Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil arrow Concerts arrow THE JAMES HUNTER SIX au DIVAN DU MONDE (75)

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

THE JAMES HUNTER SIX au DIVAN DU MONDE (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Hamelin  
mercredi, 20 avril 2016
 

THE JAMES HUNTER SIX
LE DIVAN DU MONDE – PARIS (75)
Le 19 mars 2016

http://www.jameshuntermusic.com/

Remerciement à Lucie Sabatier de Gérard Drouot Productions

James Hunter se place dans le créneau du rhythm'n'blues revival qui déménage sec avec le soutien d'un background band sacrément efficace, contrebasse, drums et claviers (un orgue Hammond à cabine Leslie, rare et apparemment d'origine), et surtout d' une section de cuivres détonante qui apporte de la rondeur à l'ensemble et un côté vintage du plus bel effet. Le guitariste anglais n'est pas un jeune premier puisqu'il joue dans le circuit des clubs depuis plus de vingt ans maintenant, Van Morrison ayant collaboré d'ailleurs à son premier album, et qu'il assoit sa réputation en se déclarant secret « soul » le mieux gardé du Royaume-Uni. Ce qui a certainement, malgré tout, attiré l'attention de Gabriel Roth, patron de DapTone Records, label soul de Brooklyn qui produit, entre autres, des artistes comme Sharon Jones ou Charles Bradley.

Ce set au Divan du Monde démarre sur les chapeaux de roues après un gentil swing entamé par les Six. Les chorus explosent, sax et trompette en avant et la Les Paul du bougre frise rapidement la surchauffe pour notre plus grand plaisir. Passées les présentations et autres politesses d'usage avec cet accent de l'East-London quasi-incompréhensible, et cet humour british bien pincé, James Hunter attaque illico sur ce registre qu'il maîtrise à la perfection, bien ancré dans les sixties et teinté de rock'n'roll qui n'est pas sans rappeler certaines compos de Johnny ‘Guitar’ Watson.

S'en suivent pêle-mêle compositions personnelles respectant les codes du genre (« Heartbreak », « Chicken Switch » ou « Baby, Hold On ! », véritables tubes en puissance), et reprises bien senties comme le « Down Home Girl » d'Alvin Robinson ou riffs de cuivre, flows et même tempos ont été changés. De nouveaux arrangements qui forcent le respect et procurent la satisfaction de ne pas entendre à la note près l'original.

Il faudra attendre le douzième morceau pour que la situation s'apaise avec « Carina », reprise de son propre titre, initialement joué en solo, et lui aussi réarrangé. Avec décontraction et amusement, Hunter joue et chante une musique qu'il vit avec ferveur. La bande des cinq qui l'accompagne n'est pas non plus là pour la figuration. Dans ses envolées mod-jazz, l'organiste prend des airs de Georgie Fame, la rythmique est d'une redoutable efficacité et les cuivres ne se privent pas d'improvisations quand on leur en donne l'occasion.

Voilà un superbe live qui ravira autant les amateurs du genre que les curieux, et croyez-moi vous pouvez foncer. Cet homme rivalise d'emblée avec les plus doués avec ce jeu habité et extraordinairement inventif et puissant, sa voix légèrement voilée et chaude qu'il enrobe en croonant et ses feulements qui en font non seulement un excellent chanteur de soul quelque part entre Sam Cookers et Solomon Burke et un fieffé « piège à filles ». Un effet euphorisant immédiat pour choper des fourmis plein les jambes et avoir les zygomatiques qui s'excitent.

Fred Hamelin – avril 2016