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Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 09 décembre 2016
TRUST
LA TRAVERSE –
CLEON (76)
LE 8 décembre
2016
https://www.facebook.com/TrustOfficiel
Elle a fière allure La Traverse ce soir avec son bandeau
complet apposé sur les affiches, la seconde fois en moins
d’une semaine d’ailleurs puisque Beth Hart avait
elle aussi mis à mal vendredi dernier le système
de billetterie de ce lieu culte du Grand Ouest de la Capitale ! Ce soir
c’est Trust, et Trust, ça veut dire confiance
… Une confiance qu’a eu le public en
s’arrachant les quelques centaines de billets pour venir
assister au grand retour du Bulldozer après pas loin
d’une dizaine d’années
d’absence … Exit les grands Zéniths
difficiles à conquérir avec leur assistance
quelque peu distante, cette fois Trust va directement au contact de son
public et le prend dans la main chaque soir. Pour la sixième
date de la tournée « Au nom de la Rage
», le contrat sera une fois encore rempli et on va
très vite voir pourquoi …
Le privilège des amis, c’est de pouvoir arriver
tôt dans la salle et d’assister à la fin
des balances, d’y entendre les derniers
préparatifs, les filages visant intégrer de
nouveaux morceaux à une set liste qui évolue de
soir en soir, comme toujours avec Trust …
Aujourd’hui, c’est un groupe tous sourires dehors
qui fait tourner « L’Elite », sans aucun
doute le premier morceau culte écrit par le combo parisien,
et un morceau que j’adore tout particulièrement
puisqu’il réussit à lui seule
à mettre en exergue tout le talent, toutes les facettes et
toutes les qualités de l’artificier de service,
mon ami, mon grand frère, je parle de Norbert Krief bien
entendu, Nono pour les fans ! Alors se dire qu’on
l’entendra peut être ce soir ce bijou,
c’est déjà une fête car en
plus, il ne fait pas de détail à la balance,
quand bien même le dernier arrivé de la tribu
Trust, le batteur Christian Dupuy, en perd une baguette en cours de
route tellement ça envoie fort !
20 heures 30, à pas grand-chose près,
c’est à l’heure dite que Trust
débarque sur les planches et que les photographes
s’installent dans les crash barrières pour trois
titres, trois titres aux lumières ingérables,
comme souvent, histoire de nous casser un peu les méninges,
mais on s’en fout tout compte fait … Le concert
démarre tranquillement avec « L’Archange
», un titre qui vient de l’album solo «
Organic » de Bernie Bonvoisin et qui trouve ici une place
plutôt confortable. Que les fans se rassurent, on entre
ensuite très vite dans le grand répertoire de
Trust avec des brûlots incendiaires dans le genre de
« Au Non de la Race », « Marche
ou Crève », « Instinct de Mort
» ou encore « Comme un Damné »
que l’on n’avait plus entendu depuis quelques
décennies … Izo Diop, chaussé Gibson,
assure pleinement le rôle du second guitariste et David Jacob
qui a repris la basse qu’il tenait il y a vingt ans sur la
tournée « Europe et Haines » a
retrouvé tous ses automatismes, jouant pieds nus et envoyant
sans se faire prier des titres qui lui collent à la peau
comme « Le Temps Efface Tout » et un peu plus tard
dans la soirée le fameux « On Lèche, On
Lâche, On Lynche » avec son riff de basse tellement
caractéristique qu’on le reconnait
instantanément.
Dans la salle, tout à l’air de se passer pour le
mieux ! La fosse exulte, les gradins savourent, et quand bien
même Bernie comme à son habitude chambre un peu
l’assistance, les bons mots et les vannes foireuses marchent
aussi bien dans le sens inverse, ce qui renforce encore un peu la
convivialité de la soirée et la
crédibilité d’un groupe qui, quarante
ans ou presque après sa création, se retrouve
dans des conditions de proximité optimales avec la foule. Un
peu comme quand les Stones se paient le luxe d’un concert
à L’Olympia … Pour le coup on en
oublierait presque « Police Milice » mais Nono qui
veille a grain rappelle son vieux complice à
l’ordre et Trust fait une fois encore le job en nous servant
le titre culte d’une manière exemplaire.
D’exemplarité il sera d’ailleurs encore
question dans les minutes qui viennent puisque le mythe hard nous sort
un nouveau titre de derrière les amplis, « F-Haine
», pas besoin d’en dire plus sur son contenu si ce
n’est qu’avec son riff accrocheur et son refrain
fédérateur, c’est un hymne en puissance
que l’on retrouverait bien sur un prochain album, si
d’aventure album il y a …
On entre dans la dernière ligne droite et c’est un
Trust chaud bouillant qui va encore en donner à ses fans
pour bien plus que les 30 Euros qu’ils ont
déboursé ce soir, comme chaque soir
d’ailleurs puisque les billets sont à tarif unique
sur toute la tournée ! On en passera donc encore par
« Tout est à Tuer » dans une
orchestration totalement relookée mais aussi par des
classiques comme « L’Elite », «
Le Mitard » ou encore «
Préfabriqués » dont le solo de batterie
final renverra le groupe dans les cintres en attendant le rappel. Un
rappel que l’on aura double d’ailleurs puisque
avant de tirer le bouquet final, c’est encore un fort
sympathique « Surveille Ton Look » que le quintet
nous proposera. La tension devient désormais palpable et
quand Nono nous glisse la première note de l’hymne
du groupe, la salle se met instantanément à
chanter des « Ho Hoooo » en chœur
… Quelques blagues d’un Bernie très en
verve et un tantinet taquin, un départ en trombe et couac,
à l’aune du solo culte, c’est Nono qui
déchausse en plein sur la piste noire et qui perd son
système HF une première fois, puis une seconde
… Pas grave, on se reprendra pour l’occasion un
peu de rab d’« Antisocial » et on ira
même jusqu’à relécher le plat
pour être certain qu’il n’en reste rien
en sortant de table !
Une dernière photo de famille avec le public en trame de
fond et puis ‘en vont … Ce soir Trust a
été grand et ça fait du bien de
(re)voir ça ! A l’heure de tirer les
premières conclusions, on notera avant tout que le groupe se
fait plaisir, que ça se sent et que ça se propage
jusque dans les moindres recoins de la salle … Fini les fans
un peu pénibles qui beuglent « Antisocial
» dès le début du concert, fini ceux
qui gueulent parce que Bernie fait tout le concert avec son bon
vissé sur le crâne … Trust
s’affiche cette fois avec un jeune batteur tout neuf mais
fichtrement efficace pour un groupe de vieux briscards, un groupe en
noir et blanc qui du haut des cent vingt balais affichés par
ses pères fondateurs a une fois de plus réussi
à trouver non seulement un terrain d’entente mais
aussi et surtout la paix indispensable pour que ça
fonctionne ! La machine est bien huilée et elle roule
maintenant à toute vitesse sur des rails qui vont
l’emmener jusqu’au Hellfest
l’été prochain … On se
reverra d’ici là, c’est promis, et pas
dans dix ans cette fois parce que franchement, un paysage musical
français avec un grand Trust en plein milieu, ça
a de la gueule quand même !
Fred Delforge
– décembre 2016
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