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Ecrit par Yann Charles |
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lundi, 06 juin 2016
ADX
http://a-d-x.ch/non-serviam/
ADX fait partie des groupes incontournables du rock et du metal
français. Depuis 1982, avec quelques breaks, le groupe est
présent sur les scènes de France et de Navarre
avec toujours cette musique et ces textes puissants et
racés. Leur dernier opus, « No Serviam
», qui sortira le 10 juin, ne déroge pas
à cette règle. Nous avons rencontré
Phil, le chanteur, qui nous parle cet album, mais aussi de ADX.
Phil bonjour, pouvez-vous vous
présenter pour nos lecteurs ?
Bonjour aux lecteurs de Zicazic. Je suis Phil de ADX, chanteur
à mes heures. Je suis dans le groupe depuis 1982, tout en
ayant joué avant avec les membres du groupe car on
était à l'école ensemble,
ça ne nous rajeunit pas tout ça. Et depuis, je
tiens la barre du chant.
Parlez-nous de ADX,
déjà pourquoi ce nom ?
Dog, Deuch et moi étions dans une école de
métallerie et dans la dénomination des aciers, il
y a ADX qui est de l'acier doux. A cette époque on faisait
du heavy metal et donc ADX correspondait parfaitement. En plus, c'est
pas un nom à rallonge. C'est très court,
ça se retient facilement, ça commence par A pour
les bacs à disques, donc que du bonheur.
On va parler de votre
album « Non Serviam », déjà
pourquoi ce titre ?
Au départ quand on commence à composer, on n'a
pas de titre, on a fait des morceaux dont un qui s'appelle «
Non Serviam », je ne servirais plus en latin, et
ça nous a plu. Il n'y a pas de morceaux phare dans cet
album, sauf qu'on a trouvé le titre bien, et on voulait
faire « Ultimatum » ou « Execution
», des titres qui ont une connotation internationale. Et donc
le latin, quoi qu'on en dise, même à l'autre bout
du monde, on pourra facilement trouver ce que ça veut dire.
Et puis même au niveau packaging, si tu enlèves le
nom du groupe, le « Non Serviam » attirera tout le
monde.
Comment
décrivez-vous musicalement cet album ?
Je vais te dire que c'est du ADX, heavy metal, ça on peut
pas faire autrement. Mais on a voulu quand même avoir un son
plus agressif, plus compact par rapport à d'autres albums.
On a travaillé un peu plus le son. Les compos, on a
travaillé sur les rythmiques, on a cherché
quelque chose qui bastonne un peu plus, quelque chose d'un peu plus
actuel dans l'agressivité tout en gardant notre
identité d'ADX.
Vous êtes un
des rares groupes de hard rock français qui continue
à écrire et à chanter en
Français, c'est important pour vous ?
Oui, et pour plusieurs raisons. Déjà pour la
petite histoire, le fait que beaucoup de groupes ne chantent pas en
Français vient du fait qu'à une certaine
époque, ceux qui dénigraient le chant
Français, c'était les Français eux
même. On s'est rendu compte avec toutes les rencontres qu'on
a pu faire, des Anglais, Ecossais, Allemands et j'en passe, que cela ne
dérangeait pas du tout que l'on chante en
Français. Du moment que le chant colle bien avec la musique,
les gens chantent quand même. Phonétiquement, un
peu comme les Français qui chantent en Anglais, mais en tout
cas, cela ne les génait pas du tout que ce soit en
Français. En fait, on n'a jamais eu de la part des
étrangers de critique sur le chant en Français.
C'est du rock ‘N’ roll et puis c'est tout, sans
chercher plus loin. Après si tu regardes bien, Rammstein
chante en Allemand en mettant bien la voix en avant. Il y a des groupes
de rock japonais que j'aimais bien lorsqu'ils chantaient dans leur
langue, et un peu moins quand ils se sont mis à chanter en
Anglais.
D'où vient
l'inspiration pour les textes ? Ils sont forts, assez noirs pour
certains …
Pour tous les albums d'ADX, on fait ça à deux
avec Dog. Pour beaucoup c'est tiré d'anecdotes historiques.
On n'est pas des historiens mais on s'intéresse à
ça tous les deux. Et ensuite le fantastique. Dans les albums
d'ADX il y a toujours eu une part de fantastique, totalement
inventé, et une part d'histoire vraie.
Vous n'avez pas voulu
faire de concept album avec une suite dans vos chansons ?
Non, pas du tout. Je crois que dans ADX il n'y a que «
Division Blindée » qui est une suite chronologique
d'évènements et de chansons, sinon, pas pour les
autres ni celui-là d'ailleurs.
Y a-t-il un message
à travers vos albums ou vos chansons ?
Non. Il y a des textes qui ont été
écrits avec des messages, mais on les a enlevés.
En fait, on veut rester totalement neutre. On soigne le verbe, les
rimes, les mises en place, la rythmique mais c'est tout. On ne veut pas
faire passer de message quelconque. Nous, on relate les faits dans nos
chansons, comme dans « Ultimatum », le morceau sur
le massacre de la Saint Barthélemy, mais c'est tout, basta.
Comment se passent les
compos ? Qui fait quoi ?
Pour la musique, quand quelqu'un a une idée, il la propose
aux autres. Ensuite on la garde ou on ne la garde pas. Des fois les
débats sont un peu animés, c'est ça
qui est bien (Rires). Et à ce moment-là, on
essaie de coller un texte sur cette mélodie et on rajoute
des riffs, ou des rythmes, et on rentre dans un travail en commun pour
améliorer ça. Le bassiste, Julien, sur cet album
a été très inspiré sur
trois morceaux, mais il n'y a pas à dire, c'est moi qui ai
fait ça ou ça, à la fin tout le monde
bosse sur les morceaux.
Les compositions partent
des textes ou de la musique ?
Des deux. Ils nous arrivent d'écrire cinq ou six textes, ou
plutôt des trames de textes, et là, les musicos
travaillent sur ces trames. Mais très souvent tout cela se
fait en parallèle.
Lorsque vous composez
vous pensez live ?
Oui. Les morceaux sont tous créés pour la
scène. Après c'est vrai qu'en studio, tu peux
rajouter des choses. C'est un peu l'avantage du studio. Et sinon tes
morceaux seraient plats, tu vois. En studio tu te permets de rajouter
des effets sur la voix par exemple. En concert, c'est pas la
même chose pour le son. Ca dépend de la salle, de
la sonorisation. Mais sinon, tous les morceaux sont faits pour
être interprétés en live.
Après, il y a forcément un travail d'arrangements
qui doit être effectué pour adapter les titres
à la scène.
Cet album est-il une
continuité de « Ultimatum » ?
C'est dans la même veine. Pas vraiment une
continuité, mais quand on a fait « Ultimatum
» on a voulu passer à autre chose, repartir sur le
côté ADX pur et dur. Et donc pour « Non
Serviam » on continue dans ce côté plus
dur, plus puissant au niveau du son.
Combien de temps pour
écrire, composer et enregistrer cet album ?
Pour « Non Serviam », on a écrit les
compos entre les concerts, donc il faut compter un an ou un an et demi.
Après on a eu plus de boulot de pré-production,
donc forcément moins de concerts (Rires). Et ensuite un mois
pour l'enregistrement.
Vous attendez quoi de cet
album ?
Comme tous les albums, on attend qu'il soit bien accueilli. On attend
surtout de le faire vivre, de faire des bons concerts. On met pas mal
d'énergie dans tout ça, et le bon retour des
choses, c'est quand les gens apprécient. Et pour qu'ils
l'apprécient, il faut aller à leur rencontre,
faire des concerts. Et quand tu as un bon retour, c'est que du bonheur.
Vous avez dit auparavant
qu'il n'y avait pas de titre phare, pourtant il y a « La Mort
en Face » qui tourne avant la sortie de l'album ? Pourquoi ce
morceau là ?
Celui-là a été choisi car
dès le démarrage du morceau on entre dans le vif
du sujet. Les autres morceaux ont souvent une introduction, mais pas
celui-là. Il est percutant d'entrée.
Après on aurait pu prendre d'autres titres. Mais
là, c'est stratégique si tu veux. Il fallait que
ça retienne l'attention du public dès la
première écoute. C'est très important.
Comment vous allez
choisir les titres que vous allez jouer sur scène avec tous
les albums que vous avez ? Il y a forcément des
incontournables …
Oh là, gros casse-tête. Et ça fait
longtemps que c'est un casse-tête !! (Rires). Alors
là, c'est l'engueulade assurée. Bon, d'un
côté c'est quand même plaisant d'avoir
à choisir. Il y a pleins de gens qui nous demandent des
morceaux différents. Donc cela veut dire que nos chansons
plaisent. Après il y a des titres que tu ne peux pas
enlever, « Déesse du Crime » ou
« Caligula », ce sont des incontournables. Si on ne
le fait pas, on risque d'avoir des problèmes (Rires). Mais
sinon, on a un grand choix pour les sets list.
Vous pouvez la changer
tous les jours ?
Ah oui, sauf qu'après, moi, il faut que j’aie des
antisèches !! Parce qu'après, je sais plus
où j'en suis moi. (Rires). Mais là, on va quand
même faire principalement des titres du dernier album avec
les standards.
Pouvez-vous
décrire ADX en 2 ou 3 mots ?
Ça aurait été en 3 lettres,
c'était facile (Rires). Sinon, je dirais bonne humeur,
respect du public, plaisir à jouer.
Dernière
question … Quel est le dernier album que vous avez
écouté ?
Le dernier album ? Un best of de Queensrÿche !
Merci beaucoup pour cette
interview
Merci à toi et à Zicazic
Propos recueillis par
Yann Charles
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