Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 07 février 2017
La nuit
traversée
(Lamao Editions
– 2017)
Durée
31’04 – 9 Titres
http://www.daguerre.mu
On connait Olivier Daguerre pour les trois albums qu’il aura
enregistrés en une petite dizaine
d’années au sein du groupe Les Veilleurs de Nuit
auquel il mettra un terme en 1999 mais aussi pour les cinq albums
publiés depuis sous son propre nom, pour les diverses
collaborations avec Francis Cabrel dont le duo « Carmen
» en 2012, et bien entendu pour le single « De
l’ivresse » qui lui aura permis de se faire
remarquer en 2008 et de se retrouver sur la plateau de Taratata. Joli
parcours pour un artiste qui n’a pas pris la grosse
tête et qui s’efforce encore et toujours de
partager les bonnes choses, que ce soit à la
scène avec ses complices Michel Moussel et Mikael Bentz ou
encore dans les bacs avec cette fois un nouvel album un peu
spécial, un ouvrage que l’on découvrira
chez les libraires sous la forme d’un livre-disque
où sa musique cohabite avec le récit de
l’écrivaine Mély Vintilhac et les
dessins de l’illustratrice Sarane Mathis. Œuvre
originale donc, mais œuvre d’une
esthétique pleine de charme également, dans
laquelle les belles phrases, les belles images et les belles notes se
rejoignent, s’unissent et trouvent la fusion ultime pour nous
offrir des chansons sombres, des chansons graves, des chansons
sincères dans lesquelles on parle aussi bien de
l’exil et de la mort que de choses non pas plus futiles mais
simplement plus accessibles. On se régalera, on
s’émouvra ou on se laissera simplement toucher par
des chansons fortes, des chansons bien écrites avec une
grosse dose d’humanité et de
générosité à
l’intérieur, des chansons pleines de sens et de
sensibilité comme « La couleur de Barbara
», « Au diable » ou « Tu dis de
moi » mais aussi une chansons en langue Basque, «
Xalbadorren Heriotzean », et enfin le véritable
chef d’œuvre de cet opus, « La nuit
traversée », qui évoque la souffrance,
le malheur et la peur de ces gens qui, au péril de leur vie,
abandonnent tout et montent sur un radeau en espérant ne
serait-ce qu’une main accueillante ou mieux encore, des jours
meilleurs. Bouleversant et humble, Daguerre a une fois encore
réussi à nous convaincre !
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