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MASS HYSTERIA au TRIANON (75)
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Ecrit par Fred Hamelin |
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mercredi, 23 mars 2016
MASS
HYSTERIA
LE TRIANON –
PARIS (75)
Le 11 mars 2016
https://www.facebook.com/masshysteriaofficiel/
Grands remerciements à Roger Wessier de Base Productions
Lourd, agressif, sombre et réservé à
ceux qui ont les oreilles bien accrochées. Depuis plus de
vingt ans, Mass Hysteria perturbe les ondes avec comme seul postulat de
plonger son auditoire dans une ambiance des plus pesantes, sans
répit, avec un son énorme, industriel,
façon Fear Factory ou Rammstein, et ceci à grands
renforts de textes forts, réalistes, revendicatifs et
politiques, ceci pour qu'un seul constat tombe : Mass Hysteria est
certainement l'un des meilleurs groupes de metal français
actuels. Chaque génération a ses
héros. Leurs parents écoutaient Trust pour remuer
la fourmilière et secouer les esprits, nos enfants ont
désormais les No One Is Innocent, Lofofora, Sidilarsen ou
Mass Hysteria comme exutoire aux années de crise
économico-totalitaire. Mouss, auteur et
interprète nous le rappelle cycliquement : «
Début du troisième millénaire, la
dictature est bancaire. L'armée des ombres est partout !
»
Que dire du concert du Trianon ? Sinon : « Mais, quelle
claque dans la gueule ! ». Deux heures de folie. Un public
pogotant dans tous les coins sur un son qui déchire tout,
suintant le rock de tous ses pores. Des rythmiques electro-metal
lourdes et violentes et une ambiance électrisée
par des riffs assassins. Un chanteur communicant à tout va
avec son public. Alors ça groove, ça saute,
ça se donne complètement à un
auditoire en transe et la ferveur des furieux met
littéralement le feu à la salle. Une
expérience unique pour un non-initié et un
défouloir salutaire pour le fan.
Par un prélude, après lever de rideau, ou
apparait une femme nue enduite de matière noire, Mass
Hysteria entame les hostilités en jouant
l'intégralité de l'album éponyme,
démarrant d'ailleurs par « Chiens de la Casse
» et la folie s'emparant de la foule
(déjà bien chauffée en
première partie par Artweg) ne se fera pas attendre. Avant
de lancer « L’enfer des Dieux », Mouss
rendra un hommage aux victimes du 13 novembre. L'essentiel des hits
sera joué par la suite: « Positif à
bloc », morceau emblématique du groupe par
excellence, ou « P4 » joué au milieu de
la foule. Quelques invités seront d' ailleurs de la partie
dont Reuno, chanteur de Lofofora pour « Donnez-vous la peine
», Stéphane Buriez de Loudblast sur «
World on Fire » et Vinz, l'ancien bassiste, sur «
Knowledge is Power ».
Un traditionnel Wall of Death et un circle pit pour alimenter la
pression sur la foule (qui n'arrête pas de slammer) et deux
moments d'émotion parmi cette furie : la montée
sur scène des familles des musiciens et de leurs enfants
pour entamer « Respect to the Dancefloor », et la
présence du guitariste fondateur, Nicolas Sarrouy,
très chaudement applaudie par le public. Le musicien se
remet d'un grave accident qui l'a plongé longtemps dans le
coma et est désormais remplacé pendant sa
convalescence par Fred Duquesne des Bukowski.
Au final, pas une gifle mais une double mandale qui te
dévisse les cervicales. Ce combo frenchie bluffe vraiment
par sa présence scénique ... Metal mais pas
bourrin, car au contraire plein de subtilités
portées par des textes extrêmement bien
écrits, accrocheurs et révoltés. Brut,
sans concessions, avec une ambition qui frôle l'obsession,
Mass Hysteria en impose autant par sa colère que par son
énergie positive et thérapeutique, et on va avoir
du mal à trouver quoique ce soit à leur
reprocher.
Fred Hamelin –
mars 2016
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