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KATATONIA au TRABENDO (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
vendredi, 11 novembre 2016
 

VOLA – AGENT FRESCO – KATATONIA
LE TRABENDO – PARIS (75)
Le 18 octobre 2016

http://www.volaband.com/
https://www.agentfresco.is/
http://www.katatonia.com/

Vola, quatuor danois basé à Copenhague, ouvrait intelligemment le bal sur les planches du Trabendo pour chauffer un peu la salle avant l'arrivée des deux têtes d'affiche. Le groupe s'est développé autour d'un intérêt commun et éclectique pour les musiques branchées, que ce soit celle des seventies, l'electronica moderne, la musique industrielle ou le metal extrême. « Inmazes » est donc le premier album de ce groupe de rock expérimental dont le mastering a été confié à Jens Bogren (Opeth, Katatonia, Soilwork ou encore Amon Amarth).

Vola se compose d'Asger Mygind au chant et guitare, Nicolai Mogensen à la basse, Martin Werner aux claviers et Félix Ewert aux fûts. Tous quatre mélangent habilement les murs de guitares, une batterie groovy, des lignes de synthés qui déménagent et un chant harmonique qui contraste avec le niveau de décibels du reste du groupe. Aussi Vola est un ovni qui distille sa propre conception de la musique aux frontières des genres : un bon compromis entre Meshuggah et Opeth. Constat réussi car cela pourrait paraître difficilement accessible côté audition, mais c'est sans compter sur un chanteur à la voix angélique et terriblement charismatique. A suivre donc...

Groupe islandais actif depuis 2008, les Agent Fresco sont encore peu connus en France. Et c'est bien dommage, car ça dépote grave quitte à voler la vedette aux Katatonia. Musicalement parlant les huit titres qui se sont enchaînés étaient surtout des variantes plus ou moins proches du math metal, et très carrées du point de vue instrumental. Le chant d'Armor Dan Arnarson n'est pas en reste, passant du chanté au hurlé, et la prestation du chanteur ne laisse pas de marbre. Chanteur, d'ailleurs qui semble plongé dans sa performance, avec quelques interactions avec le public pendant le show mais pas trop (ce qui n'est en aucun cas un reproche) ; ainsi qu'une gestuelle qui laisse peu de doute quant à l’investissement tant physique que psychologique de son interprétation. Ce qui donne une prestation pas du tout dénuée d'intérêt et à le mérite d'attiser la curiosité.

Alors quand le bassiste Vignir Rafn Hilmarsson fusionne avec l'impétueux guitariste Porarinn Gudnarsson, il se joue des accords assurément magiques. Mais c'est la présence du batteur, Hrafnkell Orn Gujonsson, extraordinaire de dextérité et photogénique au possible (un régal pour les photographes) qui fait monter l'ambiance tout au long du live, fomentant un malin plaisir communicatif. Bref du très lourd et le résultat est plus qu'honorable avec un investissement à cent pour cent sur scène. Ecoutez donc le dernier album en date, « Destrier » (ça résume bien), sorti en 2015.

En pleine promotion de « The Fall of Hearts », leur dernier opus sorti fin mai, les Suédois de Katatonia prennent le relais dans une ambiance plus sombre, certes moins rythmée que celles de leurs prédécesseurs, mais une atmosphère jamais trop sage et jamais trop extrême pour un show qui va s'élever en crescendo. Malgré des lights très capricieuses - spots bleus et rouges omniprésents - et fumigènes beaucoup trop dosés (mais avec le Trabendo, c'est une habitude), la bande de Jonas Renkse, icône au teint blafard, planqué derrière ses longs cheveux noirs, réussira avec ce son lourd qu'on lui connait, à offrir à un public fourni un doom/death metal aux accents gothiques, ô combien déprimant, mais forcément brillant.

Le show s'articulera sur quatre albums essentiellement dont quelques titres (trop rares) des monuments « Dead End Kings » et « Great Cold Distance ». Avec cette palette d'émotions toujours variée comme à l'accoutumée, Katatonia offre à son public une œuvre diversifiée mais néanmoins d'une cohésion qui prouve que l'art des Suédois est maîtrisé et que leur démarche est aboutie. « Soil Song », « Dead Letters », « Nephilim », « Evidence » et « Walking by a Wire » sont autant de titres incontournables de leur carrière fournie et des morceaux mélodiques à souhait pour entrer plus facilement dans l'univers tortueux du groupe. Un set tout en lenteur, en pesanteur et en désolation, ponctué d'énergiques riffs propices au headbanging.

À noter également, un changement côté line-up avec l'arrivée du guitariste Roger Ojersson tout récemment recruté, et du nouveau batteur Daniel Molainen, pour une approche presque jazzy. En rappel, « My Twin » et « July » finiront ce concert en beauté, sous une énorme ovation de l'assistance. Résultat : un public en transe, certainement admiratif devant tant d'émotion dans la voix de Renkse, qui, il faut le dire est la pièce maîtresse du groupe, encore plus ce soir car en très grande forme. Malgré son côté dépressif, Katatonia est un groupe incontournable désormais de la scène metal, et que l'on soit fan du groupe pour le côté rentre-dedans ou plutôt pour le côté doux et mélancolique, impossible de rester insensible à sa prestation ce soir-là. Du grand live !

Fred Hamelin – novembre 2016