Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 08 avril 2016
Hip-hop en carton
(Absilone –
2016)
Durée
12’10 – 4 Titres
https://www.facebook.com/naouack
Plus de cent soixante concerts en trois ans et des passages en Suisse
et en Belgique, c’est à la force de son hip-hop
teinté d’electro que Naouack écume la
francophonie au gré de ses sorties discographiques, le
précédent EP du combo paru en 2013 ayant
largement contribué à la réputation
d’un groupe qui puise ses influences du
côté des Svinkels, des Beastie Boys ou encore de
Stupeflip. Originaire de Clermont Ferrand, Naouack attaque le hip-hop
par la face Nord, celle de la dérision, et là
où pas mal de groupes se la racontent et se prennent au
sérieux tout en cultivant leur ego, les quatre musiciens
dont trois MC poussent l’humour et le second degré
jusque dans leurs derniers retranchements à force de flows
tendus à bloc et de lyrics partagés entre provoc
gratuite et autodérision. Posant les bases de son
« Hip-hop en carton » dès les
premières rimes de « L’affaire
d’intro », Naouack se transforme très
vite en super pollueur, en cancer de la planète avec un
« Propollution » déboussolant au
possible avant de se lancer dans une recherche de paternité
des plus sauvages, celle qui lui permettra de revendiquer
l’origine du groupe parce qu’après tout
c’est vrai, dans cette histoire, « C’est
qui l’papa » ? Vindicatif mais drôle,
agressif mais de manière toujours très positive,
Naouack transforme l’essai exactement comme il
l’avait marqué dès les
premières minutes de la partie, avec des textes à
la fois délirants et pleins de bon sens qui finissent de
nous entrainer vers un constat qui n’est ni un
échec, ni une réussite, mais plutôt
celui que ces joyeux lurons qui ont partagé les planches
avec Deluxe, Massilia Sound System, Pigalle, Le Peuple de
l’Herbe ou encore Les Ogres de Barback ne sont rien
d’autres que des « Mc en carton ». Ma
foi, c’est déjà pas si mal !
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