Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 04 octobre 2016
Feigen feigen
(Ana Ott – Le
Saule – Cargo – 2016)
Durée
37’31 – 12 Titres
http://www.lesaule.fr/leonoreboulanger.htm
Connu pour son attirance pour la chanson française
expérimentale, le label parisien Le Saule nous
dévoilait juste avant l’arrivée de
l’automne un des modèles du genre avec le
troisième album de Léonore Boulanger, une tartine
dans laquelle on remarque non seulement des instruments totalement
improbables, qu’ils soient ethniques ou encore
improvisés, mais où la voix elle-même
en arrive à des gymnastiques insolites en
mélangeant les silences et les bégaiements ou
même encore les successions
d’onomatopées. Accompagnée de
Jean-Daniel Botta aux instruments à cordes, au piano et au
balafon et de Laurent Sériès aux percussions en
tous genres, la turbulente chanteuse et musicienne s’attache
à inventer un univers qui ne ressemble à rien
d’autre qu’à ce qui lui traverse
l’esprit à un instant donné et
c’est en associant sa voix à celle de son complice
guitariste qu’elle finit par nous servir un peu comme sur un
plateau une douzaine de titres dans lesquels on sent des influences qui
vont de l’Afrique et de l’Asie
jusqu’à un mélange de chanson, de jazz
et de rock particulièrement tourmenté qui
pourrait à l’occasion faire penser à
des figures notoires de la musique expérimentale comme Frank
Zappa, Magma et quelques autres encore. « Feigen Feigen
», un titre étrange que l’on traduit par
« Figues Figues », voilà une raison de
plus d’être déstabilisé au
moment d’en passer par des compositions tortueuses voire
parfois torturées comme « Bluette »,
« Le signal », « Les questions
», « Toquade » ou encore « Long
fredon », des morceaux que Léonore Boulanger aura
à cœur de proposer à son public lors de
ses prochaines sorties en live. Esprits cartésiens et
disciples de la partition suivie à la note, passez votre
chemin, vous considérerez cet album comme une
hérésie ! Quant aux autres, osez au moins un
essai, vous verrez que tout est permis …
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