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Ecrit par Yann Charles |
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mercredi, 19 octobre 2016
NIGHTMARE
https://www.facebook.com/NIGHTMARE-8046134285/?fref=ts
Nightmare, groupe de metal français présent sur
les scènes depuis 1979, continue à arpenter les
festivals et à partager sa musique auprès de son
public. Pour leur dernier album, « Dead Sun », du
changement avec Maggy Luyten en frontwoman, un nouveau batteur avec
Olivier ‘Piv’ Casula et une évolution
sonore qui donne au groupe une nouvelle identité musicale.
Nous avons rencontré, Yves Campion, un des
créateurs du groupe, et Maggy Luyten pour nous parler de
tout ça.
Maggy et Yves, bonjour
Bonjour
Nightmare, un nouvel
album, avec un nouveau line up, et une frontwoman en la personne de
Maggy Luyten, c'est une première et un changement, pourquoi
ce choix d'une fille au chant, et comment cela s'est fait ?
Yves : Si on avait cherché un mec, on aurait
forcément souffert de la comparaison avec avant.
Là non !! En fait tout ça a
été mûrement
réfléchi, entre nous, mais aussi avec la maison
de disque. Et donc si c'était une nana, il n'y avait pas 36
choix, c'était Maggy ou pas de nana. Voilà. Si on
avait choisi une fille type chant Nightwish, on se mettait une balle
dans le pied. Donc, c'était un choix stratégique.
Maggy, je pense que
beaucoup appréhendaient l'arrivée d'une fille
dans le groupe, comment l'as-tu ressenti, et as-tu eu des retours de
fans ?
Maggy : Ah mais je n'ai eu que des bons retours. Même si il y
a eu quelques petits dérapages de temps en temps. Mais comme
on ne peut pas plaire à tout le monde, je trouve
ça tout à fait normal. Sinon pour ma part je suis
vraiment très contente de l'accueil des fans.
Dans le line up 2016, la
présence d'un nouveau batteur, Olivier Casula,
même question que précédemment,
pourquoi ce choix et surtout un apport précieux lorsqu'on
écoute l'album.
Yves : Déjà parce que les deux frères
Jo et David (NDLR : Amore) sont partis et donc il fallait les
remplacer. Et surtout les guitaristes dont Franck (Milleliri) qui met
beaucoup de couleurs dans les compositions sont dans des riffs
très trash et ils voulaient avec Matt (NDLR : Asselbergs,
second guitariste) un batteur techniquement moderne, qui joue de la
double pédale. Il nous fallait insuffler un nouveau souffle
à nos compositions et la batterie est très
importante pour ça. Et c'était
compliqué de trouver l'oiseau rare qui puisse apporter cela.
Un peu comme Maggy au chant. Et on a trouvé en Piv (NDLR :
Olivier Casula) quelqu'un capable de sublimer les morceaux par son jeu.
Maggy : Et je rajoute que c'est hyper confort de jouer avec un batteur
aussi solide. Il est vraiment extraordinaire.
Yves : Dans les riffs, il y avait un besoin d'apporter cet effet
moderne, surtout au niveau des grosses caisses. Pour le son de Franck,
avoir un batteur qui envoie de la double, c'était devenu
impératif.
Avec ce nouvel album,
« Dead Sun », Nightmare continue dans son
changement de son. On est dans du son plus brut, voir même
brutal par rapport aux albums précédents, dans la
continuité de « The Aftermath » ?
Yves : Je pense que cela va bien au-delà du son. On a
ressorti des compositions qui traînaient dans les tiroirs, et
je suis super content. Les frustrations que l'on avait avant, on ne les
a plus maintenant. Des morceaux que l'on ne pouvait pas jouer avant, on
les a ressortis, et on peut maintenant les interpréter. Et
même si pour l'instant on n'a pas encore le recul
nécessaire pour juger, je pense qu'on est arrivé
à faire la qualité que l'on voulait pour cet
album.
Le fait d'avoir
maintenant Maggy au chant vous a permis de faire ce que vous ne pouviez
pas faire avec les chanteurs précédents ?
Yves : Maggy oui. Mais Piv aussi. Piv nous apporte des choses
différentes à la batterie. Et Maggy parce que son
registre vocal est impressionnant et sa manière de poser les
lignes de chant ou de composer sont aussi différents et ils
arrivent à sublimer les morceaux. A mon avis, même
si c'est facile de dire ça car on est en pleine sortie
d'album, c'est le meilleur album de Nightmare depuis «
Waiting for the Twilight ». Pour moi en tout cas.
On le sent quand on
écoute cet album, on dirait un nouveau groupe. Nouveau son,
nouveau style.
Maggy : Est-ce que l'on est suffisamment objectif pour donner notre
avis là-dessus. Mais moi qui viens d'arriver, j'entends le
son des anciens albums, et avec celui-ci, je perçois bien la
différence. Que ce soit au niveau des guitares, la batterie
et même la voix qui est mixée
différemment. Et puis on a moins de samples aussi. On est
dans des sonorités plus brutes.
Yves : Il y a moins d'arrangements, de claviers, que sur des albums
comme « Cosmovision » ou « The Burden of
God » par exemple. On garde un côté
agressif mais sophistiqué aussi. Si tu écoutes,
les parties de guitares sont riches et suffisent. Pas la peine d'aller
ajouter d'autres choses. Il y a des morceaux où il y a
quatre parties de guitares avec des harmoniques différentes
dans des refrains qui font aussi effets d'arrangements.
Vous avez choisi «
Ikarus » comme chanson pour le clip, pourquoi ce choix ?
Maggy : On aime toutes les chansons de l'album, et il est
très difficile de dire laquelle est la meilleure. Mais le
refrain d'« Ikarus » est selon nous assez catchy et
facile à retenir. Donc comme il faut aussi penser
stratégie, c'était l'une des raisons pour
laquelle nous avons choisi ce titre. Il y a une belle partie
instrumentale où les deux guitares sont au même
niveau et en parfaite cohésion toutes les deux. Et pour le
clip, c'est joli à regarder. Je pense que c'est le bon choix.
Avec tous les albums de
Nightmare, pour faire la set list pour la scène,
ça doit être compliqué ?
Yves : C'était compliqué avant la sortie de
l'album car nous n'avions pas la possibilité de jouer sept
nouveaux titres. Tous les concerts que l'on a faits, il a fallu
reprendre les anciens morceaux car cet album n'étant pas
encore sorti, on ne pouvait pas le dévoiler en live. On a eu
l'autorisation de la maison de disque de jouer deux morceaux de
« Dead Sun », puis après trois, car
après la sortie du clip « Ikarus », on a
aussi pu le jouer sur scène. Ensuite, on ne va pas cracher
sur le passé, car on a quand même un bel
héritage, avec de très bons morceaux et on ne les
lâchera pas. Donc on jouera les titres phare du
passé, mais aujourd'hui, on a une nouvelle
identité. Et cette identité elle est avec ce
nouvel album.
Comme vous le dites, il y
a des incontournables que vous devez interpréter pour votre
public. Avec Maggy au chant, cela demande forcément des
arrangements différents ?
Yves : Oui, bien entendu. Elle a fait un peu de slalom sur quelques
lignes de chants. Mais elle en parlera mieux que moi.
Maggy : Disons qu'avec du travail je vais réussir ce que
j'ai envie de faire. Depuis que je suis dans Nightmare, je travaille
très très fort mes aigus car je ne
m'étais pas réellement
intéressée aux aigus par le passé
puisque je chante plutôt dans les graves. Mais le fait de me
réapproprier les anciens titres, après tous les
festivals que l'on a fait cet été, c'est presque
dommage qu'on ne les joue plus, ou pratiquement plus car je
commençais vraiment à les sentir et à
les kiffer.
Justement tu parles des
festivals, moi je t'ai vu au Hellfest, et tu avais un peu de pression,
car tu étais attendue, comment cela s'est passé ?
Pour toi je parle, et quel souvenir en as-tu gardé ?
Maggy : Je pense qu'il ne faut pas trop se faire de scénario
avant de monter sur scène, on se stresse inutilement. La
pression, oui, je pense que je l'avais, et que je l'ai toujours, mais
c'est une bonne chose, il faut un peu de pression comme ça
ça te donne encore plus envie de bien faire. Oui, j'avais
bien le trac, sans savoir comment les gens allaient réagir.
Mais j'ai une philosophie, qui n'est pas du tout dans la
prétention, mais qui dit que si les gens n'ont pas
aimé ou ne se sont pas amusés, ce ne sera pas de
ma faute car de mon côté, j'aurais
donné tout ce que j'ai, tout mon maximum pour bien faire. Je
respecte le fait que tu n'ais pas aimé, mais de mon
côté moi j'aurais tout donné.
Quelles sont tes
références musicale Maggy ?
Maggy : Disons que je suis très éclectique.
J'aime la musique de façon générale et
j'écoute beaucoup de choses, qui me rappellent combien
j'aime le metal. J'ai commencé à
écouter du metal avec du progressif comme Dream Theater,
Symphoni X, Arc qui m'ont formé vocalement, même
si je chantais déjà avant. Mais c'est vraiment
là que je me suis trouvée vocalement et que je me
suis dit que c'était ça que j'aimais. Du coup tu
t'ouvres automatiquement à d'autres styles de
métal et c'est là que tu te rends compte que le
métal est un vrai univers, et pas seulement un monde.
Nightmare existe depuis
1979, vous avez participé à
l'évolution du metal français, avec votre
expérience, comment jugez-vous cette évolution ?
Yves : Cela à évolué en fonction des
époques. Tu ne peux pas comparer les années 80
où il n'y avait pas d'internet, pas de Facebook, pas de
réseaux sociaux. Les gens allaient plus au concert que de
nos jours. Les places étaient moins chères,
l'économie était meilleure. Aujourd'hui, il reste
encore des groupes de cette époque qui continuent
à jouer, je pense à ADX par exemple, ou Satan
Joker qui font partis de cette vague de métal
français des années 80. Mais c'est plus du tout
pareil. De notre côté, on a su évoluer
avec notre temps. En changeant de line up aussi. Les guitaristes sont
de la nouvelle génération, avec des sons et des
références différentes des
nôtres. Et je pense que si on était
resté avec notre line up d'origine, on ne serait plus
là aujourd'hui. Le groupe a gardé le nom mais
à évolué complètement avec
la modernité !!
Est-ce que vous pouvez
décrire Nightmare en deux ou trois mots ?
Maggy : Puissance
Yves : Longévité
Maggy : Bonne humeur
Dernière
question, quel est le dernier album que vous avez
écouté ?
Maggy : Une compil Hard Rock des années 70 !!!
Yves : De par mon travail, je suis obligé
d'écouter pas mal de choses, et j'ai super bien
aimé le dernier album de Opeth, « Sorceress
».
Maggy : Pour ma part, j'ai aussi bien aimé l'avant dernier
album de Ghost, « Infestissumam ».
Merci à vous
pour cette interview.
Yves : Merci à toi et à Zicazic
Maggy : Merci beaucoup
Propos recueillis par
Yann Charles
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