Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 06 avril 2016
Les Nus
(HYP – PIAS
– 2016)
Durée
46’30 – 11 Titres
http://www.lesnus-music.com
Créé au début des années 80
par deux ex-Marquis de Sade, Christian Dargelos au chant et
Frédéric Renaud aux guitares, Les Nus est un
groupe rennais qui a toujours eu à cœur de porter
un rock en dehors des modes en usant avec une véritable
intelligence de la langue française. Un premier album
éponyme paru en 1982 installera le groupe en bonne place sur
la scène nationale et c’est en forçant
le respect de leurs pairs que Les Nus deviendront en seulement deux ans
un modèle dont on reprend les morceaux, les premiers
à le faire n’étant autre que Noir
Désir avec « Johnny Colère »
présent sur Tostaky, bientôt suivis par Miossec
puis par Etienne Daho … Après un quart de
siècle d’absence, c’est en 2013 que les
Rennais reprendront du service à la maison, lors des
Transmusicales, un concert qu’il faudra finalement faire sans
Fred Renaud décédé pendant
l’été mais durant lequel Les Nus
reprendront leurs titres emblématiques, de quoi se donner
l’envie de remettre les pendules à
l’heure et de faire ce second opus, lui aussi
éponyme. Avec Goulven Hamel aux guitares, Rémy
Hubert aux claviers, Pierre Corneau à la basse et Alain
Richard à la batterie mais avec aussi quelques amis de
passage d’un titre à l’autre, la
nouvelle tartine a finalement trouvé le chemin des bacs
juste pour l’arrivée du printemps et nous distille
une fois encore un mélange de rock et de
littérature, une musique à la fois puissante et
conquérante, riche et structurée, un peu comme
Ange le fait dans son propre style plus progressif mais tout aussi
soigné tant dans l’écriture des mots
que dans celle des notes. Quelque part entre les Doors et les
Stranglers, Les Nus nous resservent quelques hymnes comme «
Johnny Colère » ou « Les
années Reagan » mais se laissent aussi aller
à d’autres choses parfois plus pop ou simplement
plus chanson, des titres comme « Les marins »,
« Le clown triste », « Le train
» ou encore « Petite fille » qui mettent
l’accent sur une capacité hors normes à
conjuguer les parties grandiloquentes et les passages plus terre
à terre … De Jean Cocteau à Alain
Fournier en passant par Oscar Wilde, les
références littéraires ne manquent pas
et c’est aussi un peu pour ça qu’on
apprécie vraiment ces morceaux qui sortent des sentiers trop
bien balisés du rock français !
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