LES DEMONS DU BLUES à BEAUVAIS (60)
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Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 26 mars 2016
LES
DEMONS DU BLUES
BLUES AUTOUR DU ZINC
CINESPACE –
BEAUVAIS (60)
Le 24 mars 2016
http://www.madeleineproductions.com/
http://www.zincblues.com/
C’est un rendez-vous
un peu particulier que nous a proposé Blues Autour du Zinc
ce 24 mars, réussissant le tour de force de remplir plus que
copieusement un jeudi soir une salle du multiplex local pour une
soirée ciné-concert partagée comme il
se doit entre la projection du documentaire « Les
Démons du Blues » de Grégory Vasseur,
journaliste beauvaisien d’origine, et de la musique live
proposée par quatre intervenants parmi lesquels les deux
guitaristes et le pianiste du groupe Sir Nash et rien de moins que Nina
Van Horn venue rendre hommage aux grandes voix féminines du
blues.
Si réaliser un documentaire sur le blues n’est pas
une chose qui permet de jouer la carte de
l’originalité, forcément,
Grégory Vasseur a pour sa part choisi de travailler autour
du concept même de cette musique et de laisser parler
librement les artistes qu’il a interviewé tout en
habillant leurs propos avec des documents d’archives mais
aussi avec les illustrations empruntées à la BD
« Love In Vain » de Mezzo. Le casting a pour sa
part été resserré autour
d’artistes français puisque l’on y
remarque, outre Nina Van Horn, Jean-Jacques Milteau, Paul Personne, les
French Blues Allstars ou encore Kussay, la partie américaine
étant assurée par John Primer, Otis Taylor, Popa
Chubby et Cedric Burnside, chacun parlant de sa propre histoire, de ses
propres expériences, de son vécu ou de son
ressenti de bluesman.
Des blues roots de Ma Rayney et de Bessie Smith jusqu’au
blues rock des Rolling Stones et au rap blues de Kussay And The Smokes,
on redécouvre certes l’histoire mais surtout
l’esprit du genre au travers des anecdotes
empruntées à la vie de Charley Patton, de Blind
Lemon Jefferson, de Bukka White, de Robert Johnson et de tant
d’autres encore. On profite également des
explications des différents artistes interviewés,
le tout découpé en petites scènes qui
se succèdent les unes aux autres avec un bout de film
illustré l’instant d’après
par un morceau en live. Et si on sent bien que les transitions ne sont
pas tout à fait parfaites, première
représentation oblige, on imagine qu’avec quelques
sorties de plus le tout sera très vite rodé.
En 90 minutes, connaisseurs et néophytes auront suivi la
route du blues en remontant du Mississippi et de ses champs de coton
jusqu’à Chicago et ses fumées
d’usines pour un voyage ouvert à tous, une sorte
de vulgarisation plutôt bien faite autour d’une
musique que tout le monde connait mais sur laquelle peu de gens savent
mettre un nom … Il reste beaucoup à faire pour
que le blues ou plutôt les blues soient
véritablement connus et surtout reconnus et, à
leur manière, Grégory Vasseur et son
équipe œuvrent de façon à ce
que des établissements scolaires jusqu’aux
cinémas en passant par les festivals, chacun puisse en
apprendre un peu plus chaque jour !
L’ovation du public reçue à la fin de
la soirée était donc largement
méritée et on regrettera juste que trop peu de
spécialistes, de programmateurs et de professionnels du
blues aient fait l’effort de se déplacer pour
assister à cette grande première qui aurait sans
doute pu leur donner des idées profitables pour
l’avenir. Toute initiative de ce genre est bonne à
accueillir et à soutenir publiquement …
Fred Delforge
– mars 2016
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