Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 20 août 2016
South Louisiana Blues
(Greenwell Records
– Franck Roszak Promotions – 2016)
Durée
50’20 – 12 Titres
http://www.smokygreenwell.com
Il est né dans le Michigan mais a très vite
roulé sa bosse entre l’Espagne, le Tennessee et le
Delaware, se mettant sérieusement à travailler
l’harmonica aux côtés de Furry Lewis,
Piano Red ou encore Mose Vincent aux alentours de son
vingt-cinquième anniversaire. Musicien de session aux fameux
Sun Studios, Smoky Greenwell se fera connaitre en participant
à Blues Co-Op aux côtés d’un
certain Warren Haynes avant de partir s’installer
à New Orleans pour ses trente ans, ne quittant plus
dès lors la Louisiane et partageant les planches avec des
pointures comme Snooks Eaglin, Coco Robicheaux, Bryan Lee, Walter
"Wolfman" Washington et autres Jimmy Page dans des registres aussi
différents que le blues, le jazz, le cajun, le zydeco, le
funk et la country. Non content d’être à
l’affiche avec son propre groupe, Greenwell se fera
également remarquer en remplaçant Lee Oskar au
sein de War ou encore en proposant une méthode
d’harmonica particulièrement populaire aux Etats
Unis. Pour ce nouvel effort personnel, le onzième, Smoky
Greenwell s’est entouré de Jack Kolb aux guitares
et David Hyde à la basse mais aussi de divers batteurs et
organistes de New Orleans et nous a concocté une rondelle
éminemment chaleureuse qui sent bon le jambalaya et les
écrevisses, un recueil de douze titres sur lequel les quatre
pièces originales sont admirablement bien
entourées de relectures des classiques de Lonesome Sundown,
de Lee Allen, de Willie Dixon ou encore de Bob Dylan. Chaussant
à l’occasion le sax ténor et assurant
toutes les parties chantées, l’harmoniciste laisse
libre cours à son inspiration et nous propulse sans le
moindre ménagement dans des envolées
instrumentales du plus bel effet, des trésors de groove qui
donnent des fourmis dans les jambes et qui incitent à se
déhancher au gré des « Animal Angels
», « Lonesome Lonely Blues », «
Pick It Up », « I’m Glad She’s
Mine » ou encore « Dirt Road Blues » qui
font de ce « South Louisiana Blues » une de ces
galettes que l’on se passe en boucle du matin
jusqu’au soir, juste pour s’apporter quelques
saveurs épicées, un gros rayon de soleil et un
maximum de fun. Il plane autour de la platine comme des
fantômes qui semblent surgis de Mardi Gras, du French
Quarter, de Tremé … et pour tout avouer, par
moment on s’y croirait. L’essayer, c’est
l’adopter !
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