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GASPARD ROYANT au FORUM DES HALLES (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
jeudi, 28 juillet 2016
 

GASPARD ROYANT
UNEXPECTED FESTIVAL
FORUM DES HALLES – PARIS (75)
Le 9 juin 2016

http://www.gaspardroyant.fr/

« Have You Met Gaspard Royant ? ». Si ce n'est déjà fait, comblez cette lacune ! Parce qu'après avoir sorti une flopée de 45-Tours, le plus américain des crooners français sort désormais une seconde galette tant attendue et du même nom. Avec sa voix magique et son talent protéiforme, le Savoyard tout fraîchement descendu de Thonon-les-Bains nous invite au voyage entre les années 60 et les mid-eighties. Tout son enregistrement consiste en une savante triangulation entre ses référents américains : Cochran, Elvis, Haley et la soul britannique façon The Jam. D'un univers rétro chic aux sonorités garage doo-wop'n roll northern soul et avec le génial Edwyn Collins aux manettes et à la production ; retour donc sur un concert dépaysant et agréablement vintage sur la scène de l'Unexpected Festival.

Cheveux gominés, smoking blanc cintré et chaussures rutilantes, la paire de Ray Ban pour panoplie obligatoire, Royant posera le décor d'une fin d'après-midi terriblement dansante. A ses côtés, Pierre Durant à la batterie redouble d'énergie, Julien Zanetti gratte les cordes de sa basse sans répit, l'excellent et sautillant guitariste Laurent Blot, jamais avare du moindre riff, et l'ultra enthousiaste pianiste Leo Cotten se répondent par instruments interposés. Cela respire l’anachronisme mais c'est tellement jouissif ! Et puisque le rock est intemporel, autant qu'il y ait dans cette musique un dynamisme vital et communicatif, et Royant, en son rejeton bien sympathique, assure le show avec conviction.

Voix de velours, déhanchement sexy et inspiration sereine : voilà tout ce qui caractérise Gaspard Royant. Nourri de tous les grands standards, il essaie modestement de retrouver ce savoir-faire d'autrefois et ce côté intemporel de la chanson qui doit pouvoir survivre aux époques, aux modes, et toujours être d'actualité dans la tête des gens. Des titres qu'on jurerait encore une fois tout droit venus du passé. « On ne sait pas si elles ont été composées il y a quarante ans ou la semaine dernière, et, pour moi, c'est un compliment », se félicite son auteur qui aurait rêvé être produit par Phil Spector.

Toutes influences confondues, on côtoie Roy Orbison avec le slow lancinant « A Night In The City » ; côté Paul Weller ou Miles Kane, on peut, au choix, bouger sur le mélodieux et addictif « Baby I' m With You » ou réfléchir avec « New Religion » et le fondamentalisme. Quant à Chris Isaak, il est, lui aussi dans l'orbite et on en peut ignorer sa pâte dans « Here for Nobody » et son piano magistral et « Summer 's Gone » qui évoque aussi le jeune Elvis de ses débuts, crooner et idole des filles. « Getaway » et sa section de cuivres façon Collins (Edwyn toujours ...), est un sautillant hymne à la timidité, maladie infantile de la séduction.

Alors quand Royant entame son tube, « Marty McFly », le chanteur proclame se réveiller en 1985 et le public s'est retrouvé quelque part dans le passé ... Ou dans le futur, nous perdant dans sa lignée. En faisant revivre une époque révolue qu'il n'a pas connu, Gaspard Royant nous plonge dans un univers empreint de nostalgie, et pourtant profondément moderne. Surtout pas rétrograde, encore moins bloqué dans une époque révolue, il y crée son propre style et assume pleinement ses instants magiques. A voir absolument sur scène pour le côté décalé mais aussi pour la prestation dynamique qui n'a rien à envier aux grands excités actuels !  
Fred Hamelin – juillet 2016