Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 29 novembre 2016
Les Courriers Session
(Freemount Records
– Differ-Ant – 2016)
Durée
45’56 – 9 Titres
https://www.facebook.com/TheMarshals
Ils arrosent le marché du disque au rythme d’un LP
tous les deux ans et pour succéder à
l’excellent « AYMF » paru en 2014,
c’est une nouvelle rondelle enregistrée
à la roots que The Marshals nous dévoilait
début novembre, une galette mise en boite en quatre jours
dans une moiteur certaine et dans une atmosphère
où l’on sent autant la sueur des White Stripes et
des Black Keys que l’efficacité d’un
R.L. Burnside ou encore la lourdeur d’un Nirvana ou
d’un ZZ Top. Inclassable, The Marshals remonte à
son rythme les rives du Big Muddy et fleure bon les fumets issus du
Mississippi, de la soul food et des champs de coton. Julien Robalo aux
guitares et voix, Thomas Duchézeau à la batterie
et Laurent Siguret aux harmonicas mais aussi Mike Chassaing aux
percussions créent donc une nouvelle fois la surprise avec
un album à la fois gras et pesant, un de ces efforts
où le blues séculaire se teinte de riffs stoner
et où l’on croise aussi bien des pièces
originale que des adaptations intéressantes comme celle du
« Folsom Prison Blues » de Johnny Cash ou celle du
« Rockin’ Daddy » de Howlin’
Wolf. Totalement décomplexé, le combo laisse la
spontanéité s’installer et force
très intelligemment sur la saturation et sur la reverb,
histoire de trouver le gros son qui tache, celui dont on ne parvient
à se débarrasser qu’en frottant
énergiquement et mettant du cœur à
l’ouvrage. Un petit côté
déjanté qui rappelle forcément
« O’Brother », le film des
Frères Coen, un son brut de décoffrage qui fait
penser à des groupes comme Hell’s Kitchen ou
encore à Philippe Ménard pour le
côté artisanal et sincère de la chose,
plus on se prend les « I Gave My Wallet To The Poor
», « Six Feet Tall » et autres
« Something To Hide » et plus on se dit que The
Marshals n’existait pas, il faudrait très
rapidement imaginer ce genre de groupe pour assurer la
pérennité du blues hexagonal. Ca
s’écoute sans aucune restriction, du soir au matin
mais aussi dans l’autre sens, tant et si bien que
l’envie d’en découvrir plus en live
finit naturellement par se faire sentir … Avis aux amateurs
d’un blues pas très propre sur lui !
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