Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 13 août 2016
I’m gonna tell
you somethin’ that I know
(Pro Sho Bidness
– 2016)
Durée
63’47 – 10 Titres + DVD
http://www.jeffdaleblues.com/
Il avait 95 ans en 2010 lorsqu’il a reçu un Grammy
Award pour l’ensemble de son œuvre, un an avant
qu’il ne s’en aille rejoindre les grands artistes
qu’il avait fréquenté dans sa jeunesse,
de Robert Johnson à Muddy Waters en passant par Sonny Boy
Williamson et Howlin’ Wolf, et c’est la
même année qu’il a donné le
dernier concert dont on a gardé la trace non seulement en
audio mais aussi en vidéo, c’était au G
Spot de Los Angeles, le 4 septembre. Né dans le Mississippi
en 1915, David ‘Honeyboy’ Edwards a connu et
fréquenté les plus grands bluesmen du delta et en
a gardé des souvenirs précis
jusqu’à ce que sa dernière heure
arrive, racontant leur histoire avec une véritable passion
et jouant cette musique qu’il a contribué
à faire vivre avec la même fougue depuis toujours,
à croire que le blues conserve ses enfants avec un soin tout
particulier. Accompagné de Jeff Dale et Michael Frank sur
les trois premiers titres puis de Jeff Dale et The South Woodlawners
sur les suivants, Honeyboy Edwards donnait en cette fin
d’été 2010 une prestation des plus
précieuses, non seulement par la set list qu’il
interprétait ce soir-là avec des classiques comme
« Ride With Me Tonight », « Little Boy
Blue », « Goin’ Down Slow »,
« Catfish Blues » et autres « Sweet Home
Chicago » mais aussi par la longue discussion qui suivit avec
les musiciens, discussion durant laquelle Honeyboy raconte une partie
de sa vie et de l’histoire du blues, revenant sur la nuit
durant laquelle Robert Johnson est mort mais évoquant
également des anecdotes au sujet de Charlie Patton, Big
Walter Horton et quelques autres encore. Soutenu par un groupe qui a su
se mettre avec beaucoup d’humilité à
son service et à celui de sa musique, David
‘Honeyboy’ Edwards laisse avec ce double ouvrage un
souvenir des plus précis de ce que son jeu de guitare et sa
voix avaient de particulier et de séduisant, en profitant
pour refermer pour de bon une des pages importantes de
l’histoire du blues et pour ouvrir en grand celle de
l’avenir en transmettant le flambeau à celui
qu’il considérait comme un de ses fils spirituels,
Jeff Dale. Il restera de ce concert des notes pleines de richesse et de
spontanéité et un témoignage, fait par
quelqu’un qui avait des choses à raconter et qui
l’a fait au bon moment, au sujet des grands héros
qui ont fait du Mississippi le pays du blues … Indispensable
à tout amateur qui se respecte !
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