Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 30 septembre 2016
Le cœur comme
une bombe
(BeeDooWaap –
2016)
Durée
52’48 – 14 Titres
http://www.clemencesavelli.com
Elle a quitté sa Charente pour gagner la capitale et y
commencer une carrière artistique en 2006, créant
alors un petit théâtre à Montmartre
avec son complice de l’époque, le pianiste Pascal
Pistone … Auteur, compositeur et interprète,
Clémence Savelli prolongera
l’expérience commune et fera un long bout de
chemin avec celui qui sera son producteur et son accompagnateur,
donnant deux centaines de concerts à Paris et commettant pas
moins de quatre albums jusqu’à ce que la
collaboration cesse, en 2014. Retournée à la
scène dans une formule piano-voix le temps de
présenter le spectacle « Cendrillon deviendra
grande », la chanteuse a finalement choisi de
s’entourer de musiciens parmi les plus
expérimentés, ex-accompagnateurs
d’Allain Leprest, de Serge Reggiani ou de Guy
Béart, et de nous livrer un album à la hauteur de
ses ambitions, un album de chanson française
gorgé de créations où
Clémence Savelli évoque autant l’amour
que les droits de la femme, la situation délicate des
réfugiés, les handicapés ou encore les
attentats de novembre 2015 à Paris. Jean-Louis Beydon au
piano, Patrick Brugalières à
l’accordéon, ce sont autant de nouvelles
associations qui ont su pousser la voix sensuelle et
délicate de la chanteuse jusque dans ses derniers
retranchements, lui offrant des ambiances pleines de luxe sur
lesquelles elle se laisse aller sans la moindre retenue à
partager son émoi, sa colère, son
ingénuité ou même sa
révolte, partageant ses textes entre sujets forts et sujets
d’actualités, entre problèmes humains
et problèmes de société. Il en ressort
des chansons aux cachets très 70’s mais
à la connotation très actuelle, des chansons
où de seconds degrés en jeux de mots on
découvre une « Mise au jean » et une
« Fille au vent », on passe de «
L’autre rive » à la «
Mélancolie » ou encore de «
L’école » à un «
Novembre noir » tellement intense qu’il en devient
insoutenable de réalisme. Faussement fragile,
Clémence Savelli se présente à nous
comme une battante et compte bien imposer sa propre vision de la
chanson contemporaine, une vision où l’on se passe
d’esbroufe pour au contraire aller droit à
l’essentiel, un peu comme on le faisait à
l’époque des grands chansonniers …
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