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MANU LANVIN & THE DEVIL BLUES pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 05 octobre 2016
 

Blues, booze & rock’n’roll  
(Verycords – 2016)  
Durée 41’56 – 12 Titres

http://www.manulanvin.com
 
Après avoir un temps cherché une place sur la scène nationale avec trois premiers albums dans lesquels il mettait surtout l’accent sur le rock et sur la chanson, Manu Lanvin a finalement trouvé sa voie la plus naturelle, celle d’un blues qui lui colle à la peau, un peu comme un costume qui aurait été taillé sur mesure pour lui. C’est incontestablement la collaboration avec Calvin Russel pour lequel il a co-écrit, produit et réalisé en 2009 l’album testament « Dawg Eat Dawg » qui aura été le déclencheur de cette nouvelle direction, et il faut bien reconnaitre que le virage à angle droit pris à l’époque était judicieux puisque depuis son album « Mauvais Casting » en 2012, les choses avancent à un rythme plus que soutenu pour un artiste qui prend au moins autant de plaisir qu’il en donne avec sa musique. Cent vingt dates en 2013 avec des scènes prestigieuses en Europe comme aux Etats-Unis (L’Olympia, L’Apollo Theater, le Montreux Jazz festival, le Cahors Blues Festival, etc.), une invitation conjointe de Claude Nobs et de Quincy Jones à venir se produire lors des galas de la Jazz Foundation of America à New-York, une sélection pour représenter la France à Memphis lors de l’International Blues Challenge en 2014 et finalement le Prix Cognac Passions obtenu en juillet 2015 dans la ville natale de François 1er, il faut bien admettre que les choses n’ont pas trainé pour le chanteur à la voix délicieusement éraillée et à la guitare pleine de vigueur et de fougue, ce génial « Son Of The Blues » qui garde aujourd’hui en lui une bonne partie de l’héritage du Sud des Etats Unis en général et de la Highway 61 en particulier.

Salué par ses pairs, acclamé par le public, celui dont on a un mal fou à savoir s’il est plus Bluesman que Rocker ou si c’est le contraire nous délivrait juste avant l’automne son nouvel effort, « Blues, Booze & Rock ‘N’ Roll », l’album de son power trio, une formule à laquelle il est solidement attaché. Entouré de Fred Lerussi à la basse et Jimmy Montout à la batterie, Manu s’est quand même offert quelques invités  tels que Mike Lattrell aux orgues, Bako Mikaelian aux harmonicas ou encore quelques cuivres et autres choristes venus pour donner de la couleur aux morceaux. Trois titres co-écrits avec Neal Black, sept de plus en collaboration avec Ezra Brass, c’est finalement un recueil de douze pièces originales que nous dévoile Manu, des titres qui se teintent non pas du Blues mais bel et bien de tous les Blues puisque de celui du Texas à celui de Chicago en passant par ceux du Mississippi ou encore de la West Coast et bien évidemment par un Rock ‘N’ Roll très présent tout au long des pistes, c’est un tour d’horizon plutôt complet que l’on effectue tout au long de ce nouveau voyage en compagnie de Manu et de son Devil Blues. Depuis les premiers riffs pleins de vigueur de « Six Blind White Horses » jusqu’aux relents blues-rock de l’épatant « Under The Waves », on en passe par des « Soul Revolution » ou des  « She’s Da Bomb » baignés de piano et d’un mélange inspiré de Memphis et de Chicago, par le magique Delta blues acoustique guitare/voix « R U There? » à peine soutenu par les sifflements de Nikko Bonnière, par le superbement saturé « J.J. Cale On The Radio », par un « Papa’s Got A Reefer » intelligemment imprégné des saveurs rapportées de New Orleans et par un lot nourri de titres posés quelque part à la frontière entre le blues, le rock et le boogie comme l’optimiste et universel « Raise Your Hands For Peace » et bien entendu comme le tubesque « Blues, Booze & Rock ‘N’ Roll » qui pourrait très vite devenir l’hymne de toute une famille blues et rock qui accueille aujourd’hui Manu Lanvin comme un de ses membres à part entière.

Enregistré et produit par Nikko Bonnière entre Marrakech et Paris, mixé par Clive Martin à Paris et masterisé par Brian Lucey à Los Angeles, l’album se veut à la fois un portrait sans fioriture d’un artiste à deux facettes, celle du Rocker optimiste qui rêve d’un monde meilleur pour demain et celle du Bluesman désabusé qui peine à encaisser les coups bas de la vie. Pour franchir ce nouveau cap, il avait Dieu … ou le Diable ! En voyant les dérives haineuses qu’était capable de créer le premier, c’est tout naturellement vers le second que Manu Lanvin s’est dirigé, un peu à la manière des Rolling Stones, conscient du fait que sa musique était avant tout une source de bonheur et d’amour et que quitte à finir en brûlant dans les flammes de l’enfer, mieux valait le faire en bonne compagnie. Si on vous dit « Blues, Booze & Rock ‘N’ Roll », contentez-vous de répondre … Santé !