Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 20 novembre 2016
Nina Van Horn sings Nina
Simone
(Wolf Productions
– 2016)
Durée
58’32 – 14 Titres
http://www.ninavanhorn.com/
Jamais à cours de projets destinés à
mettre en valeur les femmes qui ont permis au blues mais aussi au
gospel et au jazz de devenir une musique de
référence aux Etats Unis et bien plus loin
encore, Nina Van Horn fait suite à son diptyque «
Hell Of A Woman ! » dans lequel elle mettait à
l’honneur les blueswomen étasuniennes du milieu du
siècle dernier en nous proposant un album
entièrement dédié à Nina
Simone et à son répertoire sous ses
différentes formes. A l’heure où sa
fille Lisa rend elle aussi hommage à
l’égérie des droits civiques dont la
discographie dépasse les cinquante lignes, la diva
francilienne et son groupe où l’on retrouve
l’indispensable Masahiro Todani aux guitares mais aussi Denis
Aigret à la basse, Lea Worms au piano et Mathias Bernheim
aux percussions dépoussièrent à leur
manière quatorze classiques que son ainée
interprétait avec l’incommensurable talent
qu’on lui connait. Entrée sans la moindre retenue
dans son nouveau personnage, Nina Van Horn ne se contente pas de
chanter mais interprète de fort belle manière et
avec une certaine théâtralité un
rôle qui lui va comme un gant, nous offrant au passage des
chansons qu’elle ressent jusqu’au bout des doigts
et proposant des adaptations ahurissantes de réalisme mais
aussi d’originalité de titres comme «
Old Jim Crow », « House Of The Rising Sun
», « Backlash Blues », « Love
Me Or Leave Me », « My Baby Just Care For Me
» et autres « I Put A Spell On You ».
Plus habituée des prestations entre blues et rock, Nina la
rebelle surprend autant qu’elle séduit dans les
interprétations les plus jazz et force naturellement le
respect en n’essayant pas de jouer les copies carbone mais en
s’attachant au contraire à apporter sa propre
griffe, sa propre âme, sa propre sensibilité
à une musique qui ressemble à une montagne
infranchissable mais qu’elle escalade à mains
nues, et par la Face Nord en plus. S’il est bien
évident que n’est pas Nina Simone qui veut,
c’est avec beaucoup de courage, un certain
détachement et une équipe de musiciens de
très grand talent que Nina Van Horn prend le risque de
s’attaquer à un monument des musiques noires
américaine, remportant son pari haut la main pour le plus
grand plaisir d’un public de connaisseurs qui
appréciera à s juste valeur, forcément
!
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