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FESTIVAL BLUES NOTES à FRANQUEVILLE ST PIERRE (76)
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Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 24 avril 2016
FESTIVAL
BLUES NOTES – 8ème EDITION
CAC ANDRE BOURVIL
– FRANQUEVILLE SAINT-PIERRE (76)
Le 22 avril 2016
http://passerelle.franceserv.com/
https://myspace.com/blackberrynmisterboohoo
https://myspace.com/platinumplatypus
http://www.deborahbonham.com/
C’est déjà la huitième
édition du Festival Blues Notes à Franqueville
Saint-Pierre et c’est avec une
régularité sans faille que cette sympathique
bourgade posée en banlieue de Rouen s’efforce
à chaque fois de nous proposer une programmation de
qualité dans laquelle les femmes sont
régulièrement à l’honneur.
Qui s’en plaindra, d’autant plus que
l’équipe de l’association Passerelle
n’a pas son pareil pour nous dénicher des artistes
de talent. Le concept est maintenant rôdé, un
premier concert dans le hall pour l’accueil des spectateurs,
une formation régionale pour suivre, un entracte
à nouveau dans le hall et une tête
d’affiche pour refermer la soirée …
Tout ça pour au moins quatre heures de musique, que demander
de mieux ?
Ils sont nombreux à se presser devant la billetterie ce soir
et à une heure de l’ouverture des
festivités, ça piaffe déjà
d’impatience sur le parvis du CAC André Bourvil
… Alors autant dire que dès que les fauves seront
lâchés, il faudra que Blackberry & Mr Boo
Hoo assurent la réception, une chose dont on ne doute pas un
instant puisque les deux complices ne manquent jamais une occasion de
proposer leur show à la fois roots, rustique et plein
d’entrain. Taillée très près
de l’os, la musique du duo nous transporte vers les bayous de
Louisiane mais aussi un peu plus haut dans le Delta et s’ils
ne manquent pas de talent pour chanter et pour jouer de la guitare et
de l‘harmonica, la grande particularité de
Blackberry & Mr Boo Hoo est de s’accompagner
d’un footstomping aussi artisanal et original que puissant et
visuel. C’est donc installés sur leurs deux
caisses en bois que Franck et Bastien vont envoyer leur blues ce soir
encore, pour le plus grand plaisir d’un public
instantanément conquis et on comprend pourquoi !
On entre maintenant dans la salle et après les traditionnels
remerciements aux partenaires et un hommage rendu à B.B.
King, disparu entre les deux dernières éditions,
Alain Gires lance officiellement la partie indoor de la 8ème
édition en accueillant Platinum Platypus, une formation du
cru nqui, à grand renfort de cuivres et de chœurs,
revisite à sa manière et avec diverses fortunes
les grands standards de la soul et du
rhythm’n’blues. On embarque donc pour un voyage qui
va nous emmener vers Memphis et Detroit à la rencontre des
œuvres rendues célèbres par les
artistes de Stax et de la Motown et pendant que le groupe
s’efforce de donner le meilleur de lui-même, on
regarde amusé le ballet des caméras venues suivre
le festival pour les besoins d’un documentaire
télévisé qui sera diffusé
dans l’année à venir. Signe que
l’organisation suscite des intérêts de
plus en plus pressants et que son avenir semble assuré,
quand bien même les aides à la culture se font de
plus en plus rares !
De Joe Cocker à Isaac Hayes en passant par Sam &
Dave, Booker T. and the MG’s, Otis Redding ou encore James
Brown, Platinum Platypus nous offrira donc ce soir un show
rafraîchissant qui, s’il n’est pas
toujours dépourvu de petites imperfections, aura au moins eu
le mérite de mettre le public dans le bain avec des morceaux
connus et appréciés de tous ! Un petit coup de
Blackberry & Mr Boo Hoo là-dessus pour finir de
permettre à l’assistance de se
désaltérer et voilà la salle fin
prête pour accueillir la tête d’affiche
de la soirée, l’inénarrable et
charismatique Deborah Bonham … Autant dire qu’on
comprend pourquoi les organisateurs ont été
obligés de rajouter quelques dizaines de chaises pendant
l’entracte !
Si le nom Bonham fait forcément
référence à des musiciens
célèbres, en particulier John et Jason, le
prénom de Deborah commence lui aussi à faire son
bonhomme de chemin dans l’hexagone et on devine
aisément pourquoi quand on sait que la chanteuse,
sœur du mythique et regretté batteur de Led
Zeppelin, est non seulement dotée d’une voix riche
et puissante mais qu’elle est aussi pourvue d’un
impressionnant talent de songwriter. Vous ajoutez à
ça un besoin insoutenable de s’adresser au public
dans un Français plutôt correct, une
générosité de tous les instants et une
gentillesse à toute épreuve et vous avez, servie
sur un plateau, la recette miracle d’un succès
annoncé auprès d’un public
où connaisseurs et simples curieux se rejoignent
forcément sur la même longueur d’ondes.
Après un début de set soutenu durant lequel le
guitariste Peter Bullick n’en finit plus de briller avec ses
divers instruments dont une superbe Les Paul Custom Shop mais aussi
parfois à la mandoline, Deborah Bonham qui a
décidé de nous offrir ce soir le grand tour de
ses quatre albums nous fait un cadeau un peu particulier en chaussant
à son tour une guitare et en nous proposant sa
désormais traditionnelle version francophone de «
Take Me Down » devenue pour l’occasion «
Guide-moi », un titre qui n’en devient que plus
sympathique et plus accessible pour un public qui, visiblement,
apprécie le geste. La mayonnaise monte tranquillement et on
sent que le public n’attend pas grand-chose de plus pour
littéralement entrer entièrement dans le jeu et
après avoir dégusté un petit
« Jack Past 8 » très
apprécié des connaisseurs, c’est dans
le final de « No Angel » que se produira la
communion totale, lorsque le groupe terminera sur une version de
« Purple Rain » en hommage à Prince
disparu la veille. Les poils les plus courts se dressent, la salle se
lève et applaudit, acclame, ovationne … La partie
est dès lors gagnée !
Des hommages, nous en auront encore deux de plus avant de replier les
gradins, le premier n’étant autre que «
The Old Hyde », une chanson qui porte le nom de la maison
familiale que John Bonham avait acheté avec
l’argent gagné avec « Led Zeppelin II
» et dans laquelle Deborah se rappelle des jours heureux
passés avec ses parents et ses deux frères, tous
disparus aujourd’hui, mais qu’elle
espère bien retrouver un jour dans
l’au-delà, le second servi en rappel
n’étant autre que la relecture d’un
« Rock’n’roll » qui
n’a rien à envier à ceux que le
dirigeable servait à la grande époque. Un tour
par le stand merchandising où l’on
s’embrasse, où l’on dédicace
et où l’on se tire le portrait en bonne compagnie
et il sera temps de refermer ce 8ème Blues Notes
… en attendant le prochain qui sera, on
l’espère, une aussi belle réussite que
celui-ci !
Fred Delforge
– avril
2016
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