Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 20 juin 2016
Life goes on
(Lots Of Love Records
– 2016)
Durée
59’06 – 13 Titres
http://www.lazerlloyd.com
Natif de New York, Lazer Lloyd a grandi dans le Connecticut au sein
d’une famille où le jazz et le blues
étaient une règle non écrite et
où l’on allait de manière assidue dans
les concerts et les festivals, autant dire qu’à
force d’écouter Santana et Stevie Ray Vaughan, il
n’aura pas fallu attendre plus que ses quinze ans pour que le
jeune Lloyd soit lead guitar dans son premier groupe, Legacy. Quelques
rencontres et quelques collaborations plus tard, Lazer Lloyd
s’installera en Israël et se produira à
partir de 1994 au sein de Reva L’Sheva avant de sortir dix
ans plus tard son premier opus personnel. Encore une histoire de groupe
en 2007 et 2008 et c’est finalement vers sa propre
carrière que l’artiste se tournera,
enchaînant les enregistrements et devenant une des
références du blues israélien pour
finalement participer avec son album « My Owe Blues
» au concours du meilleur CD autoproduit organisé
en marge de l’International Blues Challenge à
Memphis. Parti à l’assaut du top 10 des charts
américains depuis 2013, Lazer Lloyd revient sur le devant de
la scène avec « Life Goes On », un
nouvel effort qui le ramène vers Paris à la fin
juin avec une participation au Festival des Cultures Juives. En douze
compositions et une reprise de Jimi Hendrix, le chanteur et guitariste
nous entraine dans une sorte de road trip qui affiche clairement les
couleurs ocre de la musique folk mais qui glisse aussi et plus souvent
qu’à son tour vers les teintes feu d’un
blues qui lui va comme un gant. La voix qui roule des gravillons
à la manière d’un ruisseau de montagne,
la guitare qui éparpille les accords de la plus belle des
manières et quelques belles goulées
d’harmonica pour faire la mesure, voilà un album
diamétralement opposé à
l’électrique opus éponyme paru
l’an dernier qui séduira toutefois par son
côté spontané, brut de
décoffrage, et dont on retiendra des titres comme
« Look For Me », « Land Of Dreams
», « Indian Blue », « Good
Money And Women » ou encore « Whole Heart
» mais aussi la relecture intéressante
d’un « Purple Haze » qui y trouve
même pour l’occasion une nouvelle approche assez
originale. Autant influencé par sa culture
nord-américaine que par sa culture venue du
judaïsme, Lazer Lloyd trouve un juste milieu et nous offre un
album tout en relief et en subtilités, un album qui
n’aura pas grand mal à se faire adopter par les
amateurs d’un blues qui sonne vrai !
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