Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 22 juillet 2016
Meuh Meuh
(Autoproduction
– 2016)
Durée
48’23 – 14 Titres
http://www.justepourlesvacances.com
Il associe contre toute attente un côté totalement
dilettante et un autre particulièrement
méticuleux et c’est de la rencontre de ces deux
facettes de sa personnalité que naissent des chansons
à la fois totalement allumées et paradoxalement
très soignées au niveau des orchestrations.
Philippe, Juste Filip pour les intimes, c’est une sorte
d’homme-orchestre qui passe de la guitare au kazoo et de la
basse à la trompette sans crier gare et qui saupoudre le
tout de ses paroles au treizième degré, un
entertainer à sa manière qui fait autant penser
à Philippe Katerine qu’à Didier Super
avec en prime des accents grivois et des rimes habiles qui ne sont pas
sans rappeler parfois le regretté Bobby Lapointe. Pour son
nouvel album personnel, celui qui est également le frontman
du groupe Juste Pour les Vacances a mis les petits plats dans les
grands, rejoint l’antre de Lionel Borée qui
s’est occupé de l’enregistrement, du
mixage et des claviers, invité quelques amis comme Maxime
Jaslier au sax, Thomas François au trombone et Charles
Lecuyer aux voix additionnelles, et finalement concocté une
douzaine de pièces originales auxquelles
s’ajoutent deux adaptations de standards de la chanson pop
française ! De l’humour à gogo, de la
dérision voire de l’autodérision, un
poil d’engagement et même une once de
revendications, il n’en faut pas plus pour que «
Meuh Meuh » fasse son petit effet avec des chansons qui
sonnent vrai, qui sentent bon le vécu et l’amour
des autres, des délires comme « Les beaux jours
», « Avec qui je fais l’amour ce soir ?
», « Papa Noël fais attention »
ou « Plus près de moi », des titres
pleins de tendresse aussi, comme « Bonne fête maman
» ou « Aurélie », et enfin
d’autres pleins d’anecdotes et
d’expériences comme « Lave toi les mains
», « Au casino » ou encore « Le
camping de la rivière ». Sans jamais se fixer
aucune limite, Juste Filip passe de la pop au reggae et du disco au
ska, n’hésitant pas à glisser un
chouilla de rock pour mettre le feu, à singer un animateur
télé fan de rugby avec « Un
p’tit tour dans les férias »
où même à nous faire le coup du
« J’aime regarder les vaches » et de la
« Femme périmée », histoire
sans doute de remettre son auditoire dans le droit chemin de morceaux
connus de tous. Ça ne paie pas de mine quand on le voit
comme ça sur le papier, mais en sortant d’un des
nombreux concerts de l’artiste, bien malin celui qui ne se
sera pas fendu de son petit billet pour en rapporter un pu à
la maison ! On parie ?
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