Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 27 novembre 2016
D’une terre
à l’autre
(Autoproduction
– 2016)
Durée
56’08 – 12 Titres
http://www.jean-christophe-germain.ca/
Il a commencé à étudier le violon
à Sarcelles alors qu’il n’avait que sept
ans et a rejoint le groupe Kaïmit pour ses seize ans,
découvrant alors les musiques traditionnelles de la
Martinique mais aussi l’improvisation et le jazz, des
domaines qui le passionneront rapidement. Fondateur du groupe Kadoma,
Jean-Christophe Germain fera avec lui la première partie de
Malavoi avant d’être intégré
au groupe lors de son retour à la Martinique et de devenir
son premier violon et le responsable de sa section de cordes.
Installé à Montréal depuis trois ans,
le jeune quadragénaire nous propose en 2016 un second album
personnel pour lequel il a tenu le violon mais aussi nombres
d’instruments, s’associant à Lydie-Anne
Boulangé aux chœurs, Mingan Sauriol au piano,
Mathieu Royer à la basse, Elli Miller aux percussions et
Anthony Pageot à la batterie mais invitant
également nombre de musiciens à poser leur griffe
sur les différents morceaux. Bien
décidé à ne pas se contenter
d’un seul et même style musical, Jean-Christophe
Germain tutoie avec une folle élégance la world
et le jazz, laissant entrer au gré de ses envies une pointe
de hip hop, de swing manouche et bien entendu de sonorités
caribéennes, la fusion de tous ces ingrédients
nous emmenant quelque part entre Coltrane et Django mais aussi bien
entendu du côté de Malavoi, on ne renie pas un tel
bagage. On appréciera forcément la
délicatesse mais aussi l’audace du violon et
l’approche métissée d’une
musique qui regarde du côté de la fusion sans trop
en faire, laissant toutefois entrer des instruments traditionnels qui
apportent un cachet tout particulier à des titres comme
« Sin Embargo », « Ti Frè Mwen
», « Gipsy Quadrille », « Ashka
» et autres « An Nonm ». Abouti au niveau
de la production et de la réalisation, «
D’une terre à l’autre » est
sans doute l’album qui finira de faire connaitre
Jean-Christophe Germain à un public amateur de
métissages. Qu’on se le dise !
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