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YANN ARMELLINO & EL BUTCHO pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
lundi, 28 novembre 2016
 

YANN ARMELLINO & EL BUTCHO

http://www.yannarmellino.com/

Quand un des grands guitaristes français de rock, Yann Armellino, rencontre une des belles voix françaises du rock, El Butcho (Ex-Watcha), cela ne pouvait qu'aboutir à un album avec des compositions puissantes et énergiques. Nous les avons rencontrés et ils nous ont parlé de l'excellent « Better Way » à écouter sans plus attendre. Un vrai plaisir pour les oreilles.

Bonjour à vous deux !
Y: Salut

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
B: Salut. Moi c'est El Butcho. Je suis chanteur. Acrobate, magicien (Rires)
Y: Danseur de Smurf !! J'ai vu ça sur YouTube !! (Rires)
B: Ouais, c'était en 1984 !!
Y: Et donc moi c'est Yann Armellino, guitariste.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Y: En fait, ça fait un bout de temps qu'on navigue sur des zones un peu parallèles, et on s'est revus il y a deux ans au Paris Metal Fest où on était invités tous les deux avec le groupe de Christophe Godin, sur deux titres différents d'ailleurs, et en loge, on a bien papoté, discuté et on s'est trouvé pleins de points communs.

Qui a eu l'idée de faire cet album ?
Y: C'est moi l'idée de cet album. En fait j'avais vraiment envie d'un album chanté. J'ai fait beaucoup d'albums instrumentaux. C'est bien, mais il faut toujours trouver de la matière et c'est pas facile et on est un peu enfermé dans un petit monde de joueur instrumental. Et donc j'avais envie vraiment de partir sur autre chose avec un chanteur.
B: Au départ c'était juste pour quelques titres seulement.
Y: Oui, la première idée était de faire un EP. Parce que je ne savais pas où j'allais. Je n'avais pas d'accord particulier en maison de disque, donc c'était un peu compliqué. Alors on s'est dit, on essaye. Donc j'ai envoyé des idées à Butcho, qui me les a renvoyées très vite en fait. C'était parfait

Qui a écrit les textes ?
B: Les textes c'est moi. Mais je ne peux pas écrire les textes si je n'ai pas la musique avant. C'est la musique qui me procure l'émotion pour écrire. C'est une émulation. C'est ce qui va se dégager du morceau qui va m'inspirer une ligne de chant qui, pour moi, est déjà un texte à part entière, même si c'est que du yaourt ou que des notes, et ensuite vient le texte. C'est par rapport à l'émotion que dégage et la musique et la ligne de chant.

Et l'inspiration pour tes textes ?
B: Tout. La vie, les galères qu'on peut avoir nous en tant que musiciens, l'introspection. C'est très poétique et ça parle de notre milieu musical.

Pourquoi des compos et pas des reprises ? Je m'explique. Pas mal de groupes ou de gens qui se rencontrent font d'abord des reprises et si ça fonctionne enchaînent ensuite avec des compos, vous c'est directement des compos. Enfin sauf deux reprises.
Y: Besoin de créer. C'est mieux de créer non ?

On va quand même parler de cet OVNI qu'est la reprise de Stevie Wonder « Signed Sealed Delivered » …  
Y: Cette reprise c'est un choix de Butcho.
B: J'adore Stevie Wonder. C'est un de mes chanteurs préférés. Et je me suis dit pourquoi ne pas en faire une version hard rock. Quand une chanson est bonne, on peut la décliner dans tous les styles, et ce morceau est vraiment exceptionnel. Du coup, tu peux l'adapter en metal, en jazz, dans tous les styles. La grille est super belle et après y a plus qu'à adapter. En fait dans ce cas-là, c'est une reprise mais c’est une création quand même.
Y: C'était un petit défi. Car il n'y a pas de guitares, pas de solos de guitare, il faut en mettre et c'est pas évident.

Oui, surtout que toi, c'est pas vraiment ton style musical.
Y: Ah, mais j'ai toujours fait des clins d'œil à la Motown dans mes albums instrumentaux. J'ai repris du Marvin Gaye, du Ike & Tina Turner, et de Stevie Wonder j'avais aussi repris « I Wish » … Et donc on s'est dit que tant qu'à faire une reprise, autant faire un truc de la Motown. Ça fait partie des choses qu'on a vraiment en commun.

Combien de temps entre l'idée et l'enregistrement final ?
Y: Ca s'est fait sur plusieurs mois. On a pris notre temps.
B: Oui. On ne s'est pas précipité. Yann m'envoyait l'idée. Une fois que l'idée était validée, j'écrivais un texte. Une fois qu'on a eu tous les textes, j'ai attendu les instrumentaux et là j'ai enregistré. J'ai tout fait de chez moi, enfin toutes les voix.
Y: De mon côté, j'ai joué basse et guitare. La batterie c'est Erick Benzi et son fils.

Ça allait être une autre question, mais on va enchaîner tout de suite. Pourquoi ce choix de Erick Benzi à la réalisation ?
Y: Erick, c'est quelqu'un que je connais depuis longtemps. A un moment donné j'ai voulu changer de réalisateur. Ca faisait plusieurs albums avec la même personne et il était temps de passer à autre chose. Ça fait partie de l'évolution. Et j'ai fait écouter quelques démos à Erick où Butcho avait déjà posé sa voix et il a été ok pour produire le disque et hop c'était parti.

Et Wagram en maison de disque ?
Y: Oui. On a eu le plan grâce aux Jesus Volt qui sont également signés sur le label Nota Bene et c'est Julien, le bassiste, et Jacques, le guitariste, qui m'ont introduit auprès de Bérangère et François. Après un premier rendez-vous où je leur ai fait écouter les morceaux et au vu des CV de Butcho, de Erick et moi-même, les guitares Ibanez, enfin pas mal de choses qui font qu'on ne sort pas de nulle part, et donc c'est comme ça que ça s'est fait.

Vous allez emmener ce projet sur scène, vous avez déjà une idée des musiciens qui vous accompagneront ?
Y: Oui. Donc il y aura Jacques des Jesus Volt à la seconde guitare. Mon frangin à la batterie et aux percussions. Pour le bassiste, c'est encore point d'interrogation, mais on a quelques idées. On a commencé par une série de showcase dans les magasins Cultura qui ont participé à la distribution de l'album, en formation à quatre sans basse. On a eu une release party au Dr Feelgood pour fêter la sortie de l'album, histoire de marquer le coup et remercier les gens et les médias qui participent.

Cet album a été composé en pensant à la scène, au live ?
Y: Oui. Musicalement, je voulais un truc plus rentre dedans, donc j'espère que ça s'entend. Dans mes autres albums, j'avais plutôt tendance à enchaîner les pistes de guitares, tandis que là c'est quelque chose de plus facile, plus brut.

Jacques, qui préfère conserver l'anonymat, demande quand Yann compte faire son coming out et avouer qu'il est fan de Roger Moore !!
Y: Bon, oui, c'est vrai !! (Rires). Mais y a pas que lui. Il y a aussi Tony Curtis et « Amicalement Votre ».
B: T'aimes bien « Amicalement Votre » ? C'est vrai que la bande originale est formidable.
Y: Ben, John Barry. Et puis c'est la meilleure série de tous les temps !!
B: Après « Walking Dead » !!
Y: J'ai dû voir je ne sais combien de fois les épisodes, et chaque fois c'est une redécouverte. Un petit coup de blues et je mets « Amicalement Votre ».
B: Je l'apprends aussi (Rires).

Yann, tu es l'auteur de « Je Suis Guitariste » vendu à plus de 70.000 exemplaires. Un beau succès pour cette méthode !
Y: Pour l'instant on a sorti 5 volumes, ce qui est déjà pas mal. Dont 3 volumes spécialisés rock, blues, folk et les autres un peu plus larges. Et ça continue à bien vivre avec des coffrets qui sont remis en place régulièrement. Après, cela dépendra des envies, du marché, pourquoi pas un sixième.

Tu sais à quoi serait dû ce succès ? Une méthode sans solfège ?
Y: Effectivement ça fait partie du truc qui fait que ça a plu je pense. Après la méthode est assez simple. On dit où on met les doigts et puis on a choisi des titres faciles, que tout le monde connaît et à envie de jouer. Une façon d'appréhender l'instrument assez facile. Et puis il y a eu une bonne distribution. Généralement les méthodes se trouvent principalement dans les librairies musicales ou les magasins de musique, tandis que là, avec Sony Music on a été présent partout dans les grandes surfaces ou les Fnac. Donc une meilleure exposition !

Si vous devez dire quelque chose pour vendre cet album, qu'est-ce que vous dites ?
B: Acheter cet album, c'est soutenir le Rock en France !!
Y: C'est pas faux.
B: C'est totalement vrai. En fait on ne va pas gagner énormément d'argent là-dessus. Mais cela nous permet de pouvoir en faire un deuxième …
Y: Ben j'espère un petit peu quand même …
B: Oui, mais je veux dire, on va pas s'acheter des villas (Rires)
Y: Non, mais un nouveau Solex !!! (Rires)
B: Mais plus sérieusement, c'est un soutien. Car en ce moment le rock en France en a besoin. Que ce soit en achetant les albums ou en venant aux concerts. Voilà, acheter, c'est contribuer au rock, à la musique qu'on aime.
Y: Oui. La musique ne se consomme pas uniquement en streaming ou sur YouTube. Il faut aussi venir aux concerts, faire vivre le live et les groupes.

Quel est le dernier album que vous avez écouté, à l'exception du votre ?
B: Eclipse. Un groupe suédois que j'adore.
Y: Le dernier Def Leppard. J'ai bien aimé, il revient à des bases que j'aimais beaucoup. Et autre album que j'ai bien aimé aussi c'est The Dead Daisies avec Doug Aldrich à la guitare et John Corabi au chant que je trouve très bon.

Merci beaucoup
B: Merci à toi
Y: Merci Yann

Propos recueillis par Yann Charles