Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 14 septembre 2016
RedBlack & Blue
(Cristal Records
– Harmonia Mundi – 2016)
Durée
38’03 – 10 Titres
http://www.stateofsate.com
De son véritable nom Saidah Baba Talibah, Sate est la fille
de la célèbre blueswoman Salomey Bey et
c’est depuis sa naissance au Canada qu’elle baigne
dans un univers où le blues et le jazz sont
omniprésents. De là à
s’inspirer plus que de raison de cette culture qui lui est
aussi chère que naturelle, il n’y avait
qu’un pas que la chanteuse de Toronto s’est
empressée de franchir, en y insérant quand
même l’influence des musiques qu’elle a
découvert par elle-même, et tout
particulièrement le rock alternatif.
Déjà riche de trois EPs, Sate a choisi de les
réunir et d’en tirer son premier album,
« RedBlack & Blue », et c’est
avec un ouvrage qui résume plutôt bien les
premières années de sa carrière
qu’elle s’apprête à venir
jouer pour la première fois en France pour une petite
dizaine de dates. A la croisée du punk-rock et du blues, la
chanteuse à la voix chaude et puissante et à la
crinière décolorée nous
dévoile une dizaine de titres dans lesquels on prend la
mesure de son engagement et de son côté humain,
Sate prenant clairement parti pour les causes qui la touchent et tout
particulièrement la lutte contre Alzheimer dont sa
mère est atteinte et à qui elle reverse un
dixième de ses revenus. Accompagnée de Ricky
Tillo aux guitares, Joel Joseph aux claviers, Thomas McKay à
la basse et Tony Rabalao à la batterie, Sate nous prend par
surprise avec un son puissant mais parfaitement
maîtrisé et surtout avec une voix pleine
d’exubérance qui n’est pas sans rappeler
Tina Turner ou encore Pat Benatar. De « Warrior »
jusqu’à « Peace » en passant
par « Live On Your Love », « Mama Talk To
Me », « The Answer » et « Feel
», c’est une très belle collection de
tranches de vie que nous présente « RedBlack
& Blue », un album qui se veut tantôt
survolté, tantôt apaisé,
tantôt angoissé, mais avec tellement de naturel et
de sincérité à chacune des
étapes que l’on ne peut que se plier à
une règle du jeu non écrite que Sate ne nous
dévoile qu’au début de chacun des
morceaux. De surprise en surprise mais aussi de bonheur en
déconvenue, c’est une sorte de voyage initiatique
que l’on fait durant une grosse demi-heure d’un
album qu’il faut véritablement apprendre
à saisir si l’on veut en gouter toutes les
subtilités. Le live sera à coup sûr une
étape importante pour la suite !
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