Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 06 mai 2016
Japanistan
(Lokanga –
Quart de Lune – Rue Stendhal – 2016)
Durée
57’38 – 11 Titres
http://www.kengosaito-music.com/
Japonais d’origine mais Parisien d’adoption, Kengo
Saito fait partie des rares musiciens à maitriser
à la perfection le sitar indien et le rubab afghan, rien de
bien surprenant en fait quand on sait qu’il a
été le disciple des plus grands maitres de
l’un et de l’autre de ces instruments
d’un raffinement extrême et qu’on a pu le
croiser lors de ses collaborations pour la world music, le jazz, la
musique classique occidentale ou encore la danse. Que ce soit avec
Orange Blossom ou avec l’Orchestre Philarmonique de Hangzhou,
il a composé nombre de musiques influencées par
l’Inde, l’Iran ou le Pakistan et c’est
cette fois un retour vers ses racines personnelles qu’il
entreprend en réarrangeant à sa
manière les mélodies traditionnelles du Japon et
en leur apportant un cachet typiquement afghan, la réunion
des deux donnant naissance à quelque chose
d’unique en son genre, et dans une version Made in Paris
s’il vous plait ! Rejoint à l’occasion
par des tablas, un zerbaghali, un zarb, un daff ou encore une
flûte bansuri, le rubab de Kengo Saito laisse libre cours
à ses cordes et se nourrit de l’inspiration
d’un artiste qui trace une route inattendue entre Tokyo et
Kaboul, une route qui traverse à sa manière
l’Asie et qui apporte à
l’œuvre des particularités issues des
deux cultures qui s’y rejoignent. Les sonorités
traditionnelles des vallées de l’Afghanistan
trouvent une autre dimension quand elles s’essaient
à interpréter avec un certain succès
des œuvres traditionnelles nippones et c’est en
cheminant de manière inattendue au gré des
« Mahali », « Sakura Variations
» et autres « Hanayoeh Steps » que
l’auditeur s’émeut à chaque
instant, qu’il soit un adepte averti des musiques dites
modales ou un simple mélomane qu’une telle
originalité interpellera forcément. A
découvrir en téléchargement fin mai
mais aussi dans les bacs le 24 juin et sur la scène du
Studio de l’Ermitage quatre jours plus tard pour le lancement
parisien de « Japanistan »
!
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