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Ecrit par Fred Hamelin |
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mercredi, 16 novembre 2016
SATE
LA BATTERIE –
GUYANCOURT (78)
Le 19 octobre 2016
http://stateofsate.com/
Sate comme diminutif de Satisfy, c'est surtout Saidah Baba Talibah, une
jeune artiste montante du blues rock canadien qui récemment
a été sacrée meilleure artiste
émergente de Toronto. Fille de la
célèbre diva du blues Salomey Bey, elle a
baigné dès son plus jeune âge dans le
jazz et le blues et est montée très tôt
sur scène en tant que choriste. Avec un premier album,
« RedBlack & Blue », Sate reprend le
flambeau laissé, il faut le dire, quasi
abandonné, des Living Colour, Fishbone, Spyz et une
génération en amont, Mother's Finest. Ou quand
quelques afro-américains décidèrent
avec brio de dynamiter les codes rigides du rock et du metal en y
insufflant une touche de coolitude funky, une soul attitude et des
riffs de basse groovy et dansants.
Alternant les ambiances, Sate, avec une sensibilité
à fleur de peau est aussi convaincante dans
l'énergie brute que dans l'émotion, et apparait
comme une artiste authentique, une voix et une explosivité
sur scène qui nous emmènent très loin.
Sa voix s'élance, gronde et caresse alors qu'elle alterne ou
plutôt zigzague entre le blues, le rock, le funk et
même quelques détours jazzy. Sate ne danse pas
seulement, elle prend la scène comme terrain conquis, la
retourne à son avantage, et ne laisse aucun espace libre et
c'est ainsi qu'elle séduit.
Avec un groupe qui dépose des grooves lourds, qui repose
essentiellement sur un guitariste aux influences metal, Kirt Goodwin,
et un claviériste funky, Wade O Brown, qui aborde
fièrement son T-Shirt Kraftwerk, la fusion
s'opère avec une déconcertante
facilité, et Sate dont les influences s'étendent,
pour voir large, de Tina Turner à Black Sabbath, avive cette
électricité palpable avec un plaisir non
dissimulé, et s'en amuse véritablement sur
scène.
Ecoutez « Warrior », « Know My Name
» ou le magnifique slow « The Answer » et
son solo de guitare implacable et vous n'en décrocherez
plus. Quelle dynamique inattendue et d'une rare éloquence,
à plus d'un titre, qui résonne encore en nos
mémoires et mirettes, oreilles toutes ébahies,
comme une somme d'intelligence et de magie, de cohésion et
de densité sonore.
Si vous êtes un amateur de hard-rock comme de funk, alors
n'hésitez plus et foncez tête la
première dans ce chaudron, qui, s'il est en constante
ébullition, donne des fourmis dans les jambes ...
Fred Hamelin –
novembre 2016
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