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Ecrit par Yann Charles |
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lundi, 05 décembre 2016
MERCYLESS
https://www.facebook.com/mercylesscult/
Rencontre avec Max Otero, le
leader du groupe Mercyless, un des groupes pionniers du death metal
français, qui nous parle de « Pathetic Divinity
», leur dernier et très bon album. Mais aussi du
groupe qui est présent sur les scènes
françaises et internationales depuis maintenant 30 ans.
Max Bonjour !
Bonjour …
Mercyless est un des
pionniers du death en France, toujours debout, toujours
présent. Comment on dure aussi longtemps dans ce milieu ?
Je pense que c'est surtout la passion qui fait qu'on est
présent depuis si longtemps. Si tu n'as pas la passion,
c'est quand même difficile. En tous cas pour les gars et moi
c'est ça. C'est toujours un recommencement et en
même temps des découvertes. Ça fait 30
ans maintenant qu'on fait cette musique parce qu'on aime partager et
tant qu'on aura cette motivation on continuera.
2016, un nouvel album,
« Pathetic Divinity », et toujours ce
thème de prédilection, la religion. Les textes
sont toujours aussi noirs, on sent même un peu de lassitude,
l'impression que les choses n'évoluent pas, voir
même empirent ...
C'est un sujet que je traite depuis les premiers albums.
Déjà parce qu'il y a un côté
esthétique et imagé qui colle bien avec notre
style de musique. Et puis il y a un côté un peu
dogmatique qui m'a toujours un peu énervé. Et je
trouve que ça, même si ça a un peu
changé, on vit une époque où la
politique qui s'entremêle avec le religieux, avec tout ce qui
se passe, c'est quand même dangereux. J'estime, mais c'est
mon avis propre, que la religion peut être une
très bonne chose pour ceux qui en ont besoin, mais il ne
faut pas qu'on aille dans les excès et dire que TA religion
ou TES valeurs sont plus bénéfiques que celles
des autres. Il y a une pression qui existe toujours et l'album est
basé là-dessus.
Musicalement vous restez
fidèles au old school death metal. Du gros son et toujours
autant de puissance …
Fidèle, oui si tu veux. En fait c'est notre style. Donc oui
on reste fidèle à ça parce que c'est
là qu'on se sent le mieux. C'est une
interprétation de la musique qu'on aime car c'est
très physique, ça se joue avec les tripes, et
c'est ça en fait qui nous attire et nous plait dans le death
metal. Et puis c'est un exutoire.
Je ne sais pas si c'est
juste une impression mais il me semble que vous revenez avec cet album
un peu à l'énergie des premiers albums ? Beaucoup
de puissance, de rage, peut-être même plus que sur
les albums précédents !
Oui c'est vrai. Je ne sais pas si c'est fait exprès,
j'aurais du mal à te répondre
là-dessus. Un album c'est un contexte. Je m'explique. C'est
un truc que tu fais à l'instant T. Cela dépend de
plein de choses. Le monde social qui t'entoure, ton boulot, ta famille,
etc. On a commencé à l'écrire
début 2015 et on avait besoin, on ressentait le besoin
d'aller encore plus loin dans le lourd, l'agressivité,
l'intensité, limite nauséabond par moment parce
qu'il fallait que ça sorte. Il s'est passé
beaucoup de choses dans nos vies, que ce soit sur le plan personnel,
professionnel ou dans l'actualité qui font que cet album a
cet aspect peut être plus intense que les
précédents. Et c'est vrai qu'avec un peu de
recul, on retrouve cet aspect qu'on avait dans les années
90. Jeunes, fous, envie de tout péter ou de manger le monde.
Donc c'est peut-être un peu moins vrai car on a pris de
l'âge (rires), mais cette volonté est encore
là.
J'ai lu que l'album a
été enregistré en novembre 2015, mais
qu'il n'est sorti qu'en octobre 2016, pourquoi?
En fait on a commencé l'enregistrement en novembre 2015 et
fini en janvier 2016. Et là, le label nous a
proposé une chose toute simple. Soit on sortait l'album
comme prévu en mai 2016, mais comme il allait changer de
distributeur, il nous a proposé de sortir en octobre et de
bénéficier du réseau du nouveau
distributeur. Donc on a décidé d'attendre.
Même si tu te dis que tout est fini, que tu as envie de le
faire découvrir, tu dois encore patienter quelques mois.
Mais c'est pas bien grave.
Comment se passent les
compos ? Tu écris les textes avant la musique ou bien
l'inverse. C'est un travail de groupe, chacun amène une
touche ?
Alors, j'ai la mainmise sur ce qui peut se faire. Je suis un peu le
gardien du temple (rires). Parce que je veux conserver
l'éthique du groupe. Je veux que Mercyless garde la ligne
qu'on s'est fixé dès le départ, mais
un groupe ne se fait pas tout seul. Donc je compose beaucoup, je
propose pleins d'idées. On se retrouve en
répète comme il y a 30 ans, avec le batteur, puis
la guitare vient se greffer et on fait avancer la chose comme
ça. Mais tout le monde apporte. Ça peut
être rapide des fois, et à d'autres moments
ça prend quand même plus de temps.
Vous partez de la musique
à chaque fois ?
Comme je suis chanteur et comme à la base je compose,
souvent je mets la voix en même temps que les
premières notes. Donc on va dire que c'est un peu des deux
à la fois. Disons que c'est un peu la
particularité du chanteur / guitariste. J'ai les riffs, mais
aussi la plupart des textes.
Vous avez signé chez
Kaotoxin Records après une "expérience
malheureuse" pour être poli avec Trenkill, pourquoi ce choix
de maison de disque. Pourquoi, avec votre nom et votre
réputation ne pas être allé chez un
"gros" allemand par exemple.
Oui, je vais être franc, on a eu des propositions de grosses
boîtes allemandes comme tu dis. Enfin grosses
boîtes, tout est relatif. La dernière
très grosse c'est Nuclear Blast tu sais. Donc pour en
revenir à Koatoxin, je préfère
travailler avec une boîte plus petite, mais pour laquelle tu
sais que tout le monde va se bouger, va faire le maximum pour toi, ou
pour ces groupes, plutôt que n'être qu'un produit
de plus dans un catalogue bien étoffé. Et
là, t'as un gars qui nous connaît, qui nous a
proposé des choses, des produits ... Qui artistiquement nous
laisse totalement libre, et il est présent, il nous
accompagne, et ça fait longtemps que je n'avais plus vu
ça. Et dès le départ on a voulu
travailler avec lui, parce qu'il est simple. Et même
s’il n'a pas les moyens financiers des plus gros, il essaye
de travailler pareil que les gros. Il ne triche pas, et ça
c'est très positif. Et comme je t'ai dit avant, on n'a pas
envie de finir juste comme une référence sur un
catalogue. Donc on est très content de travailler avec
Koatoxin.
Avec 30 ans de
carrière, comment vous choisissez les titres que vous allez
interpréter sur scène ? Il y a
forcément des choix à faire, et des
incontournables ?
Pas tant que ça en fait. Il y a déjà
deux albums qu'on zappe carrément, ceux de 94 et 96, car
c'était une autre période on va dire. Mais on
accentue sur le premier album et les dernières
réalisations. Au moins les deux derniers. Le premier car
c'est toujours un grand plaisir de jouer ces morceaux, et puis
ça passe super bien sur scène. Ensuite des titres
de l'avant dernier, et forcément pas mal du tout dernier, ce
qui est normal. On cherche surtout les morceaux bien directs qui
envoient. C'est un peu comme Motörhead tu vois.
Voilà, cette philosophie, "On fait du Rock N Roll, ta
gueule" !! (rires)
Vous devez faire la promo
de cet album, vous dites quoi ?
C'est un album sans compromis, intense, qui revient sur des bases qu'on
avait un peu oubliées. C'est notre musique et on la joue
avec nos tripes, sans tricher. "In your face".
Décrire
Mercyless en deux ou trois mots ?
Death old school. Il faut garder ce terme en tête. On vient
des années 90 et on est fier de ça. Et puis,
c'est notre musique. Des guitares lourdes, une batterie rapide, et un
chant qui est au-delà du chant, un cri. Un cri qui vient de
l'intérieur. (rires) Ta voix, elle doit être comme
ta musique.
Dernière
question qui n'a rien à voir avec toutes les autres : quel
est le dernier album que vous avez écouté,
à l'exception du votre ?
Phazm : « Scornful Of Icons ». Un album que je
trouve très bon. Ce n'est pas mon style de
prédilection, mais je connais Pierrick et c'est un bon album
de black avec un côté très scandinave.
C'est presque du jamais vu en France. J'aime bien car il a un
côté très roots, presque
rock’n’roll par moment. Une belle prod avec des
mecs qui savent jouer.
Merci beaucoup
C'est moi qui te remercie.
Propos recueillis par
Yann Charles
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