition « En Terre de Blues
» nous promet d’autres émotions puisque
nous voyagerons cette fois avec d’autres personnes qui
n’ont pas connu les précédent voyages.
On passera sur une première journée de
galères avec des vols annulés et/ou
retardés qui nous bloqueront qui à Paris, qui
à Londres, qui à Philadelphie et qui à
Memphis pour mieux finalement se retrouver à Clarksdale
à l’aube de quelques jours de pur bonheur ! Une
journée de perdue, c’est rageant, mais
ça ne fait que mieux nous motiver pour la suite …
Mercredi 25 janvier :
Les retrouvailles hier soir au Stone Pony Pizza ont fini
d’effacer le jet lag et c’est de bonne heure et de
bonne humeur que nous nous retrouvons au Shack Up Inn pour le petit
déjeuner. Les bagels avalés, nous partirons ainsi
rejoindre la vieille Highway 1 qui va nous faire glisser jusque vers
Greenville en passant par Gunnison, Rosedale ou encore
Benoit. En route, quelques arrêts pour découvrir
les fameux markers de la Mississippi Blues Trail qui soulignent les
lieux et les personnages importants qui ont contribué
à l’histoire du blues. Que ce soient les
« Hot Tamales » au White Front Café ou
encore Eddie Shaw et Eddie Taylor à Benoit, chacun de ces
panneaux commémoratifs nous raconte à sa
manière une histoire importante de la culture Blues avec un
grand B !

Le premier arrêt important de la journée sera pour
une visite au Highway 61 Blues Museum de Leland où nous
attend Pat Thomas, le fils du regretté James
‘Son’ Thomas. C’est la guitare
à la main et avec son accent du Sud à couper au
couteau que Pat nous accueille, enchainant les blues et les histoires
relatives à son bluesman de père, les questions
sur l’état du blues en France et les anecdotes
vécues lors des passages au musée de personnes
célèbres comme Johnny Winter et tant
d’autres encore. Accueillant et convivial, Pat Thomas nous
invite à faire quelques photos en sa compagnie, nous
emmène voir les fameux murs peints de Leland et fait de bon
cœur un véritable travail de guide mais aussi de
mémoire vivante du Blues. Tant et si bien
qu’après quelques morceaux de plus et un de ses
fameux « dominos » offert en guise de souvenir,
c’est avec un peu de mal que nous prendrons congé
d’un personnage attachant au possible.

Le temps de déguster un peu de gras et de sucre dans un BBQ
local et nous voilà repartis vers Cleveland puis Dockery
Farms où nous reviendrons dans la semaine pour approfondir
les choses mais où nous faisons toutefois un arrêt
pour non seulement écouter un peu de Charley Patton qui
dégouline de tous les coins de la plantation par
l’entremise de quelques hauts parleurs bien
placés. Considéré comme
étant le lieu de naissance du Blues, Dockery Farms est un
endroit chargé d’histoire qui nous met tout le
temps un petit coup au cœur lorsque l’on
s’y arrête … et il méritait
bien que l’on y passe deux fois, ne serait-ce que pour le
montrer à l’un des nôtres qui sera
reparti quand nous y reviendrons !

Pour ne pas remonter trop rapidement vers Clarksdale, nous ferons le
choix de passer la Route 49 qui nous offrira encore quelques belles
étapes comme à Drew où nous
redécouvrons le Marker des Staples Singers dont
l’une d’entre elles, Mavis, fêtera son
78ème anniversaire cet été
à Cahors. Encore une halte devant le Pénitencier
d’Etat de Parchman et un arrêt à
Tutwiler pour regarder les murs peints et partir à la
recherche de la tombe de Sony Boy Williamson II, Aleck
‘Rice’ Miller, et il sera bientôt temps
de remonter vers le Shack Up Inn que nous rejoindrons à la
nuit tombée … Le temps de décharger
les photos et de reprendre un peu de forces et nous serons à
pied d’œuvre pour passer une bonne
soirée détendue, les jours de semaine
n’étant pas dédiés aux
concerts dans cette ville incontournable du Blues !

Après le diner, c’est dans la Red House que nous
nous retrouverons finalement pour y déguster quelques verres
autour de nos amis musiciens très heureux de pouvoir nous
régaler de leurs interprétations des standards du
blues mais aussi de quelques très belles improvisations. A
l’heure où nous rangerons les instruments, les
premiers amis français commençaient
déjà à se lever et c’est en
direct qu’ils ont pu nous suivre et nous regarder en direct
sur les réseaux sociaux, signe que blues et modernisme ne
sont pas incompatibles, loin s’en faut !

Jeudi 26 janvier :
Après une bonne nuit de sommeil pour se remettre de la jam
d’hier soir, nous nous retrouvons une fois encore devant le
lobby du Shack Up Inn pour y prendre un petit déjeuner
rapide et définir notre destination du jour … Les
bagels aidant, nous déciderons de prendre la route
d’Oxford pour y rendre visite, entre autres, aux souvenirs de
William Faulkner ! Une centaine de kilomètres avec un
arrêt pour refaire le niveau du gonflage des pneus et nous
voilà arrivés devant
l’Université du Mississippi où sont
regroupés des trésors pour tout ce qui concerne
l’histoire du blues. Une mine d’or que nous ne
pourrons malheureusement pas fouiller puisque sans rendez-vous
préalable, il n’est pas possible de rencontrer le
gardien du temple !

C’est donc vers Rowan Oak que nous nous rendrons pour y
découvrir la paisible et verdoyante maison de
l’auteur mythique de la ville et après un grand
tour dans le parc, véritable havre de paix propice
à l’écriture, nous prendrons la route
de Courthouse Park pour y prendre un peu de bon temps en
déjeunant dans le restaurant typique local, le City Grocery,
un véritable must pour les amateurs de gastronomie du Sud
des USA. Un petit tour par Square Books pour y découvrir les
ouvrages dont regorge la librairie et y boire un café et il
ne nous restera plus qu’à faire une rapide balade
dans la ville à la découverte des lieux
historiques à l’architecture coloniale plus proche
de celle de Louisiane que des habitations typiques du Mississippi.

Quitter Oxford sans se recueillir sur la tombe de Faulkner serait
presque un péché et c’est donc un
arrêt mémoire que nous ferons auprès de
la sépulture monumentale parsemée
d’objets divers déposés par les
chalands avant de reprendre la route vers Clarksdale. Dans la voiture,
ça chante et ça joue de la guitare et
c’est une folle ambiance qui nous accompagnera tout le retour
avec deux arrêts près des Markers de la
Mississippi Blues Trail, le premier à Lambert où
la mémoire de Sunnyland Slim est mise en valeur, puis
à Vance où les amis Jerry T. et Sib nous
interprèteront quelques titres de John Lee Hooker, le
héros local, sur le bord de la route … Et comme
un bonheur se termine rarement brutalement, c’est
tranquillement que nous rejoindrons nos Shacks respectifs pour y
prendre un peu de repos et attendre les Cotton Belly’s qui,
on l’espère, sont en train d’achever une
longue journée de vol depuis Paris …
Le temps d’accueillir nos amis Parisiens et de les laisser
s’installer et nous partirons rapidement pour le Ground Zero
Blues Club où se tient une jam orchestrée par
Heather Crosse, une jeune et belle blueswoman rencontrée
hier soir en ville. Artiste du label Ruf Records, la bassiste que
l’on imaginerait bien sur une tournée de la Blues
Caravan tant elle répond aux critères pour y
figurer à l’affiche va inviter tour à
tour les musiciens présents dans la salle et on remarquera
de jeunes Australiens candidats à l’International
Blues Challenge dans la catégorie Youth Showcase mais aussi
des Norvégiens accompagnés par l’ami
Trond Johnsen que nous retrouvons ce soir à Clarksdale. La
bonne surprise de la soirée viendra de
l’excellente prestation de nos amis Jerry T. et Sib puis de
celle des Cotton Belly’s montés sur
scène directement dans leur jus pour deux titres
très appréciés par une assistance de
connaisseurs.
Encore une paire de titres offerte par un artiste brésilien
avec une barbe à la Che Guevarra et ce sera
bientôt un héros local qui s’en viendra
nous chanter deux blues puisque l’excellent Josh
‘Razorblade’ Stewart s’installera sur une
scène qu’il connait bien pour y avoir
joué plus d’une fois. Voilà une fin de
soirée magnifique pour tous les convives et une parfaite
entrée en matière pour des Cotton
Belly’s remontés comme des coucous suisses avant
la suite des évènements … Et on sait
qu’il va y en avoir puisque nos Français nous
préparent quelques surprises pour les jours à
venir !

Vendredi 27 janvier
:
La nuit a été courte et nous partons
dès la première heure en direction de Bruce pour
rendre visite à un personnage haut en couleurs, Monsieur Leo
‘Bud’ Welch, qui nous attend dans sa maison de bois
posée quelque part dans la ville à
côté d’un supermarché.
C’est également l’occasion de retrouver
Vencie Varnado, son manager, et de rencontrer Wolfgang Pfoser-Almer, le
réalisateur autrichien du film « Late Blossom
Blues : The Journey Of Leo ‘Bud’ Welch »
qui sera diffusé demain au Festival du Film de Clarksdale.

Assis sur le coin de son lit dans la pièce qui sied
à elle seule de demeure, Leo nous attend le sourire au coin
des lèvres. Sur les murs, on découvre un
résumé de sa vie en quelques affiches, quelques
photos, ses deux albums et une photo de son père.
Derrière nous, Janice, sa fille, fait la cuisine et laisse
une délicieuse odeur nous envahir … Le temps de
brancher l’ampli et d’accorder sa fameuse guitare
rose, une Daisy Rock, et Leo va commencer à nous faire son
show, jouant un blues, puis un boogie, glissant vers le gospel et
entrecoupant le tout de quelques bons mots, de quelques anecdotes
… L’instant est unique, magique, et de son propre
aveu, l’artiste nous avoue n’avoir jamais fait
ça auparavant !

Une grosse heure de musique plus tard et après un tour en
voiture pour découvrir le Marker de la Mississippi Blues
Train, nous nous résoudrons à quitter Leo
‘Bud’ Welch pour rejoindre Clarksdale et y assister
à la présentation du film de Thibaud Degraeuwe,
« To Me That’s The Blues ». Peu de monde
pour cette présentation en tout début
d’après-midi mais ce sera l’occasion
pour nous de revoir cette présentation du Blues faite par un
passionné en compagnie d’artistes de tout premier
ordre.

Nous rejoindrons ensuite très vite le Shack Up Inn
où un groupe norvégien ouvre la soirée
avant les deux formations françaises et nous retrouverons
très rapidement les amis de Vicious Steel venus nous
présenter un show d’une heure durant lequel on en
passera par des classiques mais aussi par des compositions en Anglais
mais aussi en Français. Une expérience que les
spectateurs apprécieront tout particulièrement et
qui, on en est convaincu, sera renouvelée lors des passages
à l’International Blues Challenge.

Succéder aux Vicious Steel n’est pas chose
aisée mais les Cotton Belly’s ne vont pas se
laisser abattre et c’est un groupe plus
déterminé que jamais qui vient nous en mettre
plein les oreilles avec une musique aux harmonies parfaites et aux
orchestrations recherchées. Dans la salle, ça
applaudit de toute part et c’est à force de talent
et de détermination que le quartet va remporter la partie,
lançant dans la foulée une jam monstrueuse
où l’on verra se succéder les artistes
norvégiens mais aussi Heather Crosse venue en voisine saluer
ses nouveaux amis de France.

Voilà encore une journée qui sera à
marquer d’une pierre rouge dans une expédition qui
ne manque jamais ni de surprise, ni de rencontres
Samedi 28 janvier :
C’est avec une pointe de tristesse que nous quittons ce matin
le Shack Up Inn, mais en gardant à l’esprit toutes
les nouvelles aventures qui se promettent à nous.
L’ami Jerry T. rentre vers Paris la mort dans
l’âme et en ce qui nous concerne, c’est
après un dernier salut au Crossroads et un arrêt
obligatoire devant le Po Monkey que nous prenons la direction de
Cleveland où nous sommes attendus au tout nouveau
Mississippi Grammy Museum, un musée en l’honneur
de toutes les musiques américaines, et plus encore.
Accueillis par la représentante de l’Office du
Tourisme, nous découvrons non seulement
l’ambitieux projet mais aussi les collections et
présentations multimédia et enfin
l’exposition temporaire consacrée à
Stevie Ray Vaughan avec quelques-unes de ses guitares et en particulier
sa légendaire « Number One ». Un endroit
à découvrir impérativement pour tous
les amateurs de musique !

Il est ensuite temps de partir du côté de Dockery
Farms où nous sommes reçus par le Directeur du
site qui nous parle de la vie au temps de la plantation, de la monnaie
spécialement frappée pour les métayers
qui y travaillaient et de la présence de nombreux bluesmen
qui profitaient du train pour se rendre jusqu’à
Chicago et en revenir régulièrement. Un nouveau
tour sur le site pour le présenter à nos deux
formations françaises et en reprendre un peu pour
nous-mêmes produira toujours le même effet, surtout
quand il est rehaussé par les blues d’antan que
nous distillent les hauts parleurs disséminés
tout autour des bâtiments encore debout.

Un rapide déjeuner près de Greasy Street
à Ruleville et c’est vers Indianola puis vers
Holly Ridge que nous nous rendrons à la
découverte de la tombe de Charley Patton mais aussi de deux
autres bluesmen du cru, Asie Payton et Willie James Foster ! Encore un
moment fort pour nos compagnons puisque après avoir
découvert l’endroit où
l’artiste avait contribué à la
naissance du blues, ils pouvaient découvrir sa
dernière demeure, dans un champ à quelques
dizaines de mètres d’une grosse exploitation
agricole, avec accès par un terrain boueux et
labouré par le passage des engins agricoles. On aurait pu
espérer mieux, ou même simplement plus paisible
comme sépulture, comme c’est le cas avec Robert
Johnson à Greenwood où nous nous rendrons demain.

On reste dans le registre bluesman de légende puisque
c’est maintenant vers les souvenirs du grand B.B. King que
nous nous dirigeons, avec pour commencer une visite au musée
qui lui est consacré à Indianola, avec la
découverte de sa vie, de son œuvre, de ses objets
personnels aussi, puis avec un moment de recueillement sur sa tombe
encore fraiche puisque l’artiste nous a quittés il
y a moins de deux ans. Chaque amateur de blues se souvient
forcément de ce qu’il faisait ce
jour-là j’imagine, en ce qui me concerne,
j’étais en Allemagne, à Eutin, avec
nombre de représentants de la Blues Foundation, à
improviser un hommage pour ses fans sur place pendant que les
télés françaises confiaient la
tâche de son oraison funèbre à un
individu douteux reconnaissable à ses lunettes
fumées et à la haute estime qu’il a de
lui-même !

La visite terminée, c’est vers le Club Ebony que
nous nous dirigeons puisque ce soir, Vicious Steel et Cotton
Belly’s se produisent dans cet endroit mythique où
tout le monde a joué, B.B. King bien entendu, mais aussi Ike
et Tina Turner, Muddy Waters, Bobby Rush et nombre d’autres
encore. C’est donc avec un peu de pression que le duo des
Deux Sèvres essuiera les plâtres devant une
assistance réceptive dans laquelle on reconnait quelques
pointures comme Mickey Rogers ! En une cinquantaine de minutes, Cyril
et Antoine auront réussi à nous
démontrer qu’il n’y a qu’en
France que les Blues en Français ne passent pas, parce
qu’ici, l’enchainement de leurs deux morceaux
francophones a eu un effet aux limites du sismique ! Preuve que quand
c’est bien fait, ça roule …

On terminera la soirée avec les Cotton Belly’s qui
vont une fois de plus nous sortir le grand jeu en proposant un set
construit, séduisant et profond, une de ces prestations qui
nous emmènent directement du côté le
plus intéressant d’un blues qui ne signifie
déprime, loin de là, mais plutôt
espoir, fête et joie de vivre. Un blues positif comme on les
aime et qui, on leur reconnait déjà ce
mérite, fait bouger les gens instantanément ! De
là à se donner tous les espoirs pour
l’International Blues Challenge, il n’y a
qu’un pas que l’on espère bien franchir
avec l’un et l’autres des représentants
français …

On ne remerciera sans doute jamais assez notre ami Robert Terrell de
nous ouvrir chaque année les portes du Club Ebony et de
permettre ainsi à nos groupes nationaux de se produire dans
des conditions parfaite dans une salle qui appartient à la
légende du Chitlin Circuit !
Dimanche 29 janvier :
On se remet tranquillement de la soirée d’hier en
s’accordant une grasse matinée et en ne
programmant notre départ que pour 10 heures 30, histoire de
pallier le manque de sommeil et de se remettre dans le grand bain du
blues avec un des lieux incontournables du genre, la tombe de Robert
Johnson à Greenwood, sur Money Road. Une belle surprise pour
les groupes que le fait de retrouver ce havre de paix, certes un peu
encombré par les souvenirs laissés par les fans,
mais calmement installé sous les arbres à
seulement quelques mètres de la Little Zion Church.
L’occasion également
d’échanger autour de la mort violente de
l’artiste, de son style et de son œuvre
également … Un moment important pour tout amateur
de blues qui se respecte !

On file ensuite vers le centre-ville de Greenwood ou nous avons
rendez-vous avec Robert Terrell et son ami Arthur Marble qui fut le
premier Maire noir d’Indianola et à qui
l’on doit la construction du B.B. King Museum pour un
déjeuner au Crystal Grill. Encore un grand moment
d’échange et de convivialité puisque
nous passerons quelques heures à discuter avec nos
hôtes, tous deux très engagés dans la
préservation et la reconnaissance du blues. Et comme un
grand tour complet de la question ne saurait se faire sans un passage
par le lieu de naissance de l’artiste, c’est vers
le marker qui indique le « B.B. King Birthplace »
que nous nous rendrons avant de retourner à Indianola.

Quelques photos devant le club Ebony illuminé par le soleil,
un petit clin d’œil à la statue de B.B.
King qui nous accueille pour quelques clichés de plus et un
nouveau passage par le Musée pour y faire une nouvelle
visite et quelques emplettes dans le magasin de souvenirs et nous
aurons eu droit une fois encore à une journée
riche en rencontres et en émotions
!

Lundi 30 janvier :
C’est avec un certain regret que nous quittons Indianola et
la première partie de cette aventure en Terre de Blues pour
rejoindre Memphis où nous allons vivre un International
Blues Challenge que l’on espère brillant pour nos
musiciens français et où nous retrouverons,
c’est certain, nombre de nos complices du blues venus des
quatre coins du monde ! En attendant, nous nous offrons quand
même une petite halte à Clarksdale pour y rendre
visite à notre ami Watermelon Slim qui nous accueille chez
lui avec l’impossibilité de nous offrir son si
fameux café puisque les plombiers font quelques travaux
d’aménagement devant sa maison.

Le temps d’échanger quelques disques, de parler
des dernières élections américaines et
de son envie de s’exiler pour l’Europe et
voilà encore une belle rencontre qui aura fait plaisir
à tout le monde, l’artiste compris
puisqu’il n’en revenait pas de se retrouver avec
une douzaine de Français devant sa porte !

On prendra ensuite la route de l’Arkansas pour rejoindre
Helena qui, en dehors du King Biscuit Festival, ressemble un peu
à une ville fantôme avec ses magasins
fermés et ses trois visiteurs qui errent dans les rues
désertes. Quand on sait qu’il s’y tient
chaque année un des festivals majeurs de la
région, on est quand même quelque peu surpris par
tant de calme, ce qui ne nuit en rien à la
découverte des divers Markers et autres fresques qui se
trouvent dans ce charmant petit coin de Blues posé sur les
bords du Big Muddy.

On poursuivra enfin la remontée vers Memphis, sans oublier
quand même de faire un arrêt à
Robinsonville pour y découvrir les restes de la plantation
Abbay and Letherman sur laquelle le jeune Robert Johnson a
passé une partie de son enfance, après que son
père soit parti du domicile familial. De 400
métayers à l’époque, la
ferme est passée aujourd’hui à une
dizaine d’exploitants mais on y ressent encore, dans la
partie « antique », quelques très belles
émotions !

Il ne nous restera plus dès lors qu’à
rejoindre tranquillement le Berceau du Blues pour y satisfaire aux
premières formalités de l’International
Blues Challenge et pour y prendre nos quartiers pour ce qui sera,
c’est certain, une autre aventure au moins aussi passionnante
que ce périple « En Terre de Blues » !
Bye bye Mississippi, welcome to Memphis …
Fred Delforge
– janvier 2017
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