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TONY JOE WHITE au NEW MORNING (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
lundi, 02 janvier 2017
 

MIA KARLSSON – TONY JOE WHITE
LE NEW MORNING – PARIS (75)
Le 11 novembre 2016

http://crucifiedbarbara.com/the-band/mia-coldheart/
http://www.tonyjoewhite.com/

Remerciements à Nadia Sarraï-Desseigne de Kat Spirit Productions

On avait rencontré il n'y a pas si longtemps Mia Karlsson alias Mia Coldheart, joli nom de scène pour l'ex-guitariste et chanteuse de Crucified Barbara, groupe de furies suédoises au rock'n'roll incisif, qui après une aventure commune, subit un véritable burnout malgré une tournée des plus enrichissantes et splitta en juin de cette année. Avec leur bouilles de gamines rageuses et un air juvénile qui fit des ravages dans les rangs des métalleux, elles ont pourtant à leur actif 18 ans de bons et loyaux services au compteur. Une longévité qui est malgré tout inversement proportionnel au nombre d’albums sortis, mais un son reconnaissable entre tous par une tendance punk rock qui, au fil des années, se transforma en un hard rock plus rock’n’roll fortement influencé par Motörhead.

Assez surprenant, donc, de voir la belle en solo, abandonnant sa Flying V au profit d'une simple guitare acoustique, dans un New Morning comblé impatient du grand retour de Tony Joe White. Mia Karlsson n'a pas attendu longtemps avant de rebondir, mais prenant une toute autre direction musicale flirtant avec un folk intelligent et un country rock bien léché. Mia Karlsson combine une belle écriture mélancolique avec une voix sensible et des paroles personnelles, et inspiration tenant désormais d'artistes comme Alisson Krauss ou Bonnie Raitt.

Ajustant son large chapeau de feutre noir, les lunettes de soleil sur le nez et sa Stratocaster 1965, patinée au fil des innombrables concerts, Tony Joe White scrute le New Morning et déplace délicatement la sangle en peau de crotale sur laquelle a été fixé le crâne de ce serpent mortel et lance, l’œil taquin : « Attention ! Souvent, après le spectacle, il faut faire gaffe. La bête est persuadée qu’elle est encore vivante ! ». Accompagné de Bryan Owings, l’inséparable batteur, avec lequel il dialogue, le Gator lancera les hostilités les fesses solidement soudées sur une chaise, mais de cette voix puissante il se baladera tout le concert dans les moindres petits recoins de la salle. Héros bourru, Tony Joe White, à plus de 70 ans, est toujours un sacré chanteur !

Tony Joe White raconte par des textes simples sa maison des environs de Nashville - là où il commença sa carrière en 1968 -, la rivière toute proche où il va s’isoler pour pêcher. Là où lui viennent ses chansons qui racontent le « Swamp »,monde marécageux où il a toujours vécu et dans lequel il a été souvent décrit comme le rare représentant du « swamp rock », ce style de musique qui lui est si particulier, mélange de blues et de country rock, guitare saturée, pédale wah-wah et voix chaude et caverneuse flirtant calmement avec la soul. « Rain Crow », dernier né d’une longue série d’albums, est mis en scène dans ce même décor où les alligators sont rois et où Tony Joe White vit depuis dix-sept ans avec sa femme.

A chaque concert l'assistance est hypnotisée par le groove de ce rockeur à la démarche de cowboy et à la crinière grisonnante. Le père de « Polk Salad Annie », de « Rainy Night in Georgia », de « Rich Woman Blues » et de « Gumbo John », a cette sorte de charisme intemporel qui fait les grands et force le respect de ses pairs. Souvent repris par entre autres Joe Cocker, Waylon Jennings, Shelby Lynne, J.J. Cale, Emmylou Harris et même Johnny Hallyday, mais jamais égalé. On écoute, on avale et on se nourrit de ses rythmes lancinants qui s'ancrent au plus profond du soi.

Tony Joe a rempli à craquer un New Morning deux soirs de suite. C'est dire si sa présence est tant rassurante qu'entrainante. Faites donc vous aussi l'expérience bénéfique d'un de ses concerts !

Fred Hamelin – décembre 2016