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HAMBURG BLUES NIGHTS à HAMBOURG (ALLEMAGNE) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 30 octobre 2016
 

HAMBURG BLUES NIGHTS 2016 HAMBURG BLUES NIGHTS
SASSEL HAUS – HAMBOURG (Allemagne)
Les 28 & 29 octobre 2016

http://blues-baltica.de/  

Séduits par la qualité du BluesFest d’Eutin depuis deux années, il nous semblait évident de passer à un moment ou à un autre par les Hamburg Blues Nights qui ont la particularité d’avoir le même organisateur et la même équipe au niveau de la technique et des bénévoles. C’est donc en terrain connu que l’on arrive dans cette ancienne école reconvertie pour l’occasion en salle de concerts et si l’on manque le début de la première soirée et donc forcément les régionaux de l’étape, Horst Bergmeyer Duo, en arrivant juste à temps pour la fin de leur ultime morceau, « Got My Mojo Working », le reste de la soirée ne nous laissera pas indifférents et on va vite comprendre pourquoi.

S’il pleut dehors, l’intérieur de la Sassel Haus est bien plus chaleureux avec sa décoration de parasols ouverts, son stand de pizzas et ses tables où l’assistance déguste du vin, de la bière ou encore du rhum et du whisky en attendant le début du show du Keith Dunn Band. Pour le chanteur et harmoniciste américain et son band fait de Belges et de Néerlandais, distiller un Chicago Blues de bonne facture est une évidence et c’est avec un certain naturel que Renaud Lesire et Bart De Mulder aux guitares et Thomas Pultyn à la batterie viennent habiller des titres que leur frontman envoie sans se faire prier, laissant les notes s’échapper avec virulence de son instrument et complétant l’ensemble d’une voix qu’il a délicieuse et équilibrée.

En une heure trente de concert, Keith Dunn et son groupe n’auront pas le moindre mal à convaincre une assistance qui boit leurs notes l’une après l’autre et qui se régale autant des parties de guitare pleines de maestria que des envolées d’harmonica, le tout proposé par une formation qui présente la particularité de ne pas avoir de bassiste, un pari osé en terme de sécurité rythmique mais remporté haut la main par un artiste qui n’a plus besoin de faire ses preuves mais qui n’hésite pas un seul instant à mettre tout son poids dans la balance pour la faire pencher de son côté. Voilà un bluesman pourtant assez bien connu en France que l’on n’avait plus eu l’occasion de revoir depuis un moment, un grand merci donc à nos voisins germaniques de nous avoir offert ce soir ces retrouvailles !  

La fin de la soirée va être issue du même tonneau de blues puisque c’est Kirk Fletcher, supporté par un band néerlando-germanique, qui va venir s’y coller pour nous envoyer une grosse dose de blues saupoudrée de soul et de funk. Présenté par Joe Bonamassa en personne comme un des meilleurs guitaristes de blues au monde, excusez du peu, Kirk Fletcher n’a lui non plus aucun complexe au moment d’investir la scène et c’est en compagnie du charismatique Daniel Hopf à la basse, du métronome Jerome Cardynaals à la batterie et de l’orfèvre Simon Oslender aux claviers qu’il vient nous sortir des licks de derrière les fagots, même si le son pêche un peu par manque d’équilibre au début du set.

Séduisant jusqu’au bout de la nuit, le Kirk Fletcher Band parviendra à tenir en haleine une assistance encore un peu disséminée, 4ème édition des Hamburg Blues Nights oblige, mais une assistance dans laquelle on retrouve nombre de vrais amateurs de blues venus parfois de loin pour assister à des concerts qui mélangent très intelligemment qualité, originalité et convivialité ! De là à dire que ce rendez-vous annuel est un des grands moments de blues pour l’avenir, il n’y a qu’un pas que l’on serait pratiquement prêt à franchir … Et vous n’avez encore pas idée de ce qui nous attend demain pour une seconde soirée qui promet d’être belle et chaude !


Samedi 29 octobre 2016 :

Après une longue journée de réunion avec l’European Blues Union présente pour son board meeting annuel visant entre autres à préparer le prochain European Blues Challenge à Horsens (Danemark) en avril 2017, on retrouve nos hôtes pour une seconde soirée qui s’annonce intense puisque ce sont deux grandes dames qui ouvrent le bal, Cat Baloun à l’harmonica et au chant et Nina T Davis au piano et au chant. Voilà une formation germano-américaine donc, rodée à la perfection pour une prestation enlevée qui nous fera faire un grand tour de quatre-vingt-dix minutes dans un répertoire où le blues et le boogie ne sont pas hermétiques aux autres genres, loin s’en faut. Du charisme et de la classe pour une ambiance chaude à souhait, il n’en faut pas plus pour que la salle, bien plus garnie qu’hier soir, se mette à esquisser ses premiers pas de danse ! On monte pour l’occasion de quelques degrés dans une Sasel Haus qui n’en attendait pas moins …

Le temps de changer de plateau et c’est un quartet venu de Belgique qui va nous emmener à son tour dans un blues qui a fait le pari de ne pas choisir entre ses racines les plus profondes et son envie de modernisme. Du modern roots diront les puristes, et il faut bien reconnaitre que portés par un organiste de tout premier ordre, Patrick Cuyvers, Mario Pesic au chant et aux guitares, Eric Wels à la basse et Steve Wouters à la batterie n’ont pas de mal à faire de D-Tale une formation qui appartient au gratin de la scène du Benelux. Le chant convaincant et le rythme parfait, les Belges dynamitent littéralement Hambourg et on se rend rapidement compte que la salle est prête à s’enflammer à la moindre étincelle, tenue en haleine à chaque instant par un groupe qui a mangé du lion et qui donne tout ce qu’il a en lui pour satisfaire son monde, avec un talent évident et sans se prendre le moins du monde au sérieux. Sacrée référence blues que cette formation que l’on se plaira à retrouver en d’autres lieux tant le set de ce soir a été une révélation !

On en arrive maintenant à la tête d’affiche de cette 4ème éditions des Hamburg Blues Nights, l’immense Earl Thomas que l’on avait déjà remarqué à Eutin en 2015, mais accompagné ce soir de son band américain, ce qui, il faut bien le reconnaître, change un peu la donne ! Grand personnage filiforme qui affiche la carrure d’un danseur de ballet, Earl Thomas est un excellent chanteur doublé d’un pur showman et c’est tout auréolé d’un Grammy Award que le Californien vient nous proposer un show aussi visuel que musical, tapant quand même plus du côté de James Brown que de celui de Maurice Béjart. Signe qui ne trompe pas, une paire de fans a fait le voyage spécialement depuis Barcelone rien que pour ces deux heures de spectacle, une preuve s’il en fallait de l’attractivité du bonhomme !

On naviguera donc jusqu’à la fin de la soirée en compagnie d’un pur soulman capable de mettre du funk, du blues et du rhythm’n’blues dans une musique dansante à souhait, celle que toute la salle attendait pour céder sous le poids d’un blues auquel on ne résiste pas, à moins d’être dépourvu de sensibilité ! Dave Fleschner aux claviers, Vyassa Dodson aux guitares, Bill Athens à la basse et Tom Goicoeche à la batterie complèteront merveilleusement bien le programme mais c’est indéniablement sur Earl Thomas que le public aura les yeux rivés du début à la fin du set, comme attiré irrésistiblement par le magnétisme d’un artiste qui a en lui quelque chose que les autres n’ont pas … Un artiste entier, plein de talent et d’une humilité à toute épreuve ! Un vrai de vrai …       

On ne se quittera pas sans saluer l’efficacité de Nick et Barbara, les porteurs du projet, mais aussi la sympathie de toute une équipe de bénévoles qui aime le blues et qui donne beaucoup pour sa reconnaissance. Ajoutez-y un accueil de qualité et une convivialité XXL et vous aurez compris que l’on reviendra avec plaisir en 2017 pour les 5ème Hamburg Blues Nights !! Merci pour cette belle fête donnée en l’honneur du blues …

Fred Delforge – octobre 2016