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DEMETRIA TAYLOR au GIBUS (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 16 octobre 2016
 

DEMETRIA TAYLOR
LE GIBUS – PARIS (75)
Le 14 octobre 2016

https://www.facebook.com/demetria.taylor.37

Il y a bien longtemps que nous n’étions pas venus au Gibus pour y écouter du blues, alors autant dire que quand on a appris que le Blues de Chicago envahissait la salle pour une soirée exceptionnelle avec en prime le premier passage en France de Demetria Taylor, nous n’avons pas hésité une seule seconde, tout comme les représentants les plus fidèles de la communauté blues francilienne puisque l’on retrouve ce soir parmi la centaine de personnes présente quelques têtes bien connues et très appréciées de cette grande famille qu’est le blues ! Reconnaissez que retrouver sur une scène parisienne la fille du regretté guitariste Eddie Taylor et de la chanteuse Lee Vera Taylor n’est pas chose courante, d’autant que la chanteuse est une pointure internationale et qu’elle est produite par le label Delmark de Bob Koester.

C’est donc en deux set que cette habituée des plus beaux clubs de Chicago comme le Blue Chicago et le Kingston Mines va venir mettre le feu à la capitale, à seulement quelques pas d’une Place de la République toute tristounette après le grand coup de balai qui a fait place nette de tous les hommages de ces deux dernières années. Avec un show à l’Américaine lancé par le guitariste Luke Pytel qui connaitra quelques problèmes de branchement sur le deuxième titre, le groupe où l’on reconnait Sumito Ariyoshi aux claviers, Marvin Little à la basse et Dujan Austin à la batterie va faire monter la pression jusqu’à l’arrivée d’une chanteuse admirable qui prendra le public au creux de sa main en seulement deux titres, le sortant de ses fauteuils pour le faire danser au son des grands standards du blues mais aussi de quelques-unes de ses compositions.

Du Chicago blues et du rhythm’n’blues mais aussi à l’occasion quelques accents plus rock, Demetria Taylor sait tout chanter et elle le fait de tellement belle manière que le public n’hésite pas à monter sur scène avec elle pour partager ces instants de bonheur qu’elle nous dépose l’un après l’autre dans la main. On glisse de classique en classique grâce à une chanteuse entière, une de ces divas pas prétentieuse pour un sou qui nous lance des sourires et des baisers mais aussi et surtout des blues de première classe, ceux qui font le bonheur du grand public parce qu’il les connait mais aussi ceux qui séduisent les amateurs un peu plus avisés parce qu’ils sont joués avec passion, en mettant dedans toute une moelle blues qui leur donne encore plus de saveur et d’authenticité !

On en passera donc par des moments pleins d’intensité comme cet incroyable hommage à Jimi Hendrix sur un « Hey Joe » littéralement poussé vers la salle par un Luke Pytel qui demande à ses ouailles de chanter et qui les pousse à le faire de son mieux, comme cet imposant « Let The Good Times Roll » que Demetria Taylor nous offrira de toutes ses forces mais aussi de tout son cœur, ou encore comme tous ces titres empruntés à Ray Charles, à Muddy Waters, à B.B. King et à tant d’autres encore qui feront que cette soirée, en plus d’être un évènement unique et une première dans l’hexagone, restera un des très grands moments de blues offert à un public qui aura su se motiver et venir prendre toutes les bonnes choses qu’on lui offrait !

Voilà une belle soirée totalement improbable organisée dans un lieu aussi attachant que mythique qui n’est pas ou plus coutumier des musiques noires américaines mais qui a su fédérer l’assistance. Un très bel exemple plein d’audace à renouveler ! Et pour ceux qui ont manqué le coche, on signale qu’ils pourront toujours se rattraper le 1er avril 2017 puisque Demetria Taylor est d’ores et déjà annoncée à Bondues en compagnie d’une section rythmique française mais aussi de Rockin' Johnny aux guitares et Aki Kumar à l’harmonica. Qu’on se le dise !

Fred Delforge – octobre 2016