|
|
|
|
|
MANU LANVIN & THE DEVIL BLUES au NEW MORNING (75)
|
|
|
|
|
Ecrit par Fred Delforge |
|
|
samedi, 08 octobre 2016
MANU
LANVIN & THE DEVIL BLUES
LE NEW MORNING
– PARIS (75)
Le 6 octobre 2016
http://www.manulanvin.com
http://www.sweetgeorgiabrown.net/
https://www.facebook.com/Kael.page/
C’est une soirée exceptionnelle qui nous attend au
New Morning puisque Manu Lanvin y fête ce soir la sortie de
son nouvel opus, « Blues, Booze &
Rock’n’Roll ». Le deal est clair, vous
avez déjà votre album, il vous sert de billet
d’entrée … Vous ne l’avez pas
encore ? Vous l’achetez et en prime vous êtes dans
la salle pour le concert ! Bonne affaire s’il en est donc
puisque le trublion, en passe de devenir l’artiste le plus
connu de la scène blues et rock (inter-)nationale, nous a au
passage concocté quelques surprises. Pas étonnant
dès lors que l’on croise nombre d’amis
musiciens bien connus du circuit mais aussi de journalistes
présents dès la première heure dans
une salle qui tarde quand même un peu à se
remplir, merci aux traditionnels embouteillages parisiens !
C’est un artiste solo qui va venir chauffer le New Morning,
Kael, et avec sa guitare Taylor et ses chansons françaises
faites sur mesure, le jeune homme que l’on jurerait
rescapé d’un de ces radio-crochets populaires tant
il a la voix bien en place et le jeu assuré va venir nous
mettre quelque chansons dans la balance pour tenter de la faire pencher
du bon côté. Avec trois titres personnels mais
aussi deux reprises du « Leyla » de Clapton et du
« I Heard It Through The Grapevine » de Marvin Gaye
et enfin son single à paraitre prochainement, « En
garde fou », Kael remportera finalement la manche en faisant
participer le public non seulement sur les covers mais aussi, et
c’est plus compliqué, sur ses propres morceaux !
Une bonne entrée en matière qui nous aura
apporté un peu de calme en attendant le passage
l’ouragan Manu Lanvin !
Habitué des power trios, Manu Lanvin se présente
ce soir en quartet, mais c’est pour la bonne cause puisque le
quatrième homme fort du Devil Blues n’est autre
que l’excellentissime Mike Lattrell aux claviers ! Autant
dire que ça va déménager,
d’autant que le groupe se lance bille en tête dans
une set list ahurissante de puissance avec l’enchainement de
« Six Blind White Horses » et de « Son Of
The Blues », le tittle track de son
précédent effort. Le ton est donné, ce
soir ce sera rock et la sueur perle très vite du front de
l’artiste et de ses complices, Jimmy Montout à la
batterie qui assure encore ce soir le rôle du
Zébulon de service et Nicolas Bélanger, toujours
aussi calme mais toujours aussi précis avec son
incontournable basse Gibson Explorer. Derrière eux, un
backdrop rappelle que la présence du Diable est permanente
quand le Devil Blues est sur scène et un corbeau
empaillé posé sur l’ampli de Manu finit
même de nous le rappeler … Le décor est
posé !
La salle s’est bien remplie maintenant et c’est sur
« Red House » que Manu Lanvin va s’en
aller prendre sa température, fendant l’assistance
pour aller lui en mettre plein les yeux et plein les oreilles. Un grand
coup de « Little White Man » et son final
emprunté à Calvin Russell et à son
« Wild Wild West », un passage obligé
par « In God We Trust » mais aussi par des titres
comme « Donne moi la fièvre » ou encore
« Ain’t Gonna Be Your Dawg » et
« All Night Long » et c’est à
tombeau ouvert et en compagnie d’un groupe
particulièrement affuté que l’on file
les cheveux au vent sur cette très chère Highway
61, celle que Manu a gravé à l’encre
noire dans son avant bras au même titre que toutes les choses
qui comptent pour lui, et il y en a puisque outre le fait
d’être un grand musicien, il est
également une homme de cœur et de parole
!
De parole il sera bientôt question d’ailleurs
puisque c’est suite à une promesse qu’il
lui avait faite à New York lors du gala de la Jazz
Foundation où ils avaient joué pour Quincy Jones
que Manu a invité une des grandes voix du blues et du jazz,
Sweet Georgia Brown, que l’on a déjà pu
voir aux côtés d’artistes de
légende comme Lou Reed, Big Joe Turner, James Cotton et bien
entendu BB King. Le corps quelque peu fatigué et la voix
délicieusement éraillée, la diva va
venir rejoindre son ami pour une volée de quatre titres
qu’elle interprètera la plupart du temps assise
sur une chaise, mais avec une fougue et une passion telles
qu’on lui pardonnera facilement. On en passera ainsi par le
« Everybody Wants To Know Why I Sing The Blues » de
BB King, mais aussi par deux titres de Ray Charles, « Let The
Good Time Roll » et une version très personnelle
de « I Got A Woman », tout juste
entrecoupés par le très fameux Stand By Me
» de Ben E. King. Un grand moment
apprécié à sa juste valeur par une
assistance devenue brûlante !
L’heure tourne mais Manu Lanvin ne saurait nous quitter sans
nous offrir une épitaphe apocalyptique avec le
thème de « All Night Long » qui
raccompagne Sweet Georgia Brown vers la loge puis avec
bientôt un triple rappel où l’on
appréciera à leur juste valeur des relectures de
« Summertime » et de « Baby Please
Don’t Go » mais aussi le bouquet final en forme de
feu d’artifice avec « Blues Booze &
Rock’n’Roll », l’hymne en
puissance qui a donné son nom à l’album
qui nous a tous réunis ce soir ! La soirée a
été torride mais chacun tarde à
rejoindre la Rue des Petites Ecuries, histoire d’en prendre
encore un peu plus, de finir de partager ces derniers instants pleins
de convivialité, de fraternité et même
d’amour puisque c’est une relation quasiment
charnelle que Manu a su construire avec ses fans. Et comme il le dit si
bien : « Si vos dieux ne sont pas capables
d’apporter autre chose que de la haine, je
préfère pour ma part être le diable et
apporter du plaisir avec ma musique » … Pas
bête l’animal !
Fred Delforge
– octobre 2016
|
|
|
|