Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 16 mai 2016
Trilogy
(Verycords –
Warner Music – 2016)
Durée
40’59 + 25’26 + 28’26 – 9 + 7 +
7 Titres
http://www.anapopovic.com
Présentée à tort ou à
raison comme la réincarnation féminine de Jimi
Hendrix, Ana Popovic est une des rares guitaristes à avoir
réussi le tour de force de s’imposer dans toute
l’Europe mais aussi aux Etats Unis où elle vit
aujourd’hui. Née en Serbie, la virtuose
s’est un temps installée aux Pays Bas avant de
rejoindre Memphis où elle a désormais tout le
loisir de se faire une place au soleil au milieu du gotha
d’un milieu où le blues et le rock sont bien plus
qu’un simple art de vivre. A l’heure où
l’industrie du disque se porte mal, c’est non pas
un simple album que nous délivre Ana Popovic mais bel et
bien un triple CD où se pressent 23 titres pour lesquels la
rockeuse s’ouvre au blues bien entendu, mais aussi
à la soul, au funk et au jazz. Produit par Warren Riker, Tom
Hambridge et Delfeayo Marsalis, trois producteurs ayant fait leurs
preuves entre autres aux côtés de Lauryn Hill,
Carlos Santana ou encore Buddy Guy, « Trilogy »
s’attache à dépasser les limites de
tout ce qu’Ana avait proposé
jusqu’alors, au risque de surprendre ceux qui ne voyaient en
elle qu’un disciple de Stevie Ray Vaughan et autres virtuoses
véloces. Scindé en trois parties, «
Morning », Mid-Day » et « Midnight
», l’ouvrage se voit
agrémenté de la présence
d’une multitude d’invités parmi lesquels
on remarquera bien entendu le très populaire Joe Bonamassa
mais aussi Robert Randolph, Bernard Purdie, Cody Dickinson des North
Mississippi Allstars ou encore le rappeur Al Kapone qui apportent
chacun à leur manière une touche
d’originalité supplémentaire. La
guitare toujours très inspirée et la voix de plus
en plus charmeuse, Ana Popovic se livre donc à des exercices
du plus bel effet et si on la sent très en forme sur les
titres plus purement rock et blues rock, elle réussit sans
grande difficulté à nous convaincre avec des
trésors bien jazzy ou avec de véritables
pépites de groove funky à souhait. Difficile de
ne retenir que quelques titres de cette trilogie qui porte
plutôt bien son nom mais s’il fallait
s’essayer à en citer un simple
échantillon, on opterait peut être pour le funky
« She Was A Doorman », le très
délicat « Train » pour la
présence de Joe Bonamassa, le novateur «
Let’s Do It Again », l’instrumental
« Who’s Yo’ Mama »
dopé aux amphétamines ou encore les jazzy
« New Coat Of Paint » et « Old Country
». De la soul le matin, du blues et du rock le midi et enfin
du jazz le soir, voilà une invitation bien sympathique que
nous fait la talentueuse et délicieuse Ana Popovic. Peut-on
décemment lui refuser de la suivre dans cette nouvelle
aventure ?
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