Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 04 septembre 2016
Elemental
(Autoproduction
– 2016)
Durée
43’34 – 11 Titres
http://www.rossneilsen.com
On ne sait pas véritablement ce qui s’est
passé dans la tête de Ross Neilsen en 2007, mais
toujours est-il que le singer/songwriter et guitariste canadien a eu
une sorte de flash qui l’a conduit à tout balayer
derrière lui, son emploi, ses relations et même sa
maison, pour s’en aller sillonner
l’Amérique du Nord pendant deux années,
vivant d’un couch surfing à l’autre et
parvenant au bout du compte à se faire remarquer par le
public. En une dizaine d’années,
l’artiste aura fréquenté les clubs et
les salles mais aussi les Jeux Olympiques et les Jeux
Panaméricains, se produisant au Mississippi et en Louisiane,
atteignant les demi-finales de l’International Blues
Challenge en 2012, moissonnant divers awards dans tout le Canada et en
arrivant cette année à un sixième
album studio pas piqué des vers, un effort produit par
l’excellent Steve Marriner qui a également mis sa
griffe sur quelques compositions et ses divers instruments sur toutes
les pistes. Jim Bowskill aux guitares, Darcy Yates à la
basse, Matt Sobb à la batterie et enfin quelques
chœurs et cuivres complètent le line up et
c’est parti pour une grosse dizaine de titres qui passent
aussi bien par les ballades que par le blues franc et massif, par le
rhythm’n’blues ou encore par le blues-rock. Jamais
à court d’une bonne surprise, Ross Neilsen laisse
son libre arbitre nous proposer sa musique comme il l’entend,
ne cédant jamais à la facilité pour au
contraire s’attacher à proposer un album aussi
changeant et surprenant qu’équilibré
avec des titres soignés comme « Black Coffee
», entrainants comme « Woman’s Name
» ou « Nobody Gets Lonely »,
bourrés de détails comme « The Race
», carrément tendres comme « Step Into
The Light » ou définitivement cultes comme cette
reprise de « Ballad In Low E » empruntée
à Willie P. Bennett, une des influences majeures de
l’artiste. Des riffs soignés jusqu’aux
arpèges inspirés, des parties de violon
jusqu’à la pedal steel, du vibraphone
jusqu’à l’harmonica, rien
n’est jamais de trop sur « Elemental »,
un album qui déborde parfois du cadre stricto sensu du
blues, mais c’est à chaque fois pour la bonne
cause ! L’essayer, c’est à coup
sûr l’adopter …
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