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MATHIS HAUG pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 14 janvier 2017
 

Wild country
(Nueva Onda Records – Harmonia Mundi – 2017)  
Durée 40’13 – 9 Titres

http://mathishaug.com/         

Deux décennies passées sur les routes du blues, du folk et du rock’n’roll n’auront pas suffi à enlever à Mathis Haug ce petit côté underground qui lui va si bien … Et pourtant il en a donné des concerts, des clubs les plus intimistes jusqu’aux grands festivals, que ce soit avec son premier groupe, Mathis & The Mathematics, ou encore en solo ou même comme sideman de Pura Fé ! Chanteur, guitariste et songwriter taillé dans une veine où l’on trouve aussi bien Bob Dylan que Robert Johnson ou encore Tom Waits, Mathis Haug revient pour le début de l’année avec un album à la fois logique et surprenant, « Wild Country », un effort dont le nom parle de lui-même et avec lequel il nous emmène vers les plaines arides de la lointaine Amérique … Quelques complicités subtiles pour l’écriture des neuf titres, celle de Sal Bernardi mais aussi celle de Sebastian Danchin qui a produit l’album, des musiciens comme Christophe Cravero au Fender Rhodes et au violon, Mike Latrell au piano et à l’orgue, Abdenour Natouri à la contrebasse, Stephan Notari aux percussions, Nick Vaughan au violon et à la mandoline, Régis Gizavo à l’accordéon et enfin Pauline Diamond aux chœurs, il n’en faut pas plus pour que Mathis nous entraine dans des créations pleines d’entrain mais aussi ponctuées de temps en temps d’une pointe de mélancolie, des titres qui bousculent un peu les règles établies en emmenant le blues vers le folk, le folk vers la country et le rock vers l’Americana. Faisant montre plus que jamais de beaucoup d’originalité dans son style, l’artiste nous rappelle qu’il est non seulement lucide mais aussi quelque peu engagé et c’est en Anglais bien entendu, mais aussi en Français et en Allemand, qu’il nous raconte des histoires où il est question de migrants et de mondialisation, des multiples travers de notre société, du racisme et de la lutte pour les droits civique … On en passe ainsi par des trésors de sensibilité comme « Jimmy The Harp », « Rock N Roll Band », « Des Miles », « Big Machine » ou encore « Luigi » mais aussi par une adaptation très réussie et particulièrement poignante du traditionnel afro-américain « Keep Your Eyes On The Prize », saluant de bout en bout la lucidité d’un artiste hors du commun et croisant les doigts pour qu’il en arrive enfin à obtenir la reconnaissance qu’il mérite eut égard à son talent. A la marge du blues tout en puisant copieusement dedans pour en proposer une évolution des plus intéressantes, Mathis Haug est incontestablement un artiste que le monde entier nous enviera un jour. Qu’on se le dise !