Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 02 juillet 2016
Les primitives
(Hélico
– L’Autre Distribution – 2016)
Durée
31’07 – 11 Titres
http://www.padam.fr
Depuis quatre ans que Padam ne nous avait rien proposé de
nouveau du côté des bacs, on craignait
légitimement que le groupe soit passé
à la trappe, un peu comme le label qui livrait des
dernières productions soit dit en passant … Et
puis par bonheur et grâce à quelques
opérations de financements participatifs, revoilà
le frontman d’origine libanaise, Nader Mekdachi, et ses
complices Karim Arab aux guitares, Hervé Jegousso
à la contrebasse, Bastien Charlery à
l’accordéon, Raphael Thyss aux claviers et Jessy
Adjaoud aux percussions avec un cinquième album aussi abouti
qu’inclassable, un effort dans lequel le swing flirte avec la
chanson, où le folk tutoie le rock avec un accent libertin
et où les relents de l’orient semblent
être la meilleure des réponses que l’on
puisse apporter à des structures occidentales. Quelques
touches d’electro et beaucoup d’acoustique, une
association de sensibilité et d’humour parfois un
peu grivois, des accents festifs qui font le contrepoids de passages
plus mélancoliques, c’est en tirant à
hue et à dia que Padam nous délivre une
ordonnance sur laquelle on découvre quelques beaux portraits
au fusain, ceux de quelques doux rêveurs à la
recherche du tube qui les rendra célèbres mais
aussi ceux de quelques belles demoiselles aux sous-vêtements
à la fois sages et attirants, celui de « Nadine
» aussi, qui secoue allègrement
l’effort, et celui de «
Mémère » qui évoque
l’âge qui fatalement nous gagne tous un jour. De
belles rimes et de belles notes, quelques featurings et surtout des
titres taillés pour la scène, le
véritable terrain de jeu sur lequel Padam n’aura
aucun mal à nous faire adopter « Une plage en
janvier », « Rouge », « Sage
comme une image » ou encore « La cavale
», c’est tout ce qui attend l’auditeur
avec « Les primitives », un album que les fans
espéraient tellement et qui débarque enfin, dans
toute sa splendeur, porté par un artiste à la
voix sauvagement éraillée et pourtant tellement
attachante avec ses rimes dignes de Brassens, de Ferré ou
encore de La Rue Kétanou et de Loïc Lantoine
… Padam, c’est un peu le choc des
générations, mais un choc tellement bien
orchestré qu’il parvient à les
réunir là où d’autres ne
font que les repousser ! Faire mieux que ça aurait presque
été exagéré …
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