Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 27 mai 2016
Lamma
(Quart de Lune
– Rue Stendhal – 2016)
Durée
35’29 – 8 Titres
http://jazzoil.fr
Présenté sur la scène du Studio de
L’Ermitage à la mi-avril, le nouvel album de cette
formation tunisienne créée en 2008 est une
véritable révélation et
c’est en proposant une musique délicieusement
métissée que Jazz Oil parvient à
surprendre son monde. Travaillant autour des instruments de ses deux
compositeurs principaux, le qanun de Nidhal Jaoua et la basse de Slim
Abida, le quintet tisse une toile qui démarre du jazz pour
aller jusqu’aux musiques traditionnelles arabes en
n’oubliant pas au passage de passer faire un tour du
côté du funk mais aussi des musiques latines.
Complété par Anthony Honnet aux claviers, Amir
Mahla au saxophone et Marc Dupont à la batterie, le quintet
s’appuie sur une double culture et se nourrit de ses diverses
expériences pour s’affranchir des
frontières et proposer des mélodies aux couleurs
chaudes et aux odeurs accueillantes, des musiques dans lesquelles les
cordes pincées du qanun permettent de jouer avec les quarts
de tons tandis que la basse s’affaire plus souvent
qu’à son tour à nous offrir des
délices de slaps à faire pâlir les
meilleurs musiciens et que le saxophone pimente le tout avec beaucoup
de soin. Véritable vent de fraicheur apporté
à la musique tunisienne sous toutes ses formes, «
Lamma » joue le jeu de l’équilibre avec
ses deux influences majeures et si l’on est au
départ plutôt enclin à l’un
ou à l’autre, c’est en prouvant
qu’ils sont naturellement complémentaires avec des
titres comme « Jounoun », « Tounes
», « Miroir » ou « Lila Funk
» que Jazz Oil remporte la partie avec un album qui devrait
faire date dans l’histoire des musiques actuelles. Quelques
invités au nay ou encore à la clarinette pour
finir de magnifier les ambiances et après la grosse
demi-heure de découverte qui nous est offerte avec
l’album, c’est une véritable envie de
découvrir toutes ces bonnes choses sur scène que
l’auditeur ressent forcément. Superbe
!
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